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Vendredi, 26 Avr. 2024

A Toulouse, le couvre-feu à 18 heures a eu l'effet inverse de celui escompté

Auteur : HELOISE THEPAUT | Editeur : Walt | Lundi, 01 Févr. 2021 - 04h00

D'après l'équipe de biostatistique du CHU de Toulouse, le couvre-feu à 18 heures n'a pas eu l'effet escompté dans l'agglomération toulousaine. Il aurait même eu l'effet inverse. Au centre hospitalier, les hospitalisations repartent à la hausse. Si le CHU ne prend plus de rendez-vous pour se faire vacciner, des créneaux devraient être prochainement disponibles. 

D'ici quelques jours, le gouvernement doit annoncer de nouvelles mesures sanitaires. L'épidémie repart à la hausse en France. Mais avant de mettre en place des restrictions supplémentaires, l'Etat attendait de connaître l'effet du couvre-feu avancé sur l'épidémie de Covid-19. Pour l'équipe de biostatistique du CHU de Toulouse qui étudie l'impact des mesures sanitaires sur la circulation du virus, aucun doute : le couvre-feu à 18 heures a été inefficace dans la Ville rose. "Il a eu l'effet inverse de celui escompté au sein de l'aire urbaine toulousaine", a souligné la biostatisticienne Chloé Dimeglio lors du point hebdomadaire du CHU, le vendredi 29 janvier.

"En sortie de confinement, on prévoyait un taux de positivité à 10 % fin février. Mais ce taux a été atteint entre le 20 et le 24 janvier", précise-t-elle. D'après les chercheurs du CHU, le couvre-feu serait à l'origine de cette augmentation du taux de positivité. "Les variants du Covid-19 ne sont pas assez présents pour l'expliquer. Les fêtes de fin d'année ne sont pas non plus en cause. Lors de cette période, les gens ont été raisonnables et il n'y a eu qu'une légère augmentation du taux de positivité. Ce taux s'explique principalement par les contraintes du couvre-feu. Comme les horaires étaient plus restreintes, les gens ont tous fait leurs courses le week-end et étaient plus nombreux dans les transports en commun", détaille Chloé Dimeglio. En tout cas, le virus circule de nouveau activement à Toulouse. 

Une hausse des hospitalisations au CHU

Au sein du CHU, les hospitalisations sont en augmentation. "La reprise est confirmée. Il y a 15 jours, nous avions 119 patients Covid-19 hospitalisés. Aujourd'hui, nous avons 159 personnes positives hospitalisées. Nous nous attendons à une poursuite de cette augmentation", indique Marc Penaud, le directeur du CHU de Toulouse. Face à cette reprise d'activité, le centre hospitalier a enclenché la reprogrammation de certaines opérations. "Même si ce n'est pas encore explosif, nous remarquons une augmentation qui s'accélère. Il y a beaucoup de tensions au sein des services hospitaliers, car nous sommes aussi sollicités par des patients non positifs au Covid", estime Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses au CHU.

Pour éviter une saturation des services de réanimation, des lits supplémentaires ont ainsi été ouverts. "La reprise a aussi lieu en réanimation. Nous avons 30 à 50 % d'occupation de patients Covid-19", souligne Béatrice Riu, responsable du service réanimation à Purpan. En pédiatrie, les enfants atteints du Covid-19 sont également plus nombreux. "Nous avons un ou deux cas positifs par jour, contre un ou deux par semaine auparavant", constate Isabelle Claudet, responsable des urgences pédiatriques au CHU de Toulouse. 

Un engouement important pour le vaccin

En parallèle, la vaccination poursuit son cours au CHU. En tout, 8 205 personnes ont été vaccinées sur les cinq sites du CHU depuis le 18 janvier. "C'est une organisation bien huilée. Dès les premières doses reçues, la vaccination a débuté. Toutes les doses sont utilisées, nous ne faisons pas de réserves et nous garantissons à toutes les personnes vaccinées qu'elles auront une seconde dose", assure Marc Penaud. Si le directeur du centre hospitalier se veut rassurant, c'est parce que l'engouement est important pour le vaccin. "L'attente est plus forte que ce qui était estimé au départ", remarque-t-il.

En effet, la plateforme téléphonique installée dans les locaux du Samu 31 reçoit 15 000 à 20 000 appels par jour. "C'est le nombre d'appels que prend le Samu en une semaine. Nous avons beaucoup de demandes. C'est au-delà de ce à quoi on s'attendait", révèle Vincent Bounes, le patron du Samu 31. Les rendez-vous pour se faire vacciner sont donc difficiles à obtenir. "Malheureusement, nous n'avons plus de créneaux disponibles. Il y en aura peut-être la semaine prochaine. C'est une bonne nouvelle, mais encore sous réserve", annonce Vincent Bounes.

Lire aussi: Une étude menée par l’équipe de John Ioannidis affirme que le confinement a aggravé la contagion – Le Forum économique mondial s’en fiche


- Source : L'Opinion

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