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Les cadeaux empoisonnés de Netanyahou aux dirigeants occidentaux

Auteur : Avic | Editeur : Walt | Samedi, 14 Avr. 2018 - 23h47

Il est des cadeaux qu’il faut savoir refuser. Gentiment, avec le sourire s’il le faut, mais fermement. C’est le cas de presque tous les cadeaux venant de Tel Aviv, pour la bonne raison que, plus que d’autres, Israël ne donne jamais ; il investit. Il y a longtemps que l’on a compris que c’est Israël l’acteur principal au Moyen Orient pour le compte du NOM ou, disons l’hégémonisme atlantiste. Avec ses différents services synchronisés avec les services occidentaux, il fournit les éléments nécessaires pour justifier les décisions et les projets des décideurs occidentaux. La fourniture de ces éléments devrait, normalement, nécessiter un vaste travail de collecte de renseignements, d’investigation, ou d’opérations spéciales. Mais nous ne sommes plus dans un schéma de décisions basées sur des renseignements, mais l’inverse. On décide d’abord, et les renseignements doivent venir justifier la décision. Le Mossad et ses collègues savent parfaitement comment s’y prendre pour cela. Ils disposent de plusieurs outils dont les falses flags ne sont qu’une infime partie. Au Moyen Orient, les falses flag ont été beaucoup utilisés, avec un travail colossal de mise en scène, de mise en images sous forme de photos et de vidéos, et de narrative journalistique qui n’est, en fin de compte, qu’une discussion sans fin, exclusivement autour de ces images qui prennent lieu et place de la réalité.

Puisque la réalité a si peu de place dans ce qui fait l’opinion, comment dès lors s’étonner que les Mossad, MI6, CIA et autres, ne sentent plus aucun besoin de coller à la réalité ? Ils se contentent maintenant d’initier ou d’alimenter la narrative avec des éléments inexistants, comme des prolongements du style Saison I, Saison II, Saison III, etc., d’une série déjà ancrée dans les esprits. Pourquoi se décarcasser à réinventer de nouvelles histoires, quand on peut encore exploiter les anciens épisodes ? Le choix de l’exploitation de vieux épisodes est économe et efficace, dans la mesure où il permet la perpétuation de la manipulation de l’opinion, et, surtout, de rappeler certains évènements ou promesses de dirigeants occidentaux pour les obliger à remplir leurs engagements qu’ils croyaient faire partie du passé.

C’est ici que ressort l’ambiguïté quant à la nature d’Israël. Dans tous les esprits, Israël fait partie de l’Occident, et s’il ne fait pas officiellement partie de l’Union Européenne, c’est uniquement parce que, pour l’instant, il a beaucoup plus à gagner dans la situation actuelle dans laquelle, de toute façon, il reste le maitre du jeu. Et c’est vrai, dans tous ses aspects, Israël n’est rien d’autre qu’une émanation occidentale implantée au Moyen Orient. Mais Israël est beaucoup plus que cela, et sa deuxième face est mille fois plus importante que son côté occidental. Israël est d’abord et avant tout une entité sioniste, et n’est occidental que parce que ses propriétaires le sont. Ceux-là n’ont aucune appartenance, car le monde leur appartient virtuellement.

Quand le premier ministre d’Israël entre en contact avec les dirigeants occidentaux, ce n’est pas le collègue occidental qui parle, mais le premier ministre sioniste. Il ne parle pas tout à fait en ami, mais comme quelqu’un qui se sert des outils mis à sa disposition pour atteindre des objectifs précis. Etant le gardien du Moyen Orient pour l’Occident, c’est lui qui est chargé de diffuser (et parfois de produire) les informations décisives concernant cette région à ses collègues occidentaux. D’où reçoit-il ses ordres ? La question reste ouverte. Comme par hasard, ces informations arrivent toujours à un moment crucial où des questions essentielles ne trouvent pas de réponse et où certains chefs d’état poussent un ouf de soulagement, croyant être délivrés de l’obligation d’agir selon les engagements qu’ils avaient pris, ou qu’on leur avait fait prendre, dans des contextes où la question ne se posait pas. Ce sont les cadeaux empoisonnés de Netanyahou.

Obama a bénéficié de ce genre de cadeaux-piège, mais a réussi à s’en débarrasser grâce à la Russie. On se souvient de la fameuse « bourde » du secrétaire d’Etat d’alors, John Kerry, une bourde que Sergey Lavrov avait saisie au vol pour entamer un autre processus que celui qui avait été tracé pour Obama. Il semble que Macron ait reçu le même cadeau empoisonné de la part son cher Bibi. Mais l’armée française n’est pas l’armée américaine. Elle ne peut, à elle seule, envisager quoi que ce soit sans l’aide de l’OTAN ou des Etats-Unis. Ce qui laisse supposer que la France n’a été choisie pour le cadeau que pour servir d’étincelle, ce choix tablant sur la légèreté et l’inexpérience d’un jeune loup capable de foncer tête baissée. Le calcul est habile, car la France est un pion majeur dans l’échiquier atlantiste des maitres du monde. Ils savent que, une fois que la France se sera engagée dans le pétrin, les autres pays ne pourront pas rester les bras croisés. C’est une autre manière de rattraper un processus qui semble ne pas vouloir suivre son cours vers un affrontement de grande envergure.


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