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La résistible ascension du roi Macron ...mais les manants se sont réveillés

Auteur : Jean LEVY | Editeur : Walt | Vendredi, 10 Mai 2019 - 15h01

Nommé ministre de l’Economie en juillet 2014 par François Hollande, Emmanuel Macron, dans un entretien au journal hebdomadaire Le 1 paru le 7 juillet 2015, partage quelques pensées philosophiques.

Au programme : les relations et influences entre philosophie et politique. Le ministre en est convaincu, les travaux philosophiques donnent un sens à toute action politique, et souligne le rôle essentiel d’une figure forte, de référence, sans pourtant appeler au retour d’un Roi à la tête de la France ou d’un système monarchique.

Extrait de la pensée macronnienne, visible sur le site d’Arrêt sur images :

"Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n’est plus là  !

On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d’y placer d’autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l’espace. On le voit bien avec l’interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au coeur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la République, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu."

C’est ce ministre de la République, qui un an après, se présente comme candidat à la présidence !

Rappelons que depuis 2012, Emmanuel Macron était le secrétaire-général adjoint de l’Elysée, chargé de la politique économique...

On peut légitimement se poser la question : pourquoi François Hollande a-t-il fait appel pour cette tâche, et celle de ministre de l’Economie deux ans après, à un banquier d’affaires, associé-gérant de la Banque Rothschild, inconnu du grand public ?

"Ca n’empêche pas Nicolas" a, dès la candidature d’Emmanuel Macron à la magistrature suprême, émis l’hypothèse que sa probable élection correspondait à la stratégie de l’oligarchie de recourir à un substitut de roi à la tête de l’Etat.

En effet, du fait de la financiarisation globale de l’économie, face à une concurrence sauvage, dans une crise de débouchés et la nécessité d’une rotation du capital plus rapide, les puissances d’argent ont ressenti le besoin de "radicaliser" leur mainmise sur l’Etat pour que celui-ci serve intégralement leurs seuls intérêts en pressurant à l’extrême toutes les couches de la population, y compris les ’petits patrons’ pour engranger le maximum de milliards.

Mais pour optimiser cette politique, ce qui restait encore de pratiques parlementaires, les longs débats au parlement, le droit d’amendement, retardait trop l’application des lois, d’où le besoin d’une Assemblée composée d’une majorité de salariés du parti présidentiel au service du pouvoir. et d’un Président acquis,non seulement aux objectifs des oligarques, mais qui rêvait de devenir le roi...

Qui mieux qu’un banquier d’affaire, jeune ambitieux par surcroit, pouvait tenir ce rôle ?

Ensuite, ayant choisi leur homme, les milliardaires du CAC 40 ont déployé tous leurs moyens de pression pour le faire élire dans un fauteuil : la presse qu’ils possédaient, la télé et la radio publiques et privées, le débauchage massif de parlementaires PS et Républicains toujours à l’affût de sinécures, la mise en orbite d’un "danger fasciste" avec la candidature Marine Le Pen, opération réussie grâce à la cessité de la fausse extrême-gauche, dont en première ligne le PCF et la CGT, tombée dans le panneau. Il faut noter aussi le besoin d’écarter du second tour, sous de fallacieux prétextes. le représentant de la droite traditionnelle qui aurait pu faire échouer la manoeuvre.

C’est ainsi qu’Emmanuel Macron, inconnu du grand public un an avant, s’est trouvé propulsé à la tête de l’Etat !

Le plan du grand capital a ainsi fonctionné à merveille.

On connaît la suite : des ordonnances annihilant le Code du Travail aux lois toutes conçues en faveur des plus riches...

Mais ce qui n’était pas prévu par le Roi Macron, la Banque Rothschild, les oligarques et leurs chiens de garde, c’est la levée en masse des "gens qui ne sont rien" : ceux-ci ont revêtu un gilet jaune et occupé les ronds-points un jour de novembre 2017 et qui n’ont plus quitté l’espace public depuis...

Mais ceci est une autre histoire qui commence.

Photo d'illustration: Emmanuel Macron et le baron Éric de Rothschild


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