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L'OTAN a besoin d'une nouvelle guerre froide

Auteur : Igor Siletski | Editeur : Walt | Mardi, 27 Mai 2014 - 23h56

Les Etats membres de l’OTAN mettent en œuvre des plans en vue de déployer ses troupes dans les pays de l’ancien bloc soviétique. Selon The Sunday Times, ces plans seront discutés par les ministres de la Défense de l’alliance dans le cadre de leur rencontre la semaine prochaine. En effet, cela mettra fin à l’accord conclu avec la Russie après la fin de la guerre froide, rapporte The Sunday Times.

L’OTAN et la Russie ont signé « l'Acte fondateur des relations, de la coopération et de la sécurité » en 1997. Bruxelles et Moscou se sont mis d’accord que les pays occidentaux n’allaient pas déployer d’importantes forces armées à l’Est de l’Elbe. Maintenant, les fonctionnaires de l’OTAN déclarent que l’accord était en vigueur tant que la situation restait la même et que les deux parties respectaient ses dispositions. Selon eux, tout a changé depuis « l’annexion » de la Crimée à la Russie.

Par ailleurs, ce n’est pas en mars 2014 que la situation a changé, lorsque les habitants de la Crimée se sont prononcés en faveur du rattachement de la péninsule à la Russie lors d’un référendum. C’est dans les années 1990, après l’écroulement de l’URSS que la nécessité de l’alliance de l’Atlantique Nord était remise en question. L’organisation du traité était conçue comme un contrepoids au pacte de Varsovie dissout avec l’effondrement de l’URSS. Bien qu’à l’époque Bruxelles ait juré de ne pas étendre l’influence de l’alliance à l’Est, les anciens membres du pacte de Varsovie sont passés à l’OTAN, souligne Pavel Zolotariov, directeur adjoint de l'Institut des États-Unis et du Canada.

«Cette organisation n’allait pas se dissoudre toute seule, c’était évident, parce qu’elle est le moyen principal des Etats-Unis d’influencer l’Europe. La Russie croyait que si nous n’étions pas ennemis, on pouvait se rapprocher. Tandis qu’en réalité, l’Occident, malgré la rhétorique de la nécessité de la coopération, l’utilisait pour étendre son influence à l’Est. Elle introduisait de nouveaux membres à l’OTAN, d’abord des anciens pays du camp socialiste, ensuite des anciennes républiques de l’Union Soviétique».

L’objectif principal de l’alliance de l’Atlantique Nord est de chasser la Russie de la région postsoviétique, ajoute Pavel Zolotariov. L’OTAN ajuste la Géorgie à ses standards depuis longtemps, maintenant elle s’est activement occupée de l’Ukraine.

En déployant ses troupes près des frontières russes, l’OTAN veut justifier son existence, c’est sa tâche majeure, estime Valeri Evseev, expert de l’Institut des Etats de la CEI. Pour cela, ils ont besoin d’un ennemi. Ils l’ont trouvé à Moscou. C’est de cette manière que Washington peut prouver à ces alliés la nécessité de l’alliance de l’Atlantique Nord.

Or, il est de plus en plus difficile de le faire. Berlin par exemple refuse d’augmenter ses dépenses de défense, ce que Bruxelles lui a demandé. Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble s’oppose à l’augmentation du budget militaire allemand comme réaction à la crise ukrainienne. Outre cela, le ministre s’est prononcé contre le déploiement des troupes de l’OTAN dans les pays de l’Europe de l’Est. Schäuble est sûr que cela ne fera qu’aggraver la situation.

Le président russe a récemment rappelé à ses collègues européens que la Russie et l’OTAN pourraient très bien collaborer. Selon Vladimir Poutine, il y a des sphères où l’on pourrait joindre les efforts : sécurité mondiale, défense contre le terrorisme, lutte contre le trafic de drogue. Pour régler tous ces problèmes, il faut consolider les efforts au lieu de montrer qui est le maître du monde, comme le fait l’OTAN.


- Source : Igor Siletski

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