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Mardi, 12 Nov. 2024

Budget 2025 : Le pire de la Ve République, entre évasion fiscale, aggravation de la dette et austérité

Auteur : Jacqueline | Editeur : Walt | Lundi, 14 Oct. 2024 - 16h51

Le projet de loi de finances présenté par le Premier ministre en Conseil des ministres jeudi 10 octobre a pour but de rassurer les banques qui spéculent sur la dette, deuxième poste budgétaire derrière l'Éducation. Michel Barnier a annoncé une levée de 300 milliards d’euros sur les marchés. Une opération de cavalerie pour camoufler l'impossibilité du remboursement des 3 300 milliards de dette. Autant dire que le gouverneur de la Banque de France a son mot à dire. Ensuite, les allées venues entre le Sénat et l'Assemblée ne seront que pures mascarades. Michel Barnier aura tout loisir d'utiliser l'article 49-3 pour faire passer son projet.

Trouver des économies ? Oui, mais…

Pas question de rétablir l’impôt sur la fortune (ISF). À peine élu en 2017, Emmanuel Macron l’avait supprimé pour remercier ceux qui l’avaient fait élire. En revanche les retraites ne seront pas revalorisées le 1er janvier, mais au 1er juillet.

Pas question de toucher à l’évasion fiscale, mais des hausses d’impôts viseront les plus fortunés (0,3 % des 20 millions de foyers imposés sur le revenu) et permettront « de récupérer 2 milliards d’euros ». On est loin des 100 milliards d’évasion fiscale que ceux qui en bénéficient qualifient d’« optimisation ».

Les pieds nickelés de la politique française.

Pas question de toucher au  crédit d’impôt recherche (CIR). Il est dû aux entreprises créées dans les zones de revitalisation rurale (ZRR). Exemple : Thierry Breton est l’heureux propriétaire d’une fabuleuse demeure d’architecte à Montparnasse, de la maison de Léopold Sédar Senghor qu’il a rachetée au Sénégal et d’un loft new-yorkais. Cela ne lui suffisait pas. Il a profité du CIR pour racheter le château de Gargilesse-Dampierre situé dans une ces zones ZRR. Il y a installé une galerie de peinture, et hop ! le tour est joué ! moins 30 % d’impôts pour les dépenses inférieures ou égales à 100 millions d’euros.

Taxer un peu tout le monde ?

Le gouverneur de la Banque de France, a évoqué un possible « laisser-aller collectif » ?: « il est temps que nous nous reprenions collectivement », « Il faut un effort d’un peu tout le monde ».
C’était déjà ce qu’il préconisait en 2022, avec la baisse des allocations chômage et la diminution des retraites (appelée « réforme » des retraites).

Il faut croire que cela n’a pas suffit puisque le gouverneur de la Banque de France récidive en 2024. À présent il faudrait faire payer un peu tout le monde, donc, comme l’évoque Michel Barnier, peut-être aussi les « riches ». Sans autre précision.

Qui est François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France ?

Il coche toutes les cases : études secondaires au lycée Saint-Louis de Gonzague (le Franklin où Brigitte Trogneux a été transférée après le scandale d’Amiens), Polytechnique, ENA, Inspection des finances, direction du Trésor, directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn, pantouflage à la BNP, puis gouverneur de la Banque de France ; François Villeroy de Galhau ne voit pas de conflits d’intérêts entre être un homme de la BNP et être gouverneur de la Banque de France chargé de sanctionner le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme de la BNP qui ont eu lieu sous sa responsabilité.

C’est l’homme idéal de l’oligarchie. Dans sa caste, privé et public s’entremêlent allègrement. Pour parfaire son portrait, ajoutons qu’il est marié à Florence Gilbert de Vautibault, fille de Aymar Gilbert de Vautibault et de Marie Alix de Longueau Saint-Michel. Il coûte à la France environ 400 000 euros par an. En 2016 son salaire à la Banque de France s’élevait à 283 129 euros brut à quoi s’ajoutent une indemnité de logement de 5 653 euros par mois et 46 500 euros par an en tant qu’administrateur de la Banque des règlements internationaux.

Ce donneur de leçon d’économies fait régner l’austérité à la Banque de France. Les dépenses y ont été réduites de 15 %. Suicides, turn-over, en sont les conséquences, mais pour son gouverneur tout va bien…Ou tout allait bien jusqu’à un article du Monde qui avait pointé ses notes de frais : plus de 50 000 euros (hôtels de luxe, vols en classe affaires…) en 2023.

Bien entendu, après publication de la réponse de François Villeroy de Galhau, le journal s’est platement excusé.

Vous voulez vraiment une conclusion après ça ?


- Source : Le Média en 4-4-2

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