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Quelques idées fausses sur les fake news

Auteur : Nathan Kreider. | Editeur : Walt | Mardi, 15 Janv. 2019 - 19h20

Depuis l’élection présidentielle américaine de 2016, le terme fake news a été utilisé à peu près aussi souvent que les accusations de racisme et de sexisme. Disons-le, les dénonciations de nouvelles fausses ou trompeuses se révèlent plus souvent exactes que la plupart des accusations de prétendus préjugés.

Néanmoins, beaucoup traiteront de fake news simplement ce qui contredit leur croyance. Ces personnes ont des perceptions erronées sur ce qu’est, ou pas, une fake news. Les préjugés ne le sont pas nécessairement, et ils sont bien plus nombreux.

Des mensonges volontaires

La forme la plus évidente de fake news est le mensonge délibéré, consistant notamment à faire de fausses déclarations (affirmer par exemple qu’il est illégal de télécharger des données depuis Wikileaks, illégalité qui ne semble pas s’appliquer aux media) ou à déformer des informations importantes (comme monter de manière sélective un clip appelant à la violence pour le transformer en message de paix). Cela ne signifie pas que tout ce qui est publié par cette agence de presse est définitivement faux, mais cela signifie que la fiabilité de tout ce qui est diffusé peut être critiquée.

Des biais idéologiques

Une erreur commune est de croire que tous les media d’opinion diffusent de fausses nouvelles. La partialité, par définition, est une inclination de tempérament ou de perspective. En d’autres termes, les opinions résultent d’une vision du monde. Décrire factuellement une situation n’implique pas une vision du monde, mais en faire l’analyse l’exige. Cela signifie que les opinions seront toujours présentes au-delà d’une liste concise et simple des faits.

Doit-on en conclure que toute analyse d’une information est nécessairement fausse ? Non, bien sûr. Il n’y a rien de mal à l’interpréter à travers certaines valeurs. Un économiste autrichien a clairement tendance à privilégier l’école autrichienne lorsqu’il explique les tendances économiques, mais cela ne signifie pas que ce qu’il dit est faux ou peu fiable (c’est même tout le contraire). Nous ne reprochons pas à l’économiste autrichien de ne pas exposer tous les points de vue. Nous nous attendons à ce qu’il explique ce qu’il pense être l’interprétation la plus exacte.

Les fausses nouvelles sont la conséquence de parti pris non identifiés comme tels et non assumés. Si un média présente l’information à travers le prisme d’une idéologie, cela doit être clairement indiqué. Des organisations comme Being Libertarian, Rational Standard, Think Liberty, The Libertarian Institute et The Libertarian Republic publient toutes des contenus avec un biais idéologique libéral. Elles indiquent d’ailleurs clairement leur appartenance dans l’intitulé même de leurs organisations et sites respectifs. Elles reconnaissent ainsi leur parti pris, et cela n’interfère pas avec la validité de leur contenu (en fait, je dirais même que cela l’améliore).

Des organisations comme le Southern Poverty Law Center, sont souvent critiquées pour leurs publications. Si la critique du SPLC est ici justifiée, ce n’est pas à cause de son parti pris idéologique. Ce qui est critiquable c’est de pousser l’aveuglement idéologique jusqu’à imprimer des propos diffamatoires à l’encontre d’individus comme Maajid Nawaz (ils ont été obligés depuis de se rétracter et de présenter des excuses). Le parti pris n’est un problème que s’il déforme les faits.

Le sophisme génétique

Lors des débats en ligne, beaucoup succombent au sophisme génétique. Un conservateur va refuser une information du Huffington Post uniquement parce que celle-ci provient du Huffington Post, tandis qu’un progressiste rejettera le contenu d’un article de Breitbart simplement parce qu’il provient de Breitbart. Rejeter une déclaration ou un argument en se fondant uniquement sur sa source revient à céder au procès d’intention.

Il se peut que le contenu des deux articles soit des fake news, mais on ne peut pas l’affirmer par le seul argument de la source. Nous devons simplement avoir à l’esprit le biais idéologique de la source lors de la lecture. Si le parti pris des deux médias est avéré, la véracité du contenu doit être déterminée au cas par cas.

La fréquence des fake news est un problème légitime, et c’est une bonne chose qu’il soit identifié en tant que tel. Malheureusement, il semble que cette étiquette soit aussi utilisée par ceux qui, partageant de fausses convictions, tentent de disqualifier des visions opposées ou des vérités dérangeantes.

Traduction par Gérard-Michel Thermeau pour Contrepoints


- Source : Being Libertarian

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