Le suicide de la désindustrialisation de l’UE : une soumission infortuneuse aux États-Unis. Tout en un : commerce, politique, survie ou non

« L’accord commercial américain alimentera la « désindustrialisation » de l’UE » – Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov
« L’Union européenne n’est plus un géant économique, mais un nain politique » – Le président russe Vladimir Poutine
« L’Europe, les membres de l’UE et ceux qui veulent devenir membres de l’UE, une aspiration très malsaine, ont perdu toute souveraineté », a ajouté le président Poutine.
Répondant aux questions des journalistes, le président Poutine a déclaré : « L’Union européenne ne décide plus de sa propre politique, et une perte de souveraineté économique va s’ensuivre ».
« La souveraineté joue un rôle clé, y compris pour le développement économique. Il était déjà clair que l’Union européenne n’avait pas autant de souveraineté. Aujourd’hui, il est devenu clair qu’ils n’en ont pas. Et avec la situation de crise d’aujourd’hui, ce sont les pertes économiques qui suivront », a poursuivi Poutine.
(Voir Putin says EU has lost all political sovereignty.)
La récente décision de la Suède à l’égard de l’Ukraine, candidate à l’adhésion à l’UE, confirme la déclaration de Poutine bien au-delà du simple aspect économique :
« L’Ukraine devrait étendre la protection juridique complète aux homosexuels, y compris le mariage homosexuel, dans le cadre de sa candidature à l’adhésion à l’UE », a déclaré le Premier ministre suédois Ulf Kristersson.
Il s’agit de l’ingérence des membres de l’UE dans les affaires internes d’autres membres, ou ceux qui souhaitent le devenir. (voir ceci).
Qu’en est-il de l’accord sur les droits commerciaux et d’importation de Madame Von der Leyen avec le Deal-Maker-in-Chief (le grand négociateur en chef), le président Trump lui-même ?
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La présidente non élue de la Commission européenne (CE), Ursula Von der Leyen, a accepté que presque toutes les importations européennes aux États-Unis soient soumises à des droits d’importation de 15 %, alors que l’UE ne prélèvera aucune taxe de rétorsion sur les importations américaines.
La présidente non élue de la Commission européenne (CE), Ursula Von der Leyen, a accepté que presque toutes les importations européennes aux États-Unis soient soumises à des droits d’importation de 15 % , alors qu’aucune taxe de rétorsion ne sera prélevée par l’UE sur les importations américaines.
En outre, l’UE s’est engagée à acheter à Washington pour 750 milliards de dollars américains d’énergie américaine qui sera vendue par les États-Unis à un prix près de trois fois supérieur à celui proposé par la Russie pour son gaz naturel. Washington et ses services secrets – sans doute aidés par le Mossad et le MI6 – ont également veillé, avec l’accord de l’Allemagne, à ce qu’aucun gaz naturel russe ne soit acheminé vers l’Allemagne, en faisant exploser trois des quatre gazoducs Nord Stream le 26 septembre 2022.
Ce gaz russe bon marché était essentiellement l’élément vital de l’économie allemande et, par extension, de l’économie européenne. L’UE, l’Allemagne en premier lieu, en acceptant ces « sanctions » contre la Russie et en consentant à faire exploser le pipeline, a conclu un pacte suicidaire avec l’administration américaine et, bien sûr, avec la population européenne.
L’accord-cadre de commerce UE-États-Unis, qui s’étend sur trois ans, comprend également la condition que l’UE investisse 600 milliards de dollars américains aux États-Unis, ce qui se traduira en grande partie par l’achat d’armes américaines (i) pour les envoyer en Ukraine, afin qu’ils puissent continuer à lutter contre une cause perdue et à perdre plus de millions de leur prochaine génération masculine, et (ii) de s’armer [l’UE] pour combattre la Russie, avec un total d’un billion d’euros de budget militaire, selon Mme Von der Leyen.
Quelle proposition formidable de suicide !
En guite de consolation, ces « accords-cadres » ont peu ou pas de statut juridique parce ce ne ne sont pas des contrats. Néanmoins, connaissant les dirigeants actuels de l’UE et leurs esprits autodestructeurs, les dirigeants de l’UE feront probablement tout ce qu’il faut pour respecter l’accord ; à moins, bien sûr, que ces chefs de l’UE ne soient « remplacés » – et ce, assez rapidement.
A vrai dire, ces accords conclus par Trump, que ce soit avec l’Europe, le Japon, la Chine ou tout autre pays, n’ont guère d’autre signification que celle de faire sensation. Mais les médias mainstream ne vous le diront pas.
Le sommet commercial Chine-UE qui s’est tenu à Pékin le 24 juillet 2025 aurait pu être l’occasion de célébrer les 50 ans de relations diplomatiques entre la Chine et le bloc européen, une occasion extraordinaire de renforcer la coopération entre l’UE et la Chine.
Au lieu de cela, la délégation des « dirigeants » de l’UE est arrivée à Pékin avec un programme élaboré par les États-Unis, se querellant et accusant la Chine de pratiques commerciales déloyales. Ces non-dirigeants de l’UE ont même eu le culot d’appeler la Chine à « freiner » la Russie. Comme on pouvait s’y attendre, ces absurdités sont tombées dans l’oreille d’un sourd et ont encore aggravé les relations entre l’UE et la Chine. L’idéologie derrière cette approche désastreuse visant à approfondir les relations diplomatiques et commerciales est élaborée à Washington.
Pour aggraver cette « hostilité », Bruxelles a imposé des restrictions aux investissements chinois, appliqué des droits de douane élevés sur les voitures électriques fabriquées en Chine et interdit aux entreprises chinoises de participer à des appels d’offres publics d’une valeur de plus de cinq millions d’euros.
Par ailleurs, avant le sommet de Pékin, Bruxelles a encore dégradé son approche de la Chine en incluant deux banques chinoises dans son dernier paquet de sanctions contre la Russie, et en utilisant le récent sommet du G7 (16 au 17 juin 2025 à Kananaskis, en Alberta, au Canada), mettant en garde contre le choc de la Chine – accusant la Chine d’armer le commerce.
Pour plus de détails, voir ceci.
Après cette rencontre désastreuse à Pékin, l’Europe n’a nulle part où aller. Elle s’est enfermée dans une soumission complète, pour ne pas l’appeler de l’esclavage, aux États-Unis et à son Wanna-be King.
Une chose est claire : l’Europe ne peut pas faire la paix, elle ne peut que se faire des ennemis.
Traduit par Maya pour Mondialisation.ca
L'auteur, Peter Koenig, est un analyste en géopolitique et un ancien économiste principal à la Banque mondiale et à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), où il a travaillé pendant plus de 30 ans dans le monde entier. Peter est chercheur associé au Centre de recherche sur la mondialisation (CRG). Il est également Senior Fellow non-résident de l’Institut Chongyang de l’Université Renmin de Pékin.
- Source : Global Research (Canada)