Ce n’est pas «la guerre de Netanyahou», c’est le génocide d’Israël

La catastrophe à laquelle nous assistons en Palestine ne peut être imputée à un unique ignoble dirigeant.
Je ne blâme pas Benjamin Netanyahou. Je ne blâme pas le Premier ministre israélien pour ce qui arrive à mon peuple. Je ne le blâme pas aujourd’hui, alors que les bombes israéliennes détruisent chaque recoin de Gaza et que des enfants meurent sous les décombres. Je ne l’ai pas blâmé en 2013, lorsque j’ai dû assister au massacre de mon peuple à Gaza au journal télévisé du soir.
Ma mère ne lui en a pas voulu pas lorsque des snipers perchés sur les toits lui tiraient dessus alors qu’elle tentait de se rendre à son travail en Cisjordanie. Mon grand-père, que Dieu ait son âme, ne lui en a pas voulu non plus lorsqu’il est mort sans jamais avoir pu retourner sur la terre que les colons lui ont volée dans les années 1980.
Pour moi, pour ma famille, pour mon peuple, ce à quoi nous assistons aujourd’hui en Palestine n’est pas «la guerre de Netanyahou». Ce n’est pas son occupation. Il n’est qu’un rouage de la machine de guerre implacable qu’est Israël.
Et pourtant, demandez à Bernie Sanders ou à Elizabeth Warren, les champions autoproclamés des droits des Palestiniens et de l’humanitarisme progressiste aux États-Unis, qui est responsable de ce qui nous est arrivé au cours des 77 dernières années et de ce qui nous arrive aujourd’hui. La réponse est simple : Netanyahou.
Sanders qualifie avec insistance l’assaut israélien en cours sur Gaza de «guerre de Netanyahou» et exige que les États-Unis «ne donnent plus un centime à Netanyahou». Pendant ce temps, Warren dénonce «l’échec du leadership de Netanyahou» tout en appelant à un cessez-le-feu.
Pour ces sénateurs progressistes, la cause de toute la douleur et de toute la souffrance en Palestine est claire : un Premier ministre d’extrême droite, belliciste, déterminé à poursuivre un conflit lui permettant de rester au pouvoir.
Certes, Netanyahou est mauvais. Certes, il a commis d’innombrables crimes contre les Palestiniens et contre l’humanité tout au long de sa longue carrière. Certes, il continue d’alimenter le carnage à Gaza aujourd’hui, en partie pour assurer sa propre survie politique. Et il doit être tenu responsable de tout ce qu’il a dit et fait qui a causé du tort et de la souffrance à mon peuple. Mais le racisme, l’extrémisme et les intentions génocidaires qui se manifestent aujourd’hui à Gaza et dans l’ensemble du territoire palestinien occupé ne peuvent et ne doivent pas être imputés à Netanyahou seul.
Accuser uniquement Netanyahou des violations flagrantes des droits humains commises par Israël, de son mépris du droit international et de sa célébration ouverte des crimes de guerre n’est rien d’autre qu’un mécanisme d’évitement pour les libéraux comme Sanders et Warren.
En rendant Netanyahou responsable des souffrances et de l’oppression du peuple palestinien, passées et présentes, ils entretiennent le mensonge selon lequel Israël a été construit sur des idéaux progressistes, plutôt que sur le nettoyage ethnique.
En rejetant la responsabilité sur Netanyahou, ils blanchissent leur soutien apparemment inconditionnel à un État qui commet de manière flagrante des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Après qu’au moins 55 000 Palestiniens ont été assassinés de la manière la plus barbare qui soit, et que plus de 90% de leur communauté a été détruite, le moins que l’on puisse nous devoir, c’est l’honnêteté. Israël, et pas seulement ses dirigeants, est un régime génocidaire construit sur les villes et les os de la Palestine et des Palestiniens.
Suggérer que Netanyahou a trahi les principes progressistes et démocratiques d’Israël et causé la «catastrophe humanitaire» dont nous sommes témoins aujourd’hui à Gaza, c’est ignorer l’oppression systémique inhérente à Israël en tant que colonie de peuplement.
Sanders et d’autres veulent peut-être croire au mythe sioniste selon lequel Israël est un pays essentiellement progressiste, doté de fondements socialistes, construit sur une «terre sans peuple» par un peuple sans terre. Mais ils ne peuvent échapper à la réalité que la Palestine n’a jamais été une «terre sans peuple». En effet, la fondation d’Israël a nécessité l’expulsion de centaines de milliers de Palestiniens de souche, et la survie d’Israël en tant que «nation juive», comme le stipule sa loi sur l’État-nation, impose l’oppression, la privation des droits et les abus continus à l’encontre des Palestiniens.
Aujourd’hui, des millions de Palestiniens continuent de vivre et de mourir sous l’occupation israélienne, et ils sont soumis, aux côtés des citoyens palestiniens d’Israël, à ce qui est largement décrit comme un système d’apartheid.
Cette dynamique insoutenable et abusive n’est pas le fait de Netanyahou et de son gouvernement.
Dès le début, l’État d’Israël a lié sa survie à long terme au nettoyage ethnique de la Palestine, à l’effacement complet de l’identité palestinienne et à l’oppression des Palestiniens restés sur leurs terres. L’ancienne Première ministre israélienne Golda Meir a écrit dans un éditorial du Washington Post en 1969 qu’«on ne peut pas parler de Palestiniens», plusieurs décennies avant le début du règne de Netanyahou.
Certes, la gauche israélienne vante son mode de vie communautaire basé sur l’agriculture dans les «kibboutzim» comme un rêve socialiste, et de nombreux Israéliens sont fiers de la «démocratie» qui caractériserait leur pays. Mais tout cela ne vaut que si l’on occulte l’humanité des Palestiniens ethniquement nettoyés de leurs terres pour faire place aux kibboutzim socialistes, et qui ne peuvent participer à la démocratie israélienne bien qu’ils vivent sous le contrôle total d’Israël dans un territoire illégalement occupé.
Avant le début du génocide à Gaza, les Israéliens ont protesté en masse pendant des mois contre ce qu’ils ont considéré comme une attaque contre le système juridique et la démocratie du pays par Netanyahou. Pourtant, ils n’ont jamais protesté en aussi grand nombre et avec autant de force contre l’occupation, le meurtre et la brutalité des Palestiniens par leur propre État et leur propre armée.
Un nouveau sondage de l’Université hébraïque montre que 83% des Israéliens soutiennent la poursuite du génocide à Gaza.
Il semble que les images de milliers de Palestiniens morts et mutilés ne signifient pas grand-chose pour les Israéliens. Ils ne sont pas émus par les vidéos de pères portant les restes de leurs enfants dans des sacs en plastique, ou de mères pleurant sur les corps ensanglantés de leurs bébés assassinés. Ils se moquent des enfants affamés coincés sous les décombres, ou des tout-petits empoisonnés par la nourriture pour oiseaux qu’ils sont contraints de manger au cœur d’une famine provoquée par l’homme. Ils ne sont pas simplement indifférents aux souffrances que leur armée inflige à des innocents : des milliers d’entre eux manifestent aux checkpoints mobiles pour empêcher que l’aide humanitaire parvienne aux Palestiniens au bord de la famine.
Alors non, ce à quoi nous assistons aujourd’hui en Palestine n’est pas «la guerre de Netanyahou», comme Sanders et Warren le prétendent avec insistance. Ce conflit, ce génocide, n’a pas commencé avec l’arrivée au pouvoir de Netanyahou et il ne prendra pas fin avec son inévitable chute.
Les colons ont commencé à voler les terres, les maisons et la vie des Palestiniens bien avant que Netanyahou ne devienne un acteur dominant de la politique israélienne. Les Palestiniens sont captifs de prisons à ciel ouvert depuis bien longtemps, bien avant qu’il ne devienne Premier ministre. L’armée israélienne ne s’est pas mise à maltraiter, harceler, mutiler et tuer des Palestiniens à l’instant où Netanyahou est devenu leur leader.
Le problème n’est pas Netanyahou, ni aucun autre politicien ou général israélien.
Le problème, c’est l’occupation israélienne. Le problème, c’est la colonie de peuplement dont la sécurité et la viabilité à long terme dépendent d’un système d’apartheid et de l’occupation, de l’oppression et du massacre sans fin d’une population indigène.
Ce n’est pas la guerre de Netanyahou, c’est le génocide d’Israël.
Traduction: Spirit of Free Speech
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Le colonel Énora Chame a assisté à l’assassinat de sang-froid par l’Israël de son collègue français observateur de l’ONU au Liban
par Ced
Voici encore la preuve que l’armée sioniste est une armée criminelle qui ne respecte rien. Non seulement elle tire sur tout ce qui bouge et n’hésite pas à tuer des soldats français comme ce fut le cas au Liban et raconté par le colonel Énora Chame. Il y a peu, on a tous assisté à l’humiliation de 2 gendarmes français accompagnant J.-N. Barrot à Jérusalem Est ! Le plus humiliant reste le silence complice des autorités françaises qui défendent mordicus l’entité sioniste en laissant par exemple Netanyahou survoler l’espace aérien français cette nuit du 6 juillet malgré son mandat d’arrêt international délivré par la CPI…
source : Le Libre Penseur
- Source : Ahmad Ibsais