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Vendredi, 26 Avr. 2024

Résilience du « populisme »

Auteur : Dedefensa | Editeur : Walt | Mercredi, 30 Oct. 2019 - 15h12

Dans son texte, Tom Luongo* s’attaque à George Soros qui vient, dans une interview au New York Times nous annoncer que la vague du populisme est arrivée à son sommet et, par conséquent, qu’elle reflue désormais. Bien entendu, Luongo n’est pas vraiment d’accord et il expose sa position avec une certaine véhémence, justifiée par les étonnantes affirmations de Soros.

… “Étonnantes affirmations”, notamment au vu de deux votes du week-end qui sembleraient nous indiquer que le spéculateur-philanthrope-globaliste d’origine hongroise et notamment citoyen des États-Unis, fermement installé dans son simulacre, son grand âge et un entourage incliné à aller au-devant de ses jugements, – bref, que Soros va un peu vite dans ses jugements justement. Il s’agit des résultats dans une région d’Italie et d’Allemagne respectivement. Dans ces deux grands pays de l’UE, les partis populistes s’affirment comme jamais auparavant, malgré les campagnes furieuses de communication du type-lynchage et les diverses mesures répressives prises contre eux.

Ce sont ces campagnes antipopulistes qui font dire à Björn Höcke, qui a mené l’AfD à un résultat brillant en Thuringe et qui est un des dirigeants les plus extrémistes de l’AfD et un critique de la culture de repentance pour les crimes nazis, que son électorat ne le cède pas “aux campagnes de diffamation” et à “la culture de la repentance”. En face, la présidente du SPD par intérim, Malu Dreyer, s’est dite “choquée” qu’un tenant de la droite la plus ultra obtienne pareil succès, – car effectivement, c’est la droite “la plus ultra” [la droite de l’AfD] qui sort renforcée de ces campagnes antipopulistes. Peut-être ce fait mérite-t-il quelques instants de méditation de la part des zombieSystème. (Même chose, – nous parlons de la méditation, – pour les soi-disant antiSystème qui vouent aux gémonies la servitude volontaire des peuples et leur prétendue fascination pour la méthode moutonnière.)

Voyons ces deux résultats du week-end…

Donatella Tesei,

• D’abord en Italie, où il est de bonne coutume pour le Système de porter des cierges pour le repos de l’âme du mouvement de Salvini depuis la fin du gouvernement qu’il dominait, et fin qu’il a lui-même provoquée. Au contraire, les résultats régionaux des élections dans la petite région de l’Ombrie ont montré une puissance décuplée de ce parti. L’Ombrie est certes une très petite région en Italie (900 000 habitants) mais elle a toujours été un fief de la gauche. Cette fois, la candidate de la Liga, la dynamique avocate Donatella Tesei, avec son parti soutenu par deux autres partis de droite, Fratelli d’Italia (FI) et Forza Italia de Berlusconi, l’a emporté d’une façon irrésistible. La coalition a fait 57,55% des voix, résultat donc tout à fait remarquable, avec la FI, parti nationaliste-populiste marqué, recevant 10% des voix tandis que Forza Italia en recevait 7,5%. En face, la “gauche” reflétait l’alliance au pouvoir PD-M5S et recevait 37,5% des voix. La dégringolade du M5S est impressionnante : 7,4% des voix contre 32% aux législatives de 2018.

Quelques mots sur cette élection :

« L’avocate Donatella Tesei, candidate du parti de droite anti-immigration Lega de Matteo Salvini, soutenue aussi par les nationalistes de Fratelli d’Italia et la centre droit de Forza Italia de Silvio Berlusconi, a obtenu le 27 octobre une majorité écrasante de 57,55% aux élections régionales en Ombrie.
Dans le camp d’en face, Vincenzo Bianconi, issu de la société civile et soutenu par une alliance – inédite au niveau local – entre le Parti Démocrate (PD, centre gauche) et le Mouvement Cinq Etoiles (anti-système) a, elle, recueilli 37,5% des voix.
Même si l’Ombrie, au centre du pays, ne compte qu’environ 900 000 habitants, il s’agissait d’un test pour l’attelage PD-M5S au pouvoir depuis moins de deux mois. Un gouvernement penchant à gauche et pro-européen a remplacé la coalition populiste Ligue-M5S qui a gouverné l’Italie entre juin 2018 et août 2019.
Matteo Salvini, venu à Pérouse “fêter la victoire” au côté de Donatella Tesei, s’est réjoui de “résultats extraordinaires”. Il a félicité les habitants de l’Ombrie “pour avoir choisi la liberté au nom de 60 millions d’Italiens”, dans une allusion aux législatives qu’il réclame sur tous les tons depuis qu’il a fait exploser le 8 août son pacte instable avec le M5S. “Vos jours sont comptés”, a lancé Matteo Salvini à l’adresse du président du Conseil Giuseppe Conte, du chef du M5S Luigi di Maio, et de son allié Nicola Zingaretti, patron du PD ».

Björn Höcke

• Ensuite en Allemagne, avec les élections régionales en Thuringe. Le schéma désormais habituel s’est renouvelé en s’accentuant. Les deux partis de l’establishment-Système s’effondrent tandis que les deux partis à l’extrême se renforcent très fortement. L’AfD d’extrême-droite double son électorat tandis que le parti de Merkel recule de 12 points de pourcentage, de 31% à 21,8%. Le SPD et les écolos sont à 8,2% et 5,1% respectivement : ils ne pourront pas fournir l’appoint dont aurait besoin le vainqueur, le parti de gauche très marqué Der Linke, désormais premier parti de Thuringe avec une belle progression alors qu’il n’était dans la précédente législature qu’un appoint pour le SPD. La situation est plus que complexe, quasiment indémêlable pour former un gouvernement du Land, avec toutes les exclusives d’alliance jetées les unes contre les autres, par les uns et les autres.

« Selon les projections des chaînes de télévision publique, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) est avec 23,5% arrivée en deuxième position lors de l’élection régionale en Thuringe, dans l’ancienne Allemagne de l’est communiste, faisant plus que doubler son score du précédent scrutin, en 2014.
Derrière ce mouvement anti-migrants et eurosceptique, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’Angela Merkel termine à 21,8%, soit un repli de près de 12 points en cinq ans dans cet Etat qu’elle dominait jadis sans partage.
C’est un autre parti classé aux extrêmes du paysage politique qui l’a emporté, celui de gauche radicale Die Linke, héritière du parti communiste est-allemand. Son porte-drapeau, l’actuel chef du gouvernement régional Bodo Ramelow, est arrivé en tête avec 31%, un score en progression.[…]
L’est de l’Allemagne confirme avec la Thuringe son statut de  bastion du parti. En septembre déjà, l’AfD y avait dépassé à l’Est la barre des 20% dans deux scrutins, en Saxe et dans le Brandebourg. Elle est plus faible dans l’ouest du pays et est créditée au plan national d’environ 15% des suffrages.
La figure de proue du parti dans cette région, Björn Höcke, tenant de l’aile plus droitière du mouvement, a estimé que l’AfD, en progression constante depuis 2015 et l’arrivée d’environ un million de migrants dans le pays, était “en train de devenir un grand parti populaire national” ».

*Article de Tom Luongo: Peak Populism or Peak Globalism?


- Source : Dedefensa

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