Le Conseil d’Etat donne raison à Dieudonné contre la ville de Marseille
La mairie avait annulé la location d’une salle de spectacle au polémiste.
Le Conseil d'Etat a estimé lundi que la ville de Marseille avait eu tort d’annuler la location d’une salle de spectacle au polémiste Dieudonné, en jugeant que cette annulation représentait « une atteinte grave à la liberté d’expression ».
La ville, dirigée par Jean-Claude Gaudin (LR), a signé en avril 2017 avec la société de production de Dieudonné, un contrat de location du Dôme, la plus grande salle de spectacle de Marseille qui appartient à la ville.
Mais en septembre, la mairie a annoncé qu’elle n’accueillerait pas le spectacle de l’humoriste controversé, estimant que la représentation prévue le 19 novembre était « susceptible d’engendrer des troubles à l’ordre public ».
« Une atteinte grave à la liberté d’expression »
Dieudonné a alors saisi le tribunal administratif. Celui-ci a débouté la ville mais Marseille a déposé une requête devant le Conseil d'Etat. Ce dernier a confirmé lundi le jugement du tribunal administratif.
La plus haute juridiction administrative juge que l’annulation de la location de la salle, « qui revient à interdire la tenue d’un spectacle […] porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression ».
« Il ne résulte ni des pièces du dossier ni des échanges tenus au cours de l’audience publique que le spectacle « Dieudonné dans la guerre », qui a déjà été donné dans plusieurs villes en France, y aurait suscité des troubles à l’ordre public », poursuit le Conseil d'Etat.
Expulsé de son théâtre
Celui-ci « rappelle ensuite que la liberté d’expression est une condition de la démocratie et l’une des garanties du respect des autres droits et libertés ».
Ce jugement favorable à Dieudonné survient après une série de revers judiciaires pour le polémiste. Mercredi, la justice a ordonné son expulsion du théâtre parisienoù il se produit depuis quinze ans et l’a condamné pour antisémitisme pour son spectacle « La bête immonde ».
Par ailleurs, le parquet de Paris a demandé que le polémiste et sa compagne soient jugés devant le tribunal correctionnel pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale dans l’enquête sur la gestion trouble de son patrimoine.
- Source : Le Parisien