Ukraine / Israël : de l'union sacrée des élites globalistes

Il est convenu de voir d'un côté Trump (et son équipe) se battant jour et nuit pour "la paix", s'opposant courageusement aux vilains Européens, qui ne veulent que la guerre, pour sauver le Monde. Le discours est primaire, réduit à un comics, c'est certainement pour cela qu'il convinc une grande partie des gens. Pourtant, cette division des élites mise en scène touche à ses limites, le spectacle arrive à sa fin et laisse place, que ce soit en ce qui concerne Israël ou l'Ukraine, à une véritable union sacrée des Globalistes. Prenons pour cela deux exemples, très concrets.

L'Occident se refusait d'une seule voix de condamner le génocide perpétré par Israël contre les Palestiniens, la "réponse" était censée être proportionnée et justifiée, toute voix dissidente était écrasée. Trump a même suspendu le financement de Harvard, non pas en raison du wokisme, qui y est pourtant très répandu, mais pour le soutien apporté aux Palestiniens et la critique de la ligne d'Israël.

Or, comme nous l'avons appris il y a quelque temps de cela, Trump veut faire de Gaza une "riviera" pour riches, sans les habitants, bien sûr, qui pourront être déportés ailleurs (s'il en reste de vivants). Sa tournée au Moyen-Orient est une tournée commerciale et la guerre de vengeance et d'extermination israélienne commence à faire trop de bruit. 

Trop de morts, trop de sang, trop de chairs.

Cela ne dérange pas en soi Trump, mais c'est mauvais pour le business. Je cite :

"Trump est déçu par les progrès de la guerre à Gaza et a demandé à Netanyahu de « conclure », écrit Axios.

Il est à noter que Trump considère sa tournée au Moyen-Orient la semaine dernière comme un succès, cependant, selon le président, le conflit à Gaza « l'empêche de mettre en œuvre ses plans » dans la région.

Le président américain a également fait pression sur Israël, pour qu'il reprenne les livraisons d'aide humanitaire à l'enclave palestinienne".

Dans la foulée, les Européens s'alignent et sont soudainement choqués par tant de victimes, qu'ils refusaient pourtant de voir. Ainsi, peut-on lire dans le NYT :

La Grande-Bretagne a annoncé hier la suspension des négociations avec Israël sur l'élargissement d'un accord de libre-échange. La veille, la Grande-Bretagne, la France et le Canada avaient exigé qu'Israël mette fin à son escalade « totalement disproportionnée » et avaient clairement indiqué que sa conduite de la guerre, le nombre élevé de morts et les conditions humanitaires déplorables à Gaza repoussaient les limites de ce que ses alliés pouvaient tolérer.

« Si Israël ne cesse pas sa nouvelle offensive militaire et ne lève pas ses restrictions sur l'aide humanitaire, nous prendrons de nouvelles mesures concrètes en réponse », ont averti les trois pays dans une rare réprimande publique. 

En ce qui concerne la guerre en Ukraine, l'alignement est inverse, mais ne conduit pas moins à montrer l'union sacrée des Globalistes. Nous nous souvenons des déclarations de Trump et de son Administration, selon lesquelles "l'Ukraine" devrait bien reconnaître la perte des territoires et que les Européens devraient accepter de remettre en cause les sanctions adoptées contre la Russie.

Or, les Américains prennent un virage communicationnel radical et mettent un terme à l'illusion des "arbitres faiseurs de paix". 

D'un côté, Rubio déclare que les Russes exigent des territoires, auxquels ils n'ont pas droit. Il s'agit des territoires entrés dans la Fédération de Russie. Nous apprenons également, que Trump aurait demandé à Poutine de revoir ses exigences à la baisse, pour que Trump puisse les accepter - il faut être gentil avec Tonton Trump, pour qu'il puisse tranquillement en sortir vainqueur et ainsi sauver le Monde ... global. Quelles concessions sont prêts à faire les Etats-Unis ici ? Aucune, puisqu'ils sont "arbitres" dans leur propre conflit et que la Russie les accepte et conforte publiquement dans ce rôle.

D'un autre côté, Trump félicite les Européens pour la fermeté de leur position face à la Russie. Les médias russes le digèrent mal, très mal. Cela sort à peine et encore avec beaucoup de doute. 

Le roi est nu, il l'était depuis son arrivée. Seule la volonté sans failles de le voir habillé lui permettait de tenir son rôle. La volonté survit à la réalité, mais en général pas pour longtemps.