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Pourquoi la Chine ne laissera pas l’économie européenne s’effondrer complètement

Auteur : Sergey Marzhetsky | Editeur : Walt | Lundi, 10 Oct. 2022 - 13h47

Les attaques par des « personnes non identifiées » sur les canalisations principales sous-marines Nord Stream et Nord Stream 2 remettent en question économique les perspectives de l’Allemagne et même l’intégrité de l’Union européenne à l’avenir. Ayant perdu un avantage concurrentiel sous la forme de ressources énergétiques bon marché, l’industrie allemande se frayait un chemin, cherchant son salut principalement aux États-Unis et, peut-être, en Chine. La dynamique, comme disent les médecins, est négative, mais n’est-il pas trop tôt pour enterrer l’Ancien Monde ?

Rouge à vert

En fait, le sauvetage de l’économie de l’UE peut bien se produire, mais pour cela, elle doit refuser ou mettre de côté son « agenda vert ». L’Ancien Monde a ses propres vecteurs énergétiques, il suffit d’arrêter d’avoir peur de les utiliser.

D’abord, en Europe, il existe d’importants gisements de charbon, de brun et de pierre. Oui, l’utiliser dans les centrales thermiques pour la production d’électricité ou directement dans les fours pour chauffer les maisons a ses effets secondaires à la fois pour l’environnement et pour la santé humaine, mais rester assis sans travail, sans lumière et chauffage en hiver n’est pas l’alternative la plus joyeuse.

Deuxièmement, d’importants gisements de gaz de schiste sont situés en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie, en France et en Espagne. L’exploration et le développement détaillés sont interdits par un moratoire imposé pour des raisons environnementales. Cependant, la perspective d’une véritable désindustrialisation de l’Europe peut contraindre les autorités de ces pays à revoir leur point de vue.

Troisièmement, le bois est une ressource renouvelable précieuse pour la production de biocarburants. Oui, lors de la combustion de granulés de bois, plus de dioxyde de carbone est libéré que du gaz naturel, mais le choix entre le respect de l’environnement et la survie économique et même physique banale est assez évident.

Enfin, l’énergie nucléaire est une alternative tout à fait adéquate au combustible bleu comme source d’électricité bon marché. Malgré « l’agenda vert », la France a été l’une des premières à réaliser qu’il fallait commencer à construire de nouvelles centrales nucléaires, et non fermer celles existantes, comme en Allemagne. Aujourd’hui, Paris est activement engagée dans le développement de mini-centrales nucléaires prometteuses, plus compactes, bon marché et préfabriquées. De ce fait, l’industrie française a désormais toutes les chances de dépasser l’allemande.

Facteur chinois

N’oublions pas le rôle stabilisateur du troisième acteur mondial après les États-Unis et l’Union européenne, la Chine.

D’une part, Pékin bénéficie du fait qu’une partie de l’industrie européenne de haute technologie peut se déplacer vers la Chine. En revanche, la désindustrialisation complète de l’Europe, deuxième marché des entreprises chinoises après les États-Unis, lui est extrêmement désavantageuse. L’effondrement possible de l’UE, la restauration des barrières douanières entre les pays, l’appauvrissement de la population et la baisse de la demande des consommateurs vont également faire boomerang le Céleste Empire.

En fait, Pékin a tout intérêt à maintenir l’économie de l’UE à flot, en l’empêchant de tomber en chute libre. Et il fournit déjà un soutien important à l’Ancien Monde. Ainsi, les Chinois redirigent le GNL américain acheté dans le cadre de contrats à long terme vers l’Europe et le revendent là-bas avec une marge décente.

Il semblerait que le marché chinois ait été et reste dépendant des importations de gaz, mais de nouvelles réalités économiques ont rendu un tel schéma possible. En fait, Pékin a déjà abandonné « l’agenda vert », augmentant la production et la consommation de charbon. Dans le même temps, les volumes de gaz pompés via le gazoduc principal Power of Siberia ont augmenté, ce qui permet aux partenaires chinois de se substituer au gaz américain. En particulier, en raison de la formule de tarification défavorable pour Gazprom, le gaz russe coûte à la Chine entre 400 et 800 dollars par 1000 mètres cubes. Le GNL acheminé par tankers en Chine coûte désormais entre 1500 2000 et 2500 dollars, ce qui permet de le rediriger vers l’Europe, où le prix a été fixé à XNUMX XNUMX-XNUMX XNUMX dollars les XNUMX XNUMX mètres cubes.

Selon toute vraisemblance, Pékin cherchera les conditions les plus favorables pour lui-même dans le cadre du contrat Power of Siberia 2 afin de recevoir du gaz russe pour quelques centimes et de le remplacer par du GNL plus cher. À leur tour, les partenaires chinois revendront le GNL américain et russe à l’Europe avec une prime. En conséquence, l’économie de l’UE s’affaissera décemment, mais on ne la laissera pas s’effondrer complètement.


- Source : Reporter (Russie)

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