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Jeudi, 02 Mai 2024

Assange et la danse avec le diable de la Russie

Auteur : Gordon Duff | Editeur : Walt | Dimanche, 09 Oct. 2016 - 22h56

Une manipulation bien réussie, c’est quand le manipulé s’en prend violemment à celui qui met en lumière le caractère de cette manipulation. C’est probablement ce qui se passera dans ce cas-ci.  Mais tant pis, allons-y quand même. Avant d’entrer dans le vif du sujet avec Gordon Duff, voici quelques réflexions générales.

Avec ce que nous savons maintenant de Wikileaks, il est aisé de faire un parallèle avec une autre organisation que nous connaissons tout aussi bien, l’OSDH. Ces deux organisations ont en effet plusieurs choses en commun. Elles sont toutes deux dirigées par un personnage unique, gérant une infrastructure virtuelle capable de réaliser ce qu’aucune infrastructure connue telles que la CIA, le MI6 et le Mossad ne seraient capables de réaliser sans l’organisation et les ramifications qu’on leur connait. La capacité d’action et de collecte de renseignements  de ces deux organisations est telle que l’on s’imagine mal un seul individu à Londres, même entouré d’une équipe de standardistes, puisse gérer la masse d’informations et la quantité phénoménale de sources, ainsi que les vérifications, la validation, etc. que cela requiert. Une information n’en est une qu’après avoir été vérifiée et validée.

Wikileaks prétend faire des révélations validées par leur caractère officiel, étant donné qu’une large partie d’entre elles proviennent de « câbles » diplomatiques, ce qui suppose que Wikileaks dispose d’une armée de hackers à l’écoute de toutes les ambassades du monde. Apparemment les ambassades ne peuvent rien faire rien contre ça. Quant aux informations données par OSDH, elles sont supposées si solides que l’organisme-à-un-seul-bonhomme est devenu la source principale, sinon l’unique source, des agences de presse occidentales pour tout ce qui concerne la Syrie. OSDH est ainsi devenue l’agence de presse des agences de presse.

Seulement, nous savons qu’OSDH, c’est le MI6. Qu’est alors Wikileaks ?

La quantité phénoménale de « fuites » implique forcément une source intouchable ayant accès aux renseignements provenant des divers services.

La seule autre possibilité serait que Wikileaks dispose d’informateurs au sein de tous les rouages de l’administration et des services de renseignement étatsuniens. C’est difficilement crédible de la part d’un petit groupe de non professionnels du renseignement, mais admettons…

Etant donné les rivalités qui existent au sein du pouvoir US américain, ce dispositif d’informateurs, s’il existait, serait principalement alimenté par des « fuites » organisées par les uns ou les autres pour déstabiliser des adversaires ou avancer un agenda. Dans un cas comme dans l’autre, il est impossible de savoir à quelle « fuite » se fier. Cela nous ramène à ce que nous savions déjà pour l’avoir observé à maintes reprises : la plupart des « fuites » sur des sujets sensibles sont des fuites organisées. (RI)

Il existe une forte envie, forte et irrationnelle, de croire en Wikileaks. Au cours des sept dernières années, Wikileaks a mené campagne contre des ennemis d’Israël, incité à attaquer l’Iran, divulgué des informations souvent reconnues inventées, embarrassantes pour les ennemis politiques d’Israël. Wikileaks a fait cela sous couvert d’anti-impérialisme et d’anti-américanisme bidon, faciles à gober par ceux qui manquent de discernement, dont l’intellect est dégradé par une génération d’émissions télévisées récréatives.

Jamais un mot sur les attentats au Yémen, sur le massacre des Palestiniens, ni sur l’abus de sanctions et de menaces incessantes contre l’Iran. Comme l’a admis Assange en 2011, lors de sa prise de bec avec The New York Times, toutes les informations divulguées par Wikileaks sont agrées par Israël.

Nous constatons aussi que les informations tirées de Wikileaks ou en réalité d’Assange, bien que souvent opposées à Obama, ne sont pas seulement très favorables à l’ordre du jour belliqueux des néocons étasuniens, mais presque toujours préjudiciables à la Russie et à ses alliés.

Ceux qui prennent Wikileaks au pied de la lettre ne sont tout simplement pas attentifs. En 2010, Veterans Today a produit une analyse sur Wikileaks et a rédigé tout ce qu’il faut savoir [le background : origine, formation et expérience] sur Julian Assange. Nous avons découvert que Wikileaks est une opération secrète de service de renseignement qui utilise des documents fournis à Israël par l’Agence de sécurité nationale US (NSA) en vertu d’un étrange accord de partage du renseignement.

Assange lui-même a un background personnel théâtral et incomplet, ressemblant de près aux « légendes » forgées pour les agents du renseignement.

Les fabricants de fuites

Les USA communiquent régulièrement à Israël toutes les informations brutes de la surveillance intérieure, en particulier les énormes dossiers d’écoutes téléphoniques et de courriels. Cela comporte les données financières des entreprises, mais les courriels privés de Hillary Clinton sont aussi passés par-là. Voilà la véritable source des fuites. Il n’existe aucune cabale magique de pirate informatique.

Israël fait juste un tri soigneux des données, les envoie à des groupes de travail, et s’en sert pour manipuler les marchés financiers, contrôler les devises, faire chanter des hommes politiques, et en canalise certaines dans l’opération secrète connue sous le nom de Wikileaks.

Le 3 décembre 2010, Judy Woodruff, l’animatrice de la Radio publique nationale, a interviewé l’ancien conseiller à la sécurité nationale Zbigniew Brzezinski. Voici une transcription partielle de cette interview :

Zbigniew Brzezinski : Mais je pense que les problèmes les plus graves ne sont pas ceux qui font les gros titres en ce moment. Qui se soucie que Berlusconi soit décrit comme un clown ? La plupart des Italiens conviennent de cela. Qui se soucie si Poutine est décrit comme un mâle dominant ? Il est probablement flatté.

La vraie question est : Qui alimente la publication de Wikipedia – Wiki – Wiki – WikiLeaks ? Ils obtiennent beaucoup d’informations qui paraissent triviales, sans conséquence, mais certaines se montrent étonnamment peu sibyllines… Les allusions précises sur les dirigeants arabes pourraient avoir pour but de porter atteinte à leur crédibilité politique dans leur pays, car ce genre de reconnaissance publique de leur hostilité envers l’Iran, pourrait en fait jouer contre eux dans leur pays.

Note de l’auteur : Le recours à l’expression « peu sibylline » est très important. Cela indique deux classes d’informations et commence aussi à faire miroiter une hypothèse soutenant qu’il y a « intention ». S’il y a une intention dans les fuites, alors c’est une opération de renseignement, pas une fuite.

Zbigniew Brzezinski : C’est plutôt une question de savoir si WikiLeaks est manipulé par des parties intéressées qui veulent soit compliquer nos relations avec d’autres gouvernements, soit ébranler certains gouvernements, car quelques-uns des sujets qui ont été mis en évidence et ont fait surface sont très peu équivoques.

Et je me demande si, en fait, il n’y aurait pas quelques opérations au niveau international, des services de renseignement, qui fournissent la matière à WikiLeaks, car c’est une occasion unique pour nous embarrasser, nous embarrasser pour notre attitude, mais aussi pour miner nos relations avec des gouvernements particuliers.

Note de l’auteur : Brzezinsky en arrive exactement là, il se dit convaincu que Wikileaks est en cheville avec un service de renseignement. C’est une récusation totale et catégorique, sans la moindre réserve, de la crédibilité de Wikileaks.

Zbigniew Brzezinski : En laissant de côté, par exemple, les ragots sur les personnes de Sarkozy ou Berlusconi ou Poutine, l’affaire sur les Turcs est manifestement calculée pour son impact perturbateur éventuel dans les relations entre les Étasuniens et les Turcs… les hauts dirigeants, Erdogan, Davutoglu et compagnie, emploient un langage vraiment très malin.

Judy Woodruff : Mais c’est 250 – c’est un quart de million de documents.

Zbigniew Brzezinski : Précisément.

Judy Woodruff : N’y aurait-il pas des difficultés à propager cela en s’assurant que ce soit orienté d’une certaine façon ?

Zbigniew Brzezinski : Propager – il est très facile de propager. Je ne doute pas que Wikileaks recueille beaucoup de matière de la part de sortes de sources relativement peu importantes, comme celle qui est peut-être reconnue dans les radiodiffusions. Mais en même temps, il peut obtenir des trucs de parties intéressées du renseignement, qui veulent manipuler le processus et atteindre certains objectifs bien précis.

La signification de tout cela

Il y a près de six ans, il a été reconnu que Wikileaks est une opération de renseignement. Comme Assange exprimait souvent son admiration pour l’Israélien Netanyahu, et à propos de sujets éminemment décisifs, comme les événements du 11/9/2001, poussait à l’apaisement de la controverse et dissimulait en réalité toutes les enquêtes, en particulier celles pouvant conduire à Israël, il y a peu de doute à propos de qui dirige Wikileaks.

La rédaction du background de Sarah Harrison, la supposée rédactrice de Wikileaks créditée d’avoir amené secrètement Edward Snowden à Moscou, nous a non seulement conduit dans les milieux du MI6 britannique, considéré par beaucoup comme une « franchise » du Mossad, mais aussi à l’ancien employeur de Snowden, Booz Allen Hamilton, longtemps chargé d’ébranler Poutine par l’intermédiaire de leur opération russe, The Moscow Times, géré par une société écran suédoise.

À plusieurs reprises, le lien a été établi entre Mme Harrison et des agents de presse du Mossad en poste aux USA et en Grande-Bretagne, et elle a été manifestement associée à des tentatives de déstabilisation contre l’Iran et la Russie.

La vérification des listes de service de l’organisme Wikileaks montre qu’elle est entièrement peuplée d’anciens employés de Radio Liberty et de Radio Free Europe, des organisations qui travaillent sous la direction d’un conseil consultatif constitué d’anciens membres du cabinet de Bush, Donald Rumsfeld et Condoleezza Rice.

De nos jours, peu de gens doutent que l’Anti-Defamation League (ADL) soit une manœuvre du renseignement israélien servant à faire chanter les politiciens US. Avant d’avoir quitté cette organisation, son ancien patron, Abe Foxman, est devenu un sujet de plaisanterie, pour l’essentiel, un « parrain de mafia » en kippa. Ce qui suit a été publié par l’ADL à propos de notre travail à Veterans Today pour démasquer Wikileaks ; cela peut désormais être raisonnablement pris pour une confirmation du lien entre Wikileaks et Israël :

La plupart des théories du complot concernant Israël et WikiLeaks sont propagées par un théoricien du complot antisémite du nom de Gordon Duff sur son site Internet Veterans Today, qui met en manchette des informations anti-israéliennes et négationnistes. Duff est l’auteur de nombreux articles et a paru dans des interviews pour avancer ses allégations selon lesquelles Israël a mis en scène WikiLeaks pour ses campagnes de relations publiques. Lors d’une interview non datée avec IQRA TV, sis en Grande-Bretagne, Duff a même impliqué les services de renseignement indiens dans la conspiration visant à renforcer l’image d’Israël.

Le 17 décembre 2010, lors d’un autre entretien avec le journal israélien Haaretz, Duff a déclaré que « WikiLeaks, manifestement concocté par un service de renseignement, est une grossière opération de relations publiques d’Israël ».

Il y a deux façons de prendre cela, l’une étant que Veterans Today et moi sommes réellement abominables, malgré la réclame que font pour nous les grands médias israéliens, ou peut-être tout simplement, que quand Duff et Brzezinski ont démasqué Assange, quelque chose d’autre s’est produit.

Nous pensons que la réponse est élémentaire : comme Wikileaks n’a jamais divulgué un seul document ou courriel impliquant Israël, la nation au centre de la polémique mondiale, Wikileaks est Israël.

Nous pensons que cette affaire était du gâteau.

Traduction Petrus Lombard


- Source : NEO (Russie)

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