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Mardi, 12 Nov. 2024

Washington se tait après l’arrestation par Israël d’un journaliste américain pour un reportage sur l’attaque iranienne

Auteur : The Cradle (Liban) | Editeur : Walt | Samedi, 12 Oct. 2024 - 15h11

Jeremy Loffredo risque la peine de mort pour exposé les tirs de missiles iraniens visant des bases militaires & du renseignement israéliennes d’où ont été commis des assassinats meurtriers.

Le gouvernement américain n’a pas encore commenté le cas de Jeremy Loffredo, un journaliste américain indépendant toujours détenu par la police israélienne, soupçonné d’avoir «mis en danger la Sécurité nationale». Jeremy Loffredo risque la prison à vie ou la peine de mort après avoir révélé la localisation des sites frappés par les missiles iraniens lors de l’attaque lancée par l’Iran au début du mois.

Les autorités américaines se sont abstenues de tout commentaire, bien qu’un article de Yedioth Ahronoth datant de jeudi indique que des représentants de l’ambassade des États-Unis se sont rendus au tribunal de première instance de Jérusalem pour une audience concernant la demande de la police de prolonger la détention de Loffredo.

Dans son reportage, Loffredo indique que les frappes ont touché diverses cibles, dont la base aérienne israélienne de Nevatim et une base des services de renseignement dans le centre d’Israël.

«Depuis les frappes de missiles, les autorités israéliennes ont tenté de minimiser l’importance des attaques, ont censuré les lieux d’impact des missiles dans les médias et ont prétendu que les missiles iraniens visaient des civils israéliens», a déclaré Loffredo.

«Ce que j’ai vu aujourd’hui, ici en Israël, est la preuve évidente que l’Iran visait les infrastructures militaires et de renseignement israéliennes mêmes utilisées au cours de l’année écoulée pour perpétrer des assassinats et des agressions barbares».

The Grayzone, l’organe de presse pour lequel Loffredo fait des reportages depuis son arrivée en Israël, a publié un communiqué indiquant que la police le détient officiellement «sur la base de soupçons d’infractions graves à la sécurité pour avoir publié… les lieux d’impact de missiles à proximité ou à l’intérieur d’installations de sécurité sensibles, dans le but de les porter à la connaissance de l’ennemi et de le soutenir ainsi dans ses futures attaques».

The Grayzone a ajouté que le reportage de Loffredo a exposé les dégâts causés par les attaques iraniennes sur des cibles militaires et de renseignement en Israël, attaques publiquement relayées par les principaux organes d’information américains ABC News et PBS, dont aucun ne fait actuellement l’objet d’une telle accusation.

«Il a publié ces informations de manière transparente et exhaustive, sans tenter de dissimuler quoi que ce soit. Si ces informations constituent une aide à l’ennemi, de nombreux autres journalistes en Israël, y compris des reporters israéliens, devraient également être arrêtés», a déclaré Leah Tsemel, l’avocate qui défend Loffredo. «Un espion n’aurait pas agi de manière aussi publique et transparente».

À l’origine, le juge chargé de l’affaire Loffredo a ordonné sa libération, déclarant que depuis que les censeurs militaires israéliens ont accepté d’autoriser les médias israéliens à publier à la fois «la nouvelle de l’arrestation [de Jeremy] et les publications qui ont conduit à son arrestation», Israël ne pouvait «plus justifier son maintien en détention», a ajouté The Grayzone.

Cependant, la police israélienne a fait appel de cette décision et Loffredo reste en détention.

The Grayzone a déclaré :

«Nous nous battrons contre ces accusations et nous vous demandons de contacter le ministère de la Défense et de le presser d’agir pour la défense de son citoyen détenu en Israël. Les États-Unis ont l’obligation de défendre leurs journalistes qui ne font que respecter leur obligation éthique d’informer le public de faits pertinents».

Kit Klarenberg, collaborateur de The Grayzone et The Cradle, a déclaré que Jeremy Loffredo a été arrêté par des militaires israéliens alors qu’il franchissait un checkpoint en Cisjordanie, illégalement occupée.

«Jeremy n’a rien fait de mal, et ces allégations peuvent conduire à l’emprisonnement à vie ou à la peine de mort», a poursuivi Klarenberg.

Il a ajouté que Revital Gotliv, membre de la Knesset israélienne et du parti Likoud, a récemment requis la prison à vie ou la peine de mort à l’encontre de Yuli Novak, directeur exécutif de B’Tselem, une organisation israélienne de défense des droits de l’homme qui documente les abus commis par le gouvernement israélien à l’encontre des Palestiniens.

En mars, Loffredo s’est mêlé aux nationalistes juifs israéliens qui tentaient de bloquer l’aide humanitaire désespérément nécessaire à la frontière de Gaza.

«Ils ont mangé des pâtisseries avec les militaires tout en avouant des crimes de guerre et en encourageant le génocide», a rapporté Loffredo.

En janvier, Loffredo s’est rendu dans le quartier occupé de Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est, où il a recueilli des informations sur les attaques terroristes menées par les colons contre des entreprises palestiniennes. Il a interrogé des militants locaux qui lui ont dit craindre d’être arrêtés et battus par la police israélienne pour avoir dénoncé l’assaut contre Gaza.

Traduction : Spirit of Free Speech


- Source : The Cradle (Liban)

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