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Mercredi, 08 Mai 2024

Calamity Liz prend les rênes du gouvernement britannique: que peut-on attendre d’une mondialiste opportuniste?

Auteur : Edouard Husson | Editeur : Walt | Jeudi, 08 Sept. 2022 - 11h50

Mary Elizabeth Truss, née en 1975, est plus connue pour ses gaffes que pour un bilan honorable comme ministre de la Justice ou des Affaires étrangères des gouvernements conservateurs. C'est surtout une femme sans convictions - le contraire de la Thatchérienne que l'on se plait à dépeindre. Opposée au Brexit avant de s'y rallier, russophobe acharnée, c'est paradoxalement le choix qu'ont fait les conservateurs britanniques pour affronter ce qui sera la pire crise sociale du Royaume Uni depuis les années 1970 - la crise des prix de l'énergie,cet hiver.

La scène se passe le 11 février dernier.  Aux commandes des Affaires étrangères du Royaume Unis dans le gouvernement de Boris Johnson, Liz Truss vient de faire la leçon pendant un bon moment à Sergueï Lavrov,son homologue russe, reprochant à la Russie de ne rien faire pour arriver à une issue pacifique des tensions en Ukraine.  Le ministre russe décide alors de tester les connaissances géographiques de son interlocutrices. Il lui demande si elle reconnait la souveraineté russe sur Rostov et Voronej – deux régions du sud du pays à la frontière avec l’Ukraine.

Mme Truss répond que la Grande-Bretagne ne les reconnaîtra jamais comme russes. Intervention gênée de l’ambassadeur britannique pour corriger son ministre, puis dénégations lorsque les Russes commencent à répandre l’histoire, en faisant des gorges chaudes. 

La russophobie est un vieux sport dans la diplomatie britannique. Mais à l’époque de la guerre de Crimée (1853-1856), au Foreign Office on connaissait sa géographie. 

Le pire était cependant à venir: le 27 février 2022, trois jours après le début de la guerre d’Ukraine, Liz Truss déclarait qu’il serait sans doute nécessaire de lancer l’OTAN dans la guerre pour arrêter la Russie. En réponse, Vladimir Poutine fit savoir que les forces nucléaires russes avaient été placées en alerte maximale. 

Une globaliste quand le pays aurait besoin d’un Benjamin Dsraeli? 

Calamity Liz a réussi à faire de ses gaffes des atouts, se présentant en nouvelle “Dame de Fer” – tout en se plaignant qu’on la compare en permanence à Margaret Thatcher. Tout cela, c’est pour la galerie. Car nous avons affaire à une femme qui a fait campagne activement contre le Brexit, qui lui semblait devoir amener “plus de bureaucratie et moins de libre-échange”, et qui se rallia ensuite au Brexit, voté par le peuple britannique, en expliquant qu’il était une bonne chose puisqu’il signifierait….moins de bureaucratie et plus d’ouverture de la Grande-Bretagne au monde. 

En fait, Liz Truss, qui milita autrefois pour l’abolition de la monarchie, et qui va faire dans quelques heures sa première révérence à Sa Gracieuse Majesté, apparaît comme une femme singulièrement dénuée de convictions – à vrai dire le contraire d’une Thatchérienne. 

Que les députés conservateurs l’aient choisie montre bien l’incompréhension qui entoure encore le Brexit dans le parti Tory. Les électeurs britanniques ont voté pour plus de souveraineté, plus de protection face à la mondialisation, plus de liberté. Boris Johnson a bien développé une rhétorique à la Benjamin Disraeli (1804-1881), le fondateur du parti conservateur moderne, l’homme qui avait réconcilié la Grande-Bretagne des classes dirigeantes avec celle du monde ouvrier. Mais c’est resté de la rhétorique. Johnson, contre son meilleur instinct, a enfermé son peuple dans les contraintes de la politique sanitaire anti-COVID et il l’a lancé dans une participation à peine dissimulée à la guerre de l’Ukraine contre la Russie. Peut-on imaginer plus évidente soumission au mondialisme occidental? Or Madame Truss semble vouloir continuer dans cette ligne. Comme beaucoup de dirigeants conservateurs britanniques, elle a cru que “sortir de l’UE” était un blanc seing pour “plus de mondialisme”. Et voilà qu’elle entre au 10 Downing Street à la veille d’une potentielle révolte sociale – le mouvement Don’t pay qui annonce le refus du règlement des factures énergétiques à partir du 1er octobre. 

Une personnalité politique peut se révéler au pouvoir. Pour le pire, comme Johnson. Pourquoi pas pour le meilleur. Mais dans ce cas Liz Truss aura bien caché son jeu. 

***

Liz Truss, le bon choix pour la paix mondiale?

Le Royaume-Uni a officiellement déclaré, Liz Truss, vainqueur aux élections du chef du parti britannique conservateur. Elle doit prendre la place de Boris Johnson comme Première ministre. L'allié des Etats-Unis et membre de l'Otan, qui est fortement engagé dans la formation de soldats ukrainiens sur son solde contre la Russie, gagnes-en la personne de Liz Truss une militante antirusse et une va-t-en-guerre de premier plan. La question est de savoir si cette élection ne sonne pas une poussée plus forte pour mener l'Otan à la guerre directement contre la Russie, la Chine ou bien l'Iran?

La future Première ministre sur un char britannique en Estonie.

En décembre 2021, Liz Truss qui était alors ministre britannique des Affaires étrangères était toute fière de se laisser prendre en photo en Estonie dans un char britannique. En cette date,elle revendiquait le fait que «le Royaume-Uni se positionne au cœur d'un réseau mondial de partenariats diplomatiques et de sécurité, qui s'étend au-delà de l'Otan à des relations telles que notre alliance vitale de renseignement Five Eyes [alliance des services de renseignement de l'Australie, du Canada, de la Nouvelle-Zélande, du Royaume-Uni et des Etats-Unis]» et que «nous allons plus loin et plus vite avec nos partenaires, par exemple grâce au nouveau partenariat AUKUS». En outre, elle avait déclaré de mettre toutes ses forces pour «empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires», alors que des négociations ont toujours lieu, actuellement, avec l’Iran pour trouver un accord viable. A la fin du mois d'août, elle avait lancé être prête à utiliser l’arme nucléaire pour défendre son pays.  

Benjamin Netanyahou a tweeté: «Félicitations à Liz Truss pour votre élection au poste de Premier ministre britannique. Je suis sûr que sous votre direction, la profonde amitié entre le [Royaue-Uni] et Israël sera encore renforcée dans tous les domaines».

Ursula von der Leyen a tweeté: «Toutes nos félicitations à Liz Truss, l'UE et le Royaume-Uni sont partenaires. Nous sommes confrontés à de nombreux défis ensemble, du changement climatique à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Je me réjouis d'une relation constructive, dans le plein respect de nos accords».

Une «nouvelle dame de fer» donnant tout soutien à l'Ukraine.

En tant que ministre des Affaires étrangères, Liz Truss s'est présentée comme une «nouvelle dame de fer», adoptant l'approche dure de Margaret Thatcher en matière de politique étrangère, tient à préciser The Telegraph. Selon le Daily Mail, Liz Truss devrait poursuivre le soutien belliciste de Kiev qui a reçu des armes et une formation pour ses soldats du Royaume-Uni qui a déjà formé 4 700 soldats ukrainiens, des soldats seront bientôt dans des opérations de combat actives. 

«La plus grande amie de l'Ukraine». 

En juillet dernier, l'ex-ministre britannique des Affaires étrangères jurait d'être la plus grande amie de l'Ukraine si elle devenait Premier ministre du Royaume-Uni. Le Daily Mail rapportait qu'elle «s'est engagée à doubler son soutien à l'Ukraine et à faire du président Volodymyr Zelensky son premier appel à un dirigeant étranger si elle devenait la prochaine occupante du n°10». «En tant que Premier ministre, je serai le plus grand ami de l'Ukraine - sur les traces de Boris Johnson - et je m'engagerai totalement à faire en sorte que [le président russe Vladimir] Poutine échoue en Ukraine et subisse une défaite stratégique, et que la Russie soit contrainte à l'avenir», avait-elle plaidé.

Focus contre la Chine, la Russie. 

Le quotidien britannique rapportait, qu'avec Liz Truss, la vision du gouvernement concernant le rôle du Royaume-Uni dans le monde au cours de la prochaine décennie était déjà orientée, en ajoutant un focus actualisé sur la Chine et la Russie. Déjà, en tant que ministre des Affaires étrangères, elle était convaincue que le conflit en Ukraine et l'influence croissante de la Chine exigent une nouvelle approche de la sécurité du Royaume-Uni. En tant que Premier ministre, le Daily Mail faisait savoir qu' «elle accueillerait la conférence sur la relance de l'Ukraine en Grande-Bretagne en 2023 pour réunir Kiev et ses alliés pour discuter de la manière de reconstruire le pays». Dans ce contexte, la nouvelle Première ministre du Royaume-Uni n'est pas une garantie pour gagner la paix mondiale et éviter une prolongation des conflits avec la Russie, la Chine ou l'Iran, amenant le monde encore plus sur la pente de la menace d'une Troisième Guerre mondiale. 

Olivier Renault - Observateur continental


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