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Lundi, 20 Mai 2024

Les États-Unis veulent déclencher une nouvelle guerre, cette fois entre la Russie et la Géorgie

Auteur : Peter Yermelin | Editeur : Walt | Samedi, 11 Mars 2023 - 16h26

Le parti « Rêve géorgien » a retiré le projet de loi sur les agents étrangers sous l’assaut de l’Occident « tolérant » et de ses propres activistes orientés vers Soros. La Géorgie a-t-elle pris la bonne décision en retirant ce projet de loi ?

Un appel téléphonique de Washington décide du sort du projet de loi sur les agents étrangers

Des foules de « partisans de l’intégration européenne » géorgiens, brandissant des drapeaux géorgiens, ukrainiens et européens, ont exigé l’abolition du projet de loi « sur la transparence de l’influence étrangère ». Les troubles dans la capitale géorgienne, Tbilissi, ont duré trois jours.

Les manifestants ont tenté de pénétrer dans le bâtiment du parlement, ont exigé la destitution du gouvernement et la libération de tous les manifestants arrêtés. Les autorités géorgiennes ont suivi l’exemple de la foule et ont répondu à toutes les demandes, à l’exception de la dissolution du parlement (pas encore, du moins).

Quelques heures avant le retrait du projet de loi, le Premier ministre géorgien, Irakli Garibashvili, a reçu un appel téléphonique du conseiller du Département d’État américain, Derek Chollet. Il en a parlé sur les médias sociaux. Il convient de noter que le Département d’État américain, sous la menace de sanctions, a interdit aux autorités géorgiennes de recourir à la force contre les manifestants.

La Géorgie n’a pas échappé au sort de tous les pays post-soviétiques. Le pays a été transféré dans la zone d’influence américaine en finançant des « mangeurs de subventions », qui accèdent ensuite au pouvoir à la suite d’émeutes de rue.

Lorsqu’ils travaillent à la préparation de ces forces, ils déclarent généralement des objectifs positifs, tels que des objectifs environnementaux, la nécessité de protéger les droits des femmes et ainsi de suite, mais ce sont uniquement les chiens obéissants américains qui obtiennent les subventions.

À Tbilissi, les nationalistes du parti au pouvoir, le Rêve géorgien, ont décidé de réduire l’influence extérieure sur les processus internes, tels que les élections et autres. C’est la raison d’être de la loi sur les agents étrangers ou « transparence de l’influence extérieure ».

Les électeurs géorgiens doivent savoir qui poursuit les intérêts nationaux et qui poursuit les intérêts de Washington. Tel était l’objectif de cette loi. Bien entendu, l’Occident n’a pas apprécié.

Tous les projets menés par Washington dans l’espace post-soviétique visent à dresser les anciens États soviétiques contre la Russie. En outre, les États-Unis veulent déclencher des guerres partout où cela est possible. Ce n’est donc pas un hasard si des slogans sur le retour de l’Abkhazie à la Géorgie ont été lancés lors des manifestations à Tbilissi. Le Parlement géorgien a abandonné le projet de loi, mais les États-Unis continueront à faire passer la « révolution colorée » dans le pays.

Washington n’est pas satisfait de la neutralité de la Géorgie. La Géorgie n’a pas adhéré aux sanctions et refuse d’aider l’Ukraine en lui fournissant des armes. Washington a donc l’intention de renverser le gouvernement actuel et de porter au pouvoir des forces pro-occidentales.

Le 5 mars, le Washington Post a exhorté le président américain Joe Biden à obtenir la libération de Mikhail Saakashvili, un partisan de Soros, qui a été condamné en Géorgie pour des accusations criminelles.

« M. Saakashvili devrait être autorisé à se faire soigner à l’étranger. S’il meurt en prison, cela sonnera probablement le glas des efforts de la Géorgie pour rejoindre l’Europe – et un triomphe pour M. Poutine, condamnant les 3,7 millions d’habitants de la Géorgie à de nombreuses années supplémentaires de régime autoritaire ». écrit le Washington Post.

Le journal estime que la Géorgie est désormais dirigée par le milliardaire « pro-russe » Bidzina Ivanishvili, et que sa démission de la direction du parti Rêve géorgien n’était qu’une simple formalité.

« Le gouvernement de M. Ivanichvili penche en faveur de M. Poutine et a affaibli la société civile et la démocratie en Géorgie », peut-on lire dans l’article.

L’ambassade des États-Unis en Géorgie a appelé le parti au pouvoir à ne pas suivre la législation incompatible avec les valeurs géorgiennes et européennes. Bien entendu, les Américains « savent mieux que quiconque » ce dont la Géorgie et l’Europe ont besoin.

La Géorgie à la veille d’événements tragiques

La Géorgie peut oublier la poursuite de la tendance à une croissance économique de 10% qui pourrait être possible grâce à son commerce avec la Fédération de Russie, au transit de marchandises (vers l’Arménie et plus au sud vers l’Iran et l’Inde) et à l’afflux d’immigrés russes. L’économie et la sphère sociale géorgiennes vont s’effondrer. Une guerre civile et une criminalisation sont également possibles.

Des scénarios similaires de révolutions colorées ont eu lieu en Arménie (avec succès pour les États-Unis), au Belarus (sans succès), au Kazakhstan (sans succès), et se déroulent actuellement en Moldavie. Il va sans dire que la révolution en Ukraine a été la plus réussie pour les États-Unis.

La Russie prépare sa réponse à la Géorgie pro-américaine

Ouvrir un deuxième front contre la Fédération de Russie dans le Caucase est désormais un rêve pour les États-Unis. La Russie a préparé une réponse. Il y a un an, en mars 2022, il était question de rattacher l’Ossétie du Sud à la Russie. Il n’y a pas si longtemps, les autorités abkhazes ont déclaré qu’elles accepteraient l’idée d’un État de l’Union avec la Fédération de Russie et le Belarus.

Le ministre abkhaze des Affaires étrangères, Inal Ardzinba, a déclaré que l’adhésion de l’Abkhazie à l’État de l’Union avec la Russie et le Belarus « ne constituerait pas une atteinte à la souveraineté abkhaze ».

Il existe des bases militaires russes en Abkhazie et en Ossétie du Sud, il n’y a donc pas lieu de douter de la probabilité d’une réponse militaire aux revendications territoriales de la part de la Géorgie pro-américaine.

***

L’Ukraine, l’avenir de la Géorgie ? Tentation d’un nouveau front en Ossétie du Sud et en Abkhazie

par Karine Bechet-Golovko

Le front s'étant stabilisé en Ukraine, l'armée russe arrivant à bloquer toutes les tentatives de percée de l'armée atlantico-ukrainienne et elle-même avançant lentement, certes, mais sûrement, les pays de l'Axe sont face à un choix : soit renforcer leur présence militaire dans le conflit ukrainien au risque d'entrer directement en guerre contre la Russie ; soit ouvrir de nouveaux fronts, afin de conduire la Russie à disperser ses forces. La seconde solution est moins dangereuse politiquement, elle semble avoir été choisie. Si la Moldavie est une plateforme possible à terme, mais qu'il faut encore travailler, car la présence militaire de Casques bleus russes en Transnistrie complique la situation, la Géorgie semble être à point et la tentation d'une nouvelle guerre du Causase vers l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie entre dans le discours médiatico-politique, sous couvert de lutte contre "l'occupation" russe de ces territoires, qui ont pourtant déclaré leur indépendance dans les années 91 - 92, à la chute de l'Union soviétique et suite à une agression militaire de la Géorgie à l'encontre. Des territoires, que la Russie est juridiquement chargée de protéger depuis les Accords de Sotchi de 1992, conclus suite à la première défaite géorgienne.

Le risque d'un Maïdan ukrainien en Géorgie

Comme nous l'avons écrit hier, la Géorgie, qui s'est rêvée indépendante, s'est réveillée hier prisonnière (voir notre article ici) et aujourd'hui au bord d'une nouvelle révolution de couleur, comme elle en a déjà connue. 

Il existe à cela deux fondements. L'un de politique intérieure, car la Géorgie est actuellement dans un système juridique transitionnel, qui doit conduire le pays ces prochaines années, à la fin de ce mandat présidentiel, à une République parlementaire, dans lequel le pouvoir est concentré entre les mains du Parlement et du Gouvernement, le Président n'étant que décoratif. Or, par ironie du sort, et ce malgré l'occupation américaine directe du pays, si la Présidente franco-géorgienne est fanatiquement atlantiste, le gouvernement issu de la majorité parlementaire est très modéré et tente même d'être "pro-géorgien", ce qui lui vaut des accusations "pro-russes". Car dans ces pays de l'espace post-soviétique, il n'est pas question de défendre l'intérêt national, soit l'on est avec les Etats-Unis, soit l'on est contre ... Il faut donc mettre de l'ordre dans ces institutions, afin que le Gouvernement, qui prendra les rênes du pouvoir, soit du "bon" côté, c'est-à-dire radicalement atlantiste. 

L'autre est géopolitique. Rappelons que la Géorgie a refusé d'adopter des sanctions contre la Russie, malgré de lourdes insistances. Il est fondamental que dans cette région importante, le Gouvernement soit prêt, comme le fait l'Ukraine, à sacrifier son pays s'il le faut, afin de servir les intérêts supérieurs et seuls légitimes du maître. Or, la réouverture du conflit en Ossétie du Sud et en Abkhazie serait de bonne augure pour l'Axe atlantiste, qui hésite encore à une confrontation directe avec la Russie. Alors, la mécanique bien rôdée du Maïdan se met en route. Un officiel américain débarque la veille des manifestations et donne le signal - soulignons qu'il était au Venezuela lors de la tentative de coup d'Etat.

Ici, il ne s'agit pas de faire semblant d'être national, la méthode est beaucoup plus radicale : on revendique le modèle ukrainien, le plus sanglant et le plus destructeur de ceux, qui se sont déroulés dans l'espace post-soviétique. Drapeaux et hymnes ukrainiens sont brandis, suivis des symboles européens. L'Ukraine est bien l'avenir de l'UE - qui n'est pas l'Europe.

Le retrait du projet de loi fut une erreur, car il a été pris comme un signe de faiblesse du pouvoir en place. C'est la même erreur, que celle faite par les autorités ukrainiennes lors du Maïdan : à chaque concession, la situation s'est radicalisée. Et désormais ouvertement, les manifestants continuent à être sortis dans les rues et appellent au départ de ce Gouvernement, sur fond de "Vive l'Ukraine".

L'opposition atlantiste radicale demande un cours "irréversible" vers un mythique Occident, dont en fait elle s'éloigne ainsi :

"Plusieurs partis d’opposition avaient appelé à de nouveaux rassemblements jeudi soir et à la libération de dizaines de protestataires placés en détention. La mobilisation « ne s’arrêtera pas tant qu’il n’y aura pas de garantie que la Géorgie est résolument engagée sur une voie pro-occidentale », ont-ils affirmé dans une déclaration commune".

Les "experts" s'emballent face à un possible nouveau Maïdan :

En réalité, le discours va beaucoup plus loin que de simples manifestations, c'est la question d'un conflit armé contre l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, qui se joue réellement. Ce qui provoquerait l'embrasement - et la disparition - du pays, en effet selon le modèle ukrainien.

Le mythe globaliste de l'occupation russe de la Géorgie

Pour légitimer tout cela, on retrouve toujours le même narratif - il s'agit de libérer le pays de l'occupation russe, ou de l'influence russe. Ainsi, le projet de loi devant introduire un peu de transparence dans le financement étranger des toutes ces organisations en Géorgie est qualifié d'influence russe, alors qu'il s'agit du copier-coller de la loi américaine FARA, qui ne semble pas poser de problèmes aux Etats-Unis chez eux. Passons ... L'on parle aussi de la soit-disant "occupation" par la Russie d'une partie du territoire géorgien, à savoir l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie, qui sont pourtant indépendantes depuis la chute de l'Union soviétique, malgré les deux guerres déjà tentées par la Géorgie en 1992 et en 2008 contre ces territoires. Revenons rapidement sur leur histoire politique récente, pour comprendre l'absurdité de l'accusation.

Tout d'abord, précisons que l'Ossétie est coupée en deux, le Sud se trouvait dans la République soviétique fédérée de Géorgie et le Nord dans la République soviétique fédérée de Russie, les deux étant les composantes alors d'un seul pays - l'URSS, sachant que la Géorgie est entrée dans l'Empire russe en 1801, ce qui lui a permis de se protéger des nombreuses et récurrentes agressions étrangères, notamment de la Turquie. Ces deux régions d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie ont des traditions culturelles propres très fortes, qui n'ont que très peu à voir avec la Géorgie. Ainsi, lorsqu'en 1988, encore sous l'URSS, la Géorgie lance une politique de renforcement de la langue géorgienne (tout parallèle avec l'Ukraine post-soviétique a sa place, l'idée ayant déjà été testée), un conflit s'ouvre avec ces régions. 

La situation en Abkhazie a été violente. Après le début d'un conflit politique en 1988, une confrontation débute 1989 et l'Abkhazie déclare son indépendance en 1990. Le 14 août 1992, l'armée géorgienne entre en Abkhazie, le jour où le Parlement abkhaze voulait proposer une union fédérale avec Tbilissi, qui n'en voulait pas (toute ressemblance avec l'Ukraine a sa place). La guerre va durer jusqu'en 1993, avec l'aide de volontaires d'Ossétie et du Caucase, l'Abkhazie repoussera l'armée géorgienne. Le 26 novembre 1994, le Parlement abkhaze adopte sa Constitution, qui sera confirmée plus tard par référendum en 1999.

Le 20 septembre 1990, l'Ossétie du Sud déclare sa souveraineté, comme République indépendante au sein de l'URSS, ce que la Géorgie refuse de ratifier et un long conflit politico-juridique s'engage. Le 1er septembre 1991, le Conseil des députés du peuple de l'Ossétie du Sud demande à la RSFSR (République soviétique de Russie) d'intégrer l'Ossétie du Sud - ce qui aurait logiquement permis de réunir ce peuple coupé en deux. Le 21 décembre 1991, l'Ossétie déclare son indépendance et la population à 99% soutient par référendum le 3 janvier 1992 cette décision, en vue d'une intégration consécutive dans la Russie. Ce que la Géorgie, qui elle-même a pris son indépendance, n'a pas accepté. La Géorgie a alors lancé un conflit armé contre l'Ossétie du Sud, qui a débouché après 18 mois de guerre sur les Accords de Sotchi du 24 juin 1992, signés entre la Géorgie, l'Ossétie du Sud et la Russie. Il prévoit dans les grandes lignes :

"Une commission mixte de contrôle (CCM) est en cours de création, composée de représentants de la Fédération de Russie, de la Géorgie, de l'Ossétie du Nord et de l'Ossétie du Sud, qui exercera ses fonctions en coopération avec un groupe d'observateurs militaires ;

Une force mixte est créée pour établir la paix et maintenir la loi et l'ordre par accord des parties".

Finalement, c'est la Russie qui de commun accord a été désignée comme principale force de maintien de la paix dans la région en 1994 :

"La décision de la CCM du 6 décembre 1994 sur la Force conjointe de maintien de la paix a reconnu « des lacunes importantes dans la structure organisationnelle et en personnel, dans l'armement et les activités des bataillons géorgiens et ossètes des forces de maintien de la paix » et le bataillon russe des forces de maintien de la paix a été qualifié de « garant de stabilité relative dans la zone de conflit »"

Après la révolution de couleur géorgienne de 2003 et l'arrivée ensuite de Saakachvilli au pouvoir, la Géorgie lance une opération militaire en 2008 contre l'Ossétie du Sud. Le 8 août 2008, au début de la nuit, en violation des Accords de Sotchi, l'armée géorgienne agresse l'Ossétie du Sud et envahie sa capitale Tskhinvali sous prétexte de rétablissement de l'ordre constitutionnel :

"Mamuka Kurashvili, commandant des Casques bleus géorgiens, a qualifié l'opération militaire dans la zone du conflit géorgien-ossète "d'établissement de l'ordre constitutionnel en Ossétie du Sud". Il a également appelé les casques bleus russes, stationnés dans la zone de conflit, à ne pas s'immiscer dans la situation".

La capitale est bombardée sans discernement par l'armée géorgienne, les tanks sont envoyés avec l'infanterie. Dans la nuit, la Russie demande la réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU et une aide militaire est apportée aux combattants et à la population d'Ossetie du Sud évidemment par l'Ossétie du Nord et par l'Abkhazie. En début de matinée, l'armée géorgienne tire sur les Casques bleus russes et le Parlement d'Ossétie du Nord (région russe) appelle la Russie à aider l'Ossétie du Sud. La Russie envoie son armée en fin de journée. Le 11, des militaires russes entrent également en Abkhazie pour y éviter une nouvelle agression de la Géorgie de ce côté. le 11 août à 13h35, Saakachvilli signe un cessez-le-feu, préparé par la France et la Finlande. Le 12 août à 13h, le Président russe Medvedev a déclaré la fin de l'intervention militaire. 

Juridiquement, la Russie est entrée dans le conflit sur la base des Accords de Sotchi de 1992.

C'est cela, que les médias atlantistes qualifient "d'occupation" de la Géorgie par la Russie, sans oublier qu'ils font porter la responsabilité de la guerre de 2008 à la Russie, quand c'est la Géorgie qui a lancé son armée. Nous sommes face à la même construction politico-médiatique qu'avec l'Ukraine, "agressée" par la Russie, quand c'est elle qui a lancé son armée. Désormais, ayant gommé l'histoire de la mémoire d'une partie de la population, la Géorgie peut être utilisée pour ouvrir un nouveau front, ce que craignent aujourd'hui ces deux Républiques. Même si désormais beaucoup de soldats américains sont présents dans le pays (il est d'ailleurs impossible d'en trouver les chiffres exacts, pourtant vous pouvez, comme moi, le constater en marchant simplement dans les rues de Tbilissi et en comptant les avions militaires US à l'aéroport), ces régions sont fondamentalement anti-géorgiennes, elles ont payé déjà très cher leur voisinage. La Géorgie risque ainsi de recevoir un deuxième Donbass, sur le modèle ukrainien qu'elle vénère, avec une perte directe de territoires, qui pour l'instant hésitent encore à entrer en Russie et que la Russie hésite à intégrer, alors qu'elle a reconnu leur indépendance en 2008.

Karine Bechet-Golovko

Source : Russie Politics

***

Pour le chef de la diplomatie russe, les événements de Géorgie « ressemblent beaucoup au Maïdan »

par RT France

La Géorgie a été secouée par des manifestations contre un projet de loi sur le financement étranger des ONG, finalement retiré par le pouvoir. Pour le chef de la diplomatie russe, ces mobilisations vont bien au-delà de la seule opposition à ce texte.

« Cela ressemble beaucoup au Maïdan de Kiev » : c’est ce qu’a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, alors qu’il était interrogé ce 10 avril par la chaîne russe Perviy kanal au sujet des manifestations de ces derniers jours en Géorgie qui ont poussé le parti au pouvoir à renoncer à un projet de loi sur le financement étranger des ONG. Le ministre russe faisait alors référence au coup d’État de Maïdan, soutenu par l’Occident en Ukraine en 2014.

Sergueï Lavrov a ajouté : « Il ne fait aucun doute que la loi sur l’enregistrement des ONG qui reçoivent un financement étranger représentant plus de 20% de leur budget n’était qu’un prétexte pour lancer, en réalité, une tentative de coup d’État ».

Cette comparaison avec le coup de Maïdan avait été formulée également par le président du parti au pouvoir en Géorgie, Rêve géorgien, au sujet des manifestations contre le projet de loi sur les ONG. « L’Ukraine, au final, a perdu 20% de son territoire » après ces événements, avait-il également affirmé, dénonçant en outre l’action de « radicaux ».

Des manifestations aux slogans pro-UE, antirusses et soutenues par des chancelleries occidentales

En tout état de cause, des symboles et slogans en faveur de l’Union européenne et hostiles à la Russie ont été observés durant les mobilisations contre le projet de loi géorgien, et celles-ci ont reçu le soutien public de plusieurs chancelleries occidentales. Le 9 février encore, le porte-parole du Département d’État américain, Ned Price, a fait savoir que Washington « saluait » le fait que le pouvoir géorgien renonçait au projet de loi sur le financement des ONG, tout en appelant Tbilissi à le « retirer complètement ».

De son côté, la Russie « n’interfère pas dans les affaires intérieures de la Géorgie », a souligné le porte-parole du Kremlin ce 10 mars. Il a en outre rappelé que Moscou n’avait « rien à voir » avec le projet de loi géorgien que ses détracteurs en Géorgie ont comparé à une loi russe de 2012.

Pour rappel, le projet de loi géorgien au cœur de la polémique, dit « Sur la transparence de l’influence étrangère », proposait que les ONG financées à plus de 20% par des fonds étrangers s’enregistrent comme « agents de l’étranger ». Le parti Rêve géorgien, majoritaire au Parlement, a annoncé le matin du 9 mars qu’il retirait le texte, après plusieurs jours de manifestations émaillées de heurts avec les forces de l’ordre et de tentatives d’entrée dans le Parlement à Tbilissi. Or, bien qu’ils aient obtenu gain de cause, les manifestants ont de nouveau battu le pavé de la capitale géorgienne le soir du 9 mars.

Source : RT France


- Source : Pravda (Russie)

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