Comment nos médias contribuent à l’assassinat des journalistes palestiniens

Cet article de Jonathan Cook examine le traitement médiatique indigne et imbibé de racisme de l’assassinat par Israël d’Anas al-Sharif et de toute l’équipe d’Al-Jazeera à Gaza, qui confine à la complicité. Loin d’être une exception, cette couverture biaisée du génocide du peuple palestinien par la BBC est la norme pour la quasi-totalité des «journalistes» occidentaux, comme en témoignent les récits proposés par BFM TV, Le Monde et Mediapart, que nous analysons en annexe.
Alain Marshall
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La BBC a contribué à l‘assassinat d’Anas al-Sharif. Ses reportages tueront d’autres journalistes
par Jonathan Cook
Les médias légitiment l’assassinat de journalistes par Israël, et ils le font parce qu’ils sont les propagandistes racistes d’un système de contrôle colonial occidental au Moyen-Orient.
Comment est-il possible qu’un journaliste de la BBC ait formulé l’observation obscène suivante dans son reportage sur l’assassinat, le week-end dernier, par Israël, du journaliste d’Al-Jazeera Anas al-Sharif : «Il y a la question de la proportionnalité. Est-il justifié de tuer cinq journalistes alors que l’on n’en visait qu’un seul ?»
Décortiquer les présupposés journalistiques dépravés qui se dissimulent derrière cette brève «question» n’est pas chose aisée.
Notons d’abord, en passant, l’hypothèse totalement erronée selon laquelle Israël n’aurait voulu tuer qu’un seul journaliste, Al-Sharif. Tout porte à croire qu’en tuant plus de 200 journalistes palestiniens à Gaza au cours des deux dernières années et en excluant tous les journalistes occidentaux de l’enclave, Israël a cherché à s’assurer que ses crimes génocidaires restent sans témoins. Il élimine systématiquement ceux qui sont les mieux placés pour attester de ses actes.
La raison, trop évidente, pour laquelle Israël a anéanti toute l’équipe de presse d’Al-Jazeera à ce moment précis est que l’armée israélienne s’apprête à envahir la ville de Gaza et à commettre encore plus d’atrocités du même genre.
Mais creusons un peu plus. Si vous n’êtes pas profondément choqué que la BBC – un prétendu service public – ait jugé approprié de diffuser le commentaire ci-dessus, surtout après qu’Israël a tué plus de journalistes à Gaza que dans toutes les grandes guerres occidentales des 150 dernières années, considérez ceci.
Imaginons qu’Israël autorise enfin les journalistes occidentaux à pénétrer dans la bande de Gaza après leur avoir interdit l’accès pendant près de deux ans. Une équipe de cinq visages familiers de la BBC qui couvrent la région installe ses quartiers à Gaza et travaille depuis un studio improvisé à l’intérieur de l’enclave.
Puis la nouvelle tombe : leur studio a été touché par une frappe israélienne et les cinq membres de l’équipe ont été tués – Jeremy Bowen, Lyse Doucet, Yollande Knell, Lucy Williamson et Jon Donnison.
Israël ne prétend pas que la frappe était une erreur, mais célèbre les meurtres. Il affirme détenir des preuves secrètes montrant que l’un d’entre eux – disons Jon Donnison, celui qui a tenu les propos cités plus haut – aurait été secrètement recruté par la branche armée du Hamas alors qu’il se trouvait dans l’enclave.
Peut-on imaginer la BBC ou tout autre média occidental présenter le sujet en ces termes : «Il y a la question de la proportionnalité. Est-il justifié de tuer cinq journalistes alors que l’on n’en visait qu’un seul ?»
Nous connaissons tous la réponse. La couverture médiatique partirait, à juste titre, du fait qu’Israël a tué cinq journalistes – les derniers d’une longue série – en violation du droit international.
Le ton serait celui d’une indignation totale. Le cadrage, là encore à juste titre, présumerait qu’il n’existe aucune justification possible à une telle attaque contre des civils. L’affirmation israélienne selon laquelle Donnison travaillait alors à titre militaire pour le Hamas serait balayée avec un mépris absolu – à moins qu’Israël ne puisse produire des preuves solides.
Deux poids, deux mesures racistes
Si cette comparaison vous heurte, d’une manière ou d’une autre – comment peut-on assimiler le meurtre de Jon Donnison à celui d’Al-Sharif ? – permettez-moi de vous suggérer que la puissance de la propagande israélienne et occidentale a fait son œuvre sur vous.
L’affirmation d’Israël selon laquelle le journaliste primé Al-Sharif aurait en réalité été un commandant du Hamas tout en exerçant une activité parallèle de journaliste pour Al-Jazeera n’est pas moins absurde que de prétendre que Donnison aurait pu faire la même chose.
D’une part, couvrir un génocide comme l’a fait Al-Sharif – en particulier lorsque des centaines de vos collègues sont éliminés par Israël un à un – est plus qu’un travail à plein temps : c’est un mode de vie, un sacerdoce.
Sans doute, bien que je sois moins au fait de ce domaine, en va-t-il de même pour le rôle de commandant d’une cellule du Hamas.
Une armée de drones israéliens espionne l’enclave jour et nuit depuis le ciel de Gaza. Toute personne identifiée par Israël comme un commandant du Hamas, ou même comme un simple agent subalterne, serait placée sous surveillance constante et contrainte de se déplacer dans l’ombre, vivant sous terre le plus souvent possible.
De même, le téléphone de chaque Palestinien à Gaza est mis sur écoute par l’Unité 8200 et ses appels sont enregistrés sur les serveurs de Microsoft.
L’idée qu’Al-Sharif puisse consacrer quelques heures par jour à diriger une opération de guérilla dans ces conditions, tout en apparaissant devant les caméras toutes les quelques minutes pour rendre compte du dernier massacre à Gaza, est si insensée que personne – et surtout pas une grande organisation de presse comme la BBC – ne devrait lui accorder la moindre once de crédibilité.
Après tout, si Israël avait réellement identifié Al-Sharif comme un commandant du Hamas, il disposerait de montagnes de renseignements collectés par sa machine de surveillance. Au lieu de cela, il a produit quelques bribes de «preuves» insignifiantes que même moi, je pourrais rassembler en quelques minutes à l’aide de ChatGPT.
Encore une fois, personne ne devrait citer cela comme preuve, pas plus qu’on ne le ferait si c’était Donnison qui faisait l’objet de ces accusations. Agir ainsi revient à légitimer l’assassinat de journalistes par Israël. C’est exactement ce que font la BBC et le reste des médias occidentaux – et ils le font parce que les journalistes tués sont palestiniens. Ils le font parce qu’ils sont les propagandistes racistes d’un système de contrôle colonial occidental au Moyen-Orient.
Mais, me rétorquerez-vous : n’est-il pas vrai qu’Al-Sharif a travaillé, avant le 7 octobre 2023, au service de presse du Hamas ?
Et la réponse, si c’est exact, est : et alors ? Le Hamas était l’administration dirigeante de Gaza. Il gérait les services publics de l’enclave, les écoles, les hôpitaux. Ses attachés de presse étaient là pour communiquer les politiques publiques.
Donnison, Bowen, Doucet, Knell et Williamson travaillent pour le radiodiffuseur public britannique. Ils travaillent pour un État qui viole actuellement les principes les plus élémentaires du droit international en armant Israël et en espionnant Gaza pour le compte d’un autre État engagé activement dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un génocide. Cela fait-il d’eux des cibles légitimes pour que le Hamas les tue s’ils couvrent l’actualité à Gaza ?
Si votre réponse est «non», alors cessez de colporter un double standard dépravé et raciste.
Un récit scandaleux
Israël a trouvé un terrain acquis en Grande-Bretagne et dans d’autres capitales occidentales [Paris peut prétendre à la médaille d’or] pour promouvoir l’idée que toute personne ayant le moindre lien avec l’administration de Gaza est donc entachée de terrorisme et constitue une cible légitime. En pratique, cela désigne une grande partie des classes professionnelles.
Israël a systématiquement assassiné, emprisonné et torturé des soignants à Gaza en les qualifiant «d’agents du Hamas», au motif que les hôpitaux de l’enclave étaient gérés par [l’administration civile du] Hamas. Il a attaqué et détruit tous les hôpitaux de Gaza pour les mêmes raisons.
L’idée qu’Israël puisse raser les hôpitaux de Gaza a d’abord choqué les observateurs. Mais les médias occidentaux, comme la BBC, ont rapidement normalisé ces crimes contre l’humanité, alors même que la population de Gaza se retrouvait privée de tout service médical en pleine campagne de bombardements à saturation menée par Israël et sous une politique de famine de masse.
Israël a agi de même avec les journalistes de Gaza : il a laissé entendre que tout lien, même infime, avec le parti au pouvoir, justifiait leur assassinat. Et les journalistes occidentaux, comme ceux de la BBC, cautionnent ce récit scandaleux.
Le gouvernement britannique, pour lequel travaillent des journalistes comme Donnison, fixe l’ordre du jour que les journalistes de la BBC, en tant que sténographes de l’État, s’emploient à suivre. [En France, Le Monde et bien d’autres médias, qui continuent à parler de «Guerre Israël-Hamas» depuis bientôt deux ans, ne valent guère mieux].
Un amendement, en 2021, à la loi britannique de 2000 sur le terrorisme a fait que, pour la première fois, les branches militaire, politique et administrative du Hamas ont été traitées comme indiscernables. Elles sont toutes supposées se livrer au terrorisme. Pour cette raison, afficher le moindre soutien, même se contenter d’exprimer une opinion, à propos de quoi que ce soit ou de quiconque lié, même très indirectement, au Hamas peut vous valoir jusqu’à 14 ans de prison au Royaume-Uni.
La Grande-Bretagne a transposé en politique intérieure la logique obscène qu’Israël a utilisée pour détruire les hôpitaux de Gaza, assassiner ses médecins et tuer ses journalistes.
Elle a désormais étendu cette logique pervertie pour interdire le groupe d’action directe Palestine Action, en le plaçant sur la liste des organisations terroristes aux côtés d’Al-Qaïda, et menace toute personne en Grande-Bretagne qui exprime son soutien aux efforts de Palestine Action pour mettre fin au génocide d’Israël à Gaza de complicité avec le terrorisme [parallèlement, les capitales occidentales déroulent le tapis rouge aux égorgeurs du nouveau régime syrien, dirigé par le terroriste notoire qui dirigeait la branche de Daech en Syrie].
En bref, le gouvernement britannique et une BBC servile qui régurgite ses positions ont le sang d’Al-Sharif et des autres journalistes de Gaza directement sur les mains. Ils ont contribué à le tuer. Et, en rapportant son assassinat, ils s’assurent que d’autres journalistes de Gaza seront tués dans les jours, les semaines et les mois à venir.
source : Jonathan Cook
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Comment les médias français ont rapporté l’assassinat d’Anas al-Sharif
par Alain Marshal
En guise d’annexe à l’article de Jonathan Cook, nous proposons trois exemples français de traitement médiatique de cet assassinat.
BFM TV, dès le titre de son article consacré à l’affaire (Qui était Anas al-Sharif, journaliste tué à Gaza et qualifié de «terroriste» par l’armée israélienne ?), accorde autant de poids à l’identité de journaliste qu’à celle de terroriste. Le récit israélien est rapporté en détail, sans la moindre contradiction, dès la première partie :
«Parmi eux, un correspondant particulier était visé, a confirmé l’armée israélienne : Anas al-Sharif. Israël l’a qualifié de «terroriste» qui «se faisait passer pour un journaliste» pour justifier la cible de cette attaque.
Il «était le chef d’une cellule terroriste au sein de l’organisation terroriste Hamas et était responsable de la préparation d’attaques de roquettes contre des civils israéliens et les troupes» israéliennes, a affirmé l’armée sur Telegram».
Ce n’est que dans la seconde partie que l’autre version des faits, qui reconnait à Anas al-Sharif la qualité de journaliste, est rapportée. Quant à sa mort, il est seulement dit qu’il a été tué, et non assassiné, alors même qu’il était ciblé : aux yeux des journalistes occidentaux, les bombes et missiles de précision israéliens semblent toujours tuer indirectement. Et cette mort est placée non pas dans le cadre d’une guerre génocidaire dans laquelle les journalistes (comme les enfants) sont des cibles privilégiées, mais d’une guerre entre Israël et le Hamas :
«Père de famille de 28 ans, le correspondant d’Al-Jazeera Anas al-Sharif est mort ce dimanche 10 août dans une frappe israélienne qui le visait. Il couvrait la guerre entre le Hamas et Israël depuis la bande de Gaza depuis le début des affrontements».
Tous ces médias qui nous parlent, dès leurs gros titres, de «Guerre Israël-Hamas» pour qualifier le génocide du peuple palestinien, auraient-ils, en 1939-1945, parlé de «Guerre Allemagne-Israélites» pour caractériser le génocide des juifs ?
Voir L’interview de Netanyahou sur LCI ou la déchéance du journalisme
De son côté, dans un article intitulé Gaza : onde de choc internationale après une frappe d’Israël qui a tué six journalistes, Le Monde recourt également à la technique classique consistant à rapporter, avec un usage ostentatoire des guillemets, les deux récits en présence, sans se mouiller en aucune façon :
«Parmi les victimes figure le reporter vedette d’Al-Jazeera, Anas Al-Sharif, qualifié de «terroriste» du Hamas par l’armée israélienne, qui a revendiqué le ciblage des journalistes. La chaîne dénonce des «accusations mensongères» et «sans preuves»».
Telle un médecin légiste, la journaliste procède ensuite à un récit froid des circonstances de la mort d’Al-Sharif, avant de nous rapporter les versions des faits contradictoires :
«La frappe était intentionnelle. L’armée israélienne a revendiqué avoir visé Anas Al-Sharif, en le qualifiant de «terroriste» du Hamas qui «se faisait passer pour un journaliste». Elle l’accuse d’avoir dirigé une cellule «responsable de la poursuite des attaques à la roquette» contre l’État hébreu, affirmant avoir des «preuves irréfutables», qu’elle n’a pas produites. Elle n’a pas expliqué pourquoi d’autres journalistes avaient été tués.
La direction de la chaîne qatarie a dénoncé un «assassinat ciblé» et rejeté des «accusations mensongères» émises par les autorités israéliennes».
Bien que l’heure soit au fact-checking, il n’est nullement question d’éprouver la validité des affirmations des uns et des autres. Le journaliste-greffier entend les deux parties, mais ne prononce aucun verdict, laissant ce soin aux lecteurs, posant tout juste, indirectement et du bout des lèvres, la question ignoble évoquée par Jonathan Cook : Pourquoi d’autres journalistes ont été tués ?
La parole est certes donnée à plusieurs voix qui condamnent le ciblage des journalistes de manière générale (Antonio Guterres pour l’ONU, Kaja Kallas pour l’UE, Thibaut Bruttin pour RSF), mais leur exigence même d’une «enquête» ou de «preuves» pour l’assassinat d’Anas Al-Sharif accorde un surcroît de vraisemblance aux affirmations israéliennes. Le Monde se défendrait en affirmant qu’il reste neutre, suspendant philosophiquement son jugement au nom d’une prétendue impartialité confondue avec l’équilibrisme qui renvoie dos à dos le bourreau et la victime. Ce n’est que quand les coupables désignés sont russes, iraniens ou chinois, ou que les victimes sont occidentales (ou israéliennes, comme on l’a vu pour le 7 octobre) que l’heure est aux affirmations péremptoires, aux éditoriaux incandescents et aux épithètes flétrissantes.
Après deux ans de génocide, des morts par dizaines de milliers, dont plus de 20 000 enfants et plus de deux cents journalistes (Le Monde n’en comptabilise «que» 184), la redéfinition des hôpitaux comme cible militaire privilégiée, une famine de proportions bibliques imposée à plus de deux millions de personnes prises au piège, on peut considérer que cet article est moins apologétique que d’habitude (pour une fois, aucune référence n’est faite à l’opération du 7 octobre, invariablement qualifiée de «terroriste» et considérée comme un point de départ qui occulte 80 ans d’histoire), mais nous restons loin du compte.
Voir Gaza et journalisme : un naufrage sans retour
Citons enfin un article récent d’Edwy Plenel sur Mediapart, qui, quoique intitulé En massacrant les journalistes de Gaza, Israël avoue l’ampleur de ses crimes, heurte de plein fouet l’écueil du négationnisme lorsqu’il affirme :
«De fait, aucun média international n’a accès à la bande de Gaza depuis le déclenchement de la guerre israélienne de riposte au 7-Octobre» [c’est nous qui soulignons].
Cette seule phrase suffit à neutraliser la totalité des éléments positifs de l’article, et à retourner contre son auteur toutes les accusations qu’il y adresse à ses confrères, accusés de réagir trop mollement et trop tard. Au lieu de considérer que c’est bien le 7 octobre qui est une réaction face à la négation et à l’écrasement du peuple palestinien depuis des décennies, au crime contre l’humanité que constitue le blocus impitoyable qui étrangle le camp de concentration (devenu camp d’extermination) de Gaza depuis 2006, aux attaques contre les Palestiniens de Jérusalem et aux profanations de la mosquée Al-Aqsa, sans parler des massacres et assassinats réguliers perpétrés par l’armée d’occupation contre l’enclave, Edwy Plenel se sent obligé de donner ce gage à la propagande israélienne, qui veut présenter le génocide comme un acte défensif et faire du 7 octobre un coup de tonnerre dans un ciel bleu. C’est piétiner toute l’histoire d’Israël et du sionisme, qui ont pour condition le nettoyage ethnique de la population autochtone, commencé avec la Nakba en 1948, puis la Naksa en 1967, et poursuivi par les politiques israéliennes de colonisation de la Cisjordanie, d’apartheid, de destructions de maisons, de mille et une mesures visant à rendre la vie quotidienne impossible aux Palestiniens pour les forcer à quitter leur terre ancestrale.
En parcourant les commentaires de cet article de Nejma Brahim sur Mediapart consacré au sort des «otages» israéliens, affamés comme tous les Palestiniens, on se rend compte qu’une partie significative des lecteurs de Mediapart est indignée par les biais pro-israéliens récurrents. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, qui mériteraient un article à part entière.
Au sujet de l’attaque terroriste de masse contre les bipeurs et talkie-walkie du Hezbollah, voilà ce que l’on pouvait lire sur cet article de Joseph Confavreux et Gwenaelle Lenoir sur Mediapart, avant que le texte soit édité sans aucune indication aux lecteurs. Qui doute que quiconque qualifierait le 7 octobre «de coup de génie tactique du Hamas» serait non seulement banni de Mediapart pour plusieurs siècles, mais inculpé pour apologie du terrorisme ?
Le 7 octobre n’a pas ouvert un nouveau cycle : il a précipité un projet déjà en cours, transformant une lente entreprise de nettoyage ethnique en génocide accéléré et assumé. L’invocation mensongère de la «solution à deux États», mantra hypocrite, n’aura servi qu’à masquer, pendant des décennies, ce programme d’anéantissement, que les médias et politiciens occidentaux complices pouvaient faire mine d’ignorer.
Voir Gaza : en parlant enfin de «génocide», les médias se préparent un alibi
La couverture ignominieuse du 7 octobre, et celle de la guerre d’agression israélienne contre le Hezbollah, la Syrie puis l’Iran, illustre une constante politico-médiatique : bafouer complètement l’histoire et le droit international, et faire la part belle à la propagande israélienne (Israël a le droit de se défendre, que ce soit contre sa population indigène palestinienne, celles des pays voisins voire même contre des menaces imaginaires à l’autre bout de la terre), au prix des plus grandes contorsions, avec un effort minimal pour sauver la face. La seule variation réside dans la manière de procéder, assumée pour les uns, plus feutrée pour les autres, comme l’illustre le cas de la CGT.
source : Jonathan Cook via Alain Marshall
- Source : Jonathan Cook (Royaume-Uni)