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Mardi, 21 Mai 2024

USA et UE parlent de l’Ukraine selon des voix discordantes.

Auteur : Traduit par Mufasa pour Réseau International | Editeur : Walt | Samedi, 22 Nov. 2014 - 23h02

Le 20 novembre, s'est posé à Kiev un important ‘parachutiste’ américain, en la personne du vice-président des Etats-Unis, Joseph Biden. Ceci après que mardi, l’UE par la voix du responsable de la diplomatie allemande Steinmeyer, ait exigé des autorités ukrainiennes qu’elles oublient tout rétablissement de la guerre au Donbass. Il reviendra à la Maison-Blanche de démontrer qui est le patron à Kiev. C’est-à-dire de couvrir les deux berges du Dniepr de dollars frais imprimés. Sans quoi, sur le « front ukrainien » également, la politique étrangère US est menacée de fiasco.

Lors d’un briefing spécial aux journalistes, un représentant haut-placé de l’administration US a confirmé que Biden, lors de sa visite en Ukraine, ferait valoir le droit à l’autodéfense de Kiev. Et il ajouta que les autorités US, considérant l’économie ukrainienne comme « assez fragile », sont disposées à octroyer une aide complémentaire à Kiev.

De toute évidence ce n’est pas par hasard que de telles annonces de la part de Washington surviennent immédiatement après que le chef de la diplomatie allemande ait prévenu les autorités de Kiev que la résurgence des actions militaires est inacceptable : « maintenant la situation à l’Est de l’Ukraine est très difficile et pleine de menaces. Et la situation, malheureusement, se complique. Nous avons abordé beaucoup de sujets, et discuté de nombreuses possibilités, pour ne pas revenir à la situation telle qu’elle était en juin et en aout, lorsque qu’il y avait une lourde confrontation militaire. »

Après quoi Poroshenko s’est montré tellement inquiet que dans son Twitter, remerciant l’Allemagne pour son aide humanitaire, il écrit Smeinmeyer au lieu de Steinmeyer. On comprend que le leader de l’Ukraine ne se soit pas senti dans son assiette après les annonces du diplomate allemand. Pourtant ces derniers jours le ministre ukrainien de la Défense avait publiquement déclaré qu’il se préparait à reprendre les combats, accomplissant ainsi les ordres de son supérieur (à savoir le Président du pays). Et de plus, exactement la veille de sa discussion avec Steinmeyer, Poroshenko annonça avec fierté aux journalistes allemands que son pays est prêt à la guerre. Et là, d’un coup c’est la confusion. L’hôte de Berlin a clairement fait comprendre qu’il n’est plus question d’une quelconque action militaire.

Il s’ensuit que le président ukrainien reçoit –simultanément- des « ordres » contraires. L’UE lui recommande fermement « pas un pas en avant », alors que la Maison-Blanche maintient la pression de sa ligne dure à l’égard de ceux qui s’opposent aux dérives ukrainiennes au Donbass.

De telles dissonances quant à la politique extérieure des Usa et de l’UE à propos de l’Ukraine, cela ne s’était pas encore vu à ce jour. L’apparition d’une fissure dans ce qui fut la position commune américano-européenne pour l’Ukraine, fut l’objet de discussions au sommet australien du G20 la semaine dernière. Alors, malgré les efforts intenses de Washington, les Européens refusèrent d’introduire de nouvelles sanctions contre la Russie, se limitant à étendre une «liste noire ». Et maintenant, voilà que du côté de l’Europe est lancé un nouveau « défi » aux USA.

Il ne faut pas oublier qu’immédiatement après sa visite à Kiev, Steinmeyer s’est rendu à Moscou, où il a mené des entretiens de plusieurs heures, d’abord avec Vladimir Poutine, ensuite avec Serge Lavrov.

Et c’est là que Biden se précipite à Kiev. Toutefois, il est douteux que la direction ukrainienne puisse compter sur Washington, considérant les changements à vue d’œil de la disposition des forces extérieures, pour combler jusqu’au bout le déficit du pays.

Il n’y a pas si longtemps, après aout 2008, les Américains ont été échaudés avec la Géorgie. Les Géorgiens en la personne de Saakachvili, ont significativement ‘’tapé’’ les contribuables américains. Pour en arriver où ? Saakachvili est inculpé, et la nouvelle direction géorgienne cherche activement à restaurer une relation complète avec la Russie.

Il n’y a pas de doute que dans quelques années, les Ukrainiens, se débarrassant des politicards russophobes au profit de politiciens cohérents, et commenceront à penser au rétablissement de relations russo-ukrainiennes. Washington le comprend parfaitement. C’est pourquoi Biden apportera de toute façon à Kiev « de bonne nouvelles ».

Et de jeter avec mépris aux Ukrainiens quelques millions de $ supplémentaires. Quoique dans tous les cas, on peut parler de miettes, sachant que pour le rétablissement de l’économie de l’Ukraine, il faut des centaines de milliards de $. Des sommes dont ne disposent ni l’UE et les USA dans la crise financière mondiale qui se prolonge.


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