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La pénétration des cercles du pouvoir en Europe par les agents d’influence d’Israël

Auteur : Jonathan Cook | Editeur : Walt | Lundi, 13 Nov. 2017 - 10h42

La démission forcée d’une ministre britannique met en évidence la pénétration des cercles du pouvoir en Europe par les agents d’influence d’Israël.

Une ministre du gouvernement britannique était apparemment tellement dévouée à son travail qu’elle a passé ses “vacances familiales” en Israël à participer à douze rencontres secrètes avec des officiels israéliens, parmi lesquels le Premier ministre Benjamin Netanyahou lui-même.

Ces réunions secrètes ont provoqué la chute de Priti Patel. Elle a été contrainte de démissionner de son poste de secrétaire au développement international, responsable du budget de l’aide britannique à l’étranger, après avoir admis que ses actions “sont tombées en dessous des normes de transparence et d’ouverture” attendues d’un ministre britannique.

Sa position est devenue intenable lorsque de nouvelles révélations ont montré qu’elle avait tenu deux réunions supplémentaires non enregistrées avec des responsables israéliens à Londres et à New York en septembre, organisées et suivies par un éminent lobbyiste d’Israël.

Toutes les réunions auxquelles participent des ministres britanniques sont en effet supposées être répertoriées par les services du gouvernement.

Quoique le cabinet de Theresa May, le Premier ministre britannique, ait insisté sur le fait que celle-ci n’était pas au courant de ces réunions jusqu’à ce que la BBC les révèle le 3 novembre 2017, un reportage du journal britannique Jewish Chronicle a suggéré le contraire. Il a affirmé que, bien que ces réunions n’aient pas été préalablement autorisées, les responsables du cabinet de Theresa May en ont eu connaissance presque immédiatement par l’intermédiaire de leurs homologues israéliens.

Pendant ses vacances en Israël, Priti Patel a également visité le plateau du Golan, territoire syrien occupé 1 illégalement par Israël depuis 1967. L’armée israélienne l’a accompagnée et a eu l’occasion de lui expliquer en détail son “travail humanitaire”, à savoir un hôpital de campagne qui remet sur pieds les combattants blessés dans le sud de la Syrie, y compris ceux qui appartiennent à al-Qaïda.

Mme Patel aurait été si impressionnée qu’elle voulait donner à l’armée israélienne une partie de l’aide interna­tionale de la Grande-Bretagne, alors que le budget de son département est apparemment si serré que, selon le journal The Independent, elle a approuvé l’an dernier des coupures de 17 millions de livres dans l’aide pour les Palestiniens, y compris des projets à Gaza.

En d’autres termes, Patel espérait détourner l’aide britannique destinée aux plus malheureux directement au bénéfice de l’une des armées les mieux financées et les mieux équipées du monde, qui reçoit déjà 4 milliards de dollars par an d’aide militaire des États-Unis, et qui a utilise ses moyens financiers gigan­tesques pour mener depuis cinq décennies, en violation de dizaines de résolutions de l’ONU, une occupation belliqueuse des Palestiniens et renforcer son occupation continue du Golan syrien.

Et tout cela s’est fait officieusement, dans la plus grande opacité. Usant d’un euphémisme d’anthologie, les médias britanniques ont qualifié tout cela de «violation du protocole ministériel». Le journal The Guardian a caractérisé le comportement de Patel comme un signe de son “incompétence”. Mais est-ce plausible ?

Patel était-elle si ignorante des règles en vigueur au sein du gouvernement auquel elle appartenait qu’elle a tenu secrètement des réunions avec des hauts responsables israéliens ? Est-ce la naïveté politique qui l’a conduite à s’aventurer dans le Golan sous les auspices de l’armée israélienne et dans une région d’où Israël s’est ingéré profondément dans la guerre des protagonistes syriens qui fait rage depuis 6 ans à quelques kilomètres ?

Et était-ce simplement par l’effet d’une coïncidence que cette excursion inhabituelle de vacances ait eu lieu alors que les analystes ont commencé à lancer des avertissements quant à une nouvelle recrudescence prochaine des hostilités entre Israël et ses voisins du nord, la Syrie et le Liban ?

Il vaut la peine de faire le tri parmi les débris pour essayer de comprendre ce qu’elle et Israël ont pu essayer de réaliser.

Rencontres avec des officiels israéliens

Priti Patel est un membre éminent des “Conservateurs amis d’Israël” (Conservative Friends of Israel – CFI), un groupe de pression pro-Israël auquel appartiennent 80% des membres du parti Conservateur au pouvoir, y compris la plupart des ministres du gouvernement.

De même qu’un groupe de députés travaillistes de l’opposition appartenant à “Labor Friends of Israel” (LFI), ils s’activent pour favoriser les intérêts d’Israël au parlement de Londres et dans la politique étrangère britannique.

Ces parlementaires sont invités à des voyages “éducatifs” officiels en Israël, où ils ont accès aux dirigeants israéliens et sont traités comme des hôtes de marque pour lesquels Israël met les petits plats dans les grands. L’influence néfaste de ces groupes de pression sur la politique britannique – et la nature secrète de leurs activités – ont été soulignées il y a quelques mois dans une enquête en quatre parties diffusée par Al Jazeera.

Dans le volet de l’enquête consacré au parti Conservateur (ci-dessous), un fonctionnaire de l’ambassade israélienne a été filmé en train de comploter avec des responsables du parti pour “démolir” un ministre du gouvernement à l’étranger, Alan Duncan. Celui-ci est considéré comme un des rares soutiens aux Pales­tiniens au sein du parti Conservateur. Cet incident inquiétant a été largement passé sous silence par les dirigeants Conservateurs et les médias britanniques.

Vidéo (VO anglais): Al Jazeera Investigations - The Lobby P4: The Takedown

L’adhésion de Patel à “Conservative Friends of Israel” (CFI) n’est guère surprenante. Mais son extraor­dinaire niveau d’engagement envers Israël est suggéré par la nature de son choix de destination de “vacances” et par l’interminable série de réunions qu’elle y a tenues. Elles étaient organisés par Stuart Polak, qui l’accompagnait et qui n’est autre que le “président d’honneur” de CFI.

Patel a fait valoir que ces réunions ont porté sur des sujets totalement inoffensifs. Netanyahou aurait donc apparemment pris du temps sur son horaire surchargé – compte tenu notamment de ses efforts frénétiques pour étouffer un scandale de corruption qui pourrait provoquer sa démission et le conduire en prison – pour discuter de «l’expérience de Patel dans une région du Royaume-Uni avec une communauté juive florissante» et  «son évolution politique».

Plus vraisemblablement, les responsables israéliens étaient désireux de parler avec Patel pour des raisons plus pertinentes. Certaines sont plus faciles à identifier que d’autres. De toute évidence, le rôle de Patel était de superviser l’aide de la Grande-Bretagne à l’Autorité palestinienne et aux groupes de défense des droits humains qui observent et dénoncent le bilan effroyable d’Israël dans les territoires occupés.

Patel avait déjà démontré sa volonté de couper l’aide aux Palestiniens. On sait également –  quoique son département ait nié le fait – qu’en octobre de l’année dernière, elle avait également suspendu tempo­raire­ment le versement de 25 millions de livres à la Palestine.

Une source au Foreign Office (ministère britannique des affaires étrangères) a déclaré à la BBC : “Elle a essayé de mettre la main sur le budget de l’AP et nous l’avons repoussée”. Les responsables israéliens espéraient peut-être obtenir plus de concessions de sa part ou la persuader de lier le versement de l’aide britannique à une plus grande soumission des Palestiniens face aux exigences israéliennes.

Netanyahou a en outre mené une campagne agressive pour réduire au silence les groupes israéliens de défense des droits humains et les empêcher de recevoir des financements étrangers, principalement européens. On mesure à quel point il s’agit d’une haute priorité pour le gouvernement israélien au fait que Netanyahu a personnellement demandé au Premier ministre britannique, lors d’une réunion en mai, de mettre fin au prétendu financement britannique d’un groupe de dénonciateurs de l’armée israélienne, “Breaking the Silence”. En fait, le groupe ne reçoit pas d’argent du gouvernement britannique.

Le récit de Patel sur sa rencontre avec le ministre israélien de la police, Gilad Erdan, fait au moins allusion, par inadvertance, à un autre sujet que les deux parties espéraient être d’un intérêt mutuel. Elle a en effet rencontré en secret Erdan une deuxième fois au Parlement en septembre, en contravention avec une décision prise par son ministère. La réunion a été organisée par l’entremise des collaborateurs de sa circons­cription électorale et n’a pas été enregistrée officiellement.

Elle affirme avoir discuté avec Erdan du problème de l’antisémitisme au Royaume-Uni. Mais de son côté il a déclaré sur Twitter qu’ils ont parlé des moyens de “contrer les tentatives de délégitimation d’Israël dans les institutions internationales”.

 

Sur Twitter, Erdan a contredit la version de Patel à propos de leur entretien secret.

Le titre complet de Erdan est “ministre de la sécurité publique, des communications(hasbara – ou «propagande») et des affaires stratégiques”. Il est accusé d’avoir diffamé les critiques israéliens à l’étranger et a mis en place une «unité de stratagèmes sales» (“dirty tricks unit”) pour tenter de détruire le mouvement international BDS, en pleine expansion, qui milite pour un boycott d’Israël. Netanyahou a affirmé que la “délégitimisation” – la critique – d’Israël est la plus grande menace qui pèse sur son pays après une bombe nucléaire iranienne.

Comme l’indique le documentaire d’Al Jazeera, la campagne des stratagèmes “sales” a souvent mis à contribution les responsables des ambassades israéliennes et les alliés d’Israël au sein des partis politiques occidentaux, comme les membres les plus zélés de CFI et de LFI, pour accuser d’antisémitisme ceux qui osent critiquer la politique israélienne.

Depuis que Jeremy Corbyn est devenu le chef du parti travailliste, dans l’opposition, il y a deux ans, les médias britanniques ont été inondés d’histoires d’une supposée poussée antisémite sous sa direction. Pour évaluer la vraisem­blance de ces accusations, il est difficile d’igno­rer le fait que Corbyn est le premier dirigeant d’un grand parti politique britannique à placer les droits des Palestiniens au-dessus du droit d’Israël à continuer impunément l’occupation.

Patel a-t-elle comploté avec Netanyahou et Erdan pour aider Israël à nuire davantage à Corbyn, peut-être en provoquant encore plus d’accusations d’antisé­mitisme dans son parti, alors que les conservateurs n’ont pas de majorité parlementaire et sont dans une crise perma­nente qui pourrait les forcer à organiser des élections que Corbyn est bien placé pour gagner ?

Et, plus cyniquement encore, comme certains de ses collègues l’ont suggéré à laBBC, l’ambitieuse Patel aurait-elle cherché à prouver son dévouement à Israël et à ses riches partisans et lobbyistes au Royaume-Uni, dont Lord Polak, afin de les persuader que l’aider à acquérir un leadership serait pour eux un bon investissement ?

Et si c’est ce à quoi ces réunions étaient, au moins en partie, destinées, Patel a-t-elle assumé cette tâche de sa propre initiative ou au nom des CFI ? Et n’y avait-il vraiment aucune coordination avec la direction du parti Conservateur ?

Fait intéressant, lorsque les réunions ont été révélées, Patel a affirmé que le ministère des affaires étran­gères était pleinement informé. Ce n’est que sous la pression de Boris Johnson, le ministre des Affaires étrangères, et de Theresa Mayqu’elle a commencé à rétropédaler.

Maintenant, il semble démontré que le bureau de May a peut-être aussi été impliqué dans une dissimu­lation. Michael Oren, vice-ministre du cabinet du Premier ministre israélien, aurait informé les hauts responsables du gouvernement britannique de la rencontre de Patel avec Netanyahou le jour-même où elle a eu lieu.

Le Jewish Chronicle a également rapporté que May et Patel ont eu un entretien en septembre à propos de la rencontre de cette dernière avec Netanyahou, peu de temps avant que le Premier ministre britannique ne s’exprime à l’Assemblée générale des Nations Unies. May aurait été d’accord avec Patel sur son «plan d’aide britannique à partager avec les Israéliens».

Dans ce contexte, que pouvons-nous déduire du voyage de Patel sur le plateau du Golan ?

Israël et la guerre civile en Syrie

L’hôpital de campagne qui a tellement impressionné Patel est plus qu’un exemple d’humanitarisme altruiste de l’armée israélienne. Bien qu’il soit largement rapporté que l’hôpital s’occupe des “Syriens” blessés dans les combats en Syrie, son rôle principal semble être de traiter les combattants étrangers des groupes affiliés à al-Qaïda blessés dans les combats avec les forces gouvernementales syriennes et leur allié libanais, le Hezbollah. Un nombre important de blessés a été transféré dans des hôpitaux en Israël.

Ce fait à peine dissimulé – il a même été documenté par les Nations Unies en 2015 – a provoqué l’indi­gna­tion parmi la population druze syrienne vivant sous l’occupation israélienne dans le Golan, ainsi que les familles druzes en Israël. Il leur semblait que les combattants islamistes étaient en train de se faire rafistoler afin de pouvoir massacrer des Druzes à quelques kilomètres dans le sud de la Syrie.

Durant l’été 2015, cette colère a atteint son paroxysme, et plusieurs ambulances transportant des combat­tants vers des hôpitaux israéliens ont été attaquées par des Druzes, dans le Golan et en Israël. Lors d’une de ces attaques, des hommes masqués ont réussi à arrêter une ambulance et à battre un combattant à mort. En septembre, deux hommes druzes israéliens ont été reconnus coupables d’une autre tentative ratée d’arrêter une ambulance. Ils ont été condamnés à 20 ans de prison.

Mais en fait, les liens d’Israël avec les groupes d’al-Qaïda et l’État islamique (EI ou ISIS) en Syrie vont au-delà de l’aide médicale. L’ONU a rapporté que l’armée israélienne avait été vue transférant des conte­neurs à des groupes d’Al-Qaïda en Syrie. Des rapports crédibles indiquent qu’Israël a également armé et entraîné des combattants d’Al-Qaïda et leur a fourni des cartes et des renseignements. Le fort soupçon est qu’Israël a forgé des liens avec ces extrémistes islamiques pour les aider à s’emparer du Hezbollah et de l’armée syrienne.

Israël a effectué plus de cent frappes aériennes à l’intérieur de la Syrie, toutes contre les forces gouverne­mentales, précisément pour affaiblir l’alliance militaire entre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah, et ainsi aider les groupes d’Al-Qaïda. Les extrémistes islamiques ont également reçu une aide de l’Arabie saoudite et du Golfe et moins directement des États-Unis.

Pourquoi un ministre britannique en charge de l’aide humanitaire s’est-il mêlé de tout cela?

Créer une politique gouvernementale «alternative» ?

L’épisode a des parallèles troublants avec les événements de 2011 lorsque Liam Fox, le ministre de la Défense britannique, a démissionné [en 2011] après des tractations obscures avec Israël. Les raisons officielles du départ de Fox étaient qu’il avait rompu le code de conduite ministériel en permettant à un ami proche et lobbyiste, Adam Werritty, d’assister à des réunions de défense en se faisant passer pour un conseiller.

Mais en fait, les liens de Fox avec Werritty étaient encore plus problématiques qu’il ne fut publiquement admis. Craig Murray, un ancien ambassadeur britannique devenu “lanceur d’alerte”, a soutenu que l’histoire officielle de Fox avait été utilisée pour détourner l’attention de violations beaucoup plus sérieuses du protocole gouvernemental.

Fox et Werritty étaient actifs dans un groupe plus que discret appelé “Atlantic Bridge” qui avait des liens étroits avec les néoconservateurs étatsuniens qui étaient profondément ancrés dans l’administration amé­ricaine quand George W. Bush occupait la Maison Blanche. Les néocons ont ouvertement promu une politique agressive destinée à déstabiliser le Moyen-Orient, dans le but de favoriser Israël.

Les néocons ont servi de groupe de pression de longue date pour les attaques contre l’Irak, l’Iran et la Syrie – principalement parce qu’ils étaient considérés comme des remparts contre l’influence hégémonique d’Israël dans la région. En 2003, ils ont réussi à persuader l’administration Bush d’envahir l’Irak, déclen­chant un effondrement meurtrier de l’autorité centrale dans ce pays.

Israël et les néocons essayent depuis lors d’élaborer une attaque complémentaire contre l’Iran, et il y a des preuves accablantes qu’ils ont cherché à saper la Syrie aussi. La plus importante des réunions secrètes de Fox eut lieu en février 2011 lorsque lui et Werritty, soutenus par l’ambassadeur du Royaume-Uni en Israël, Matthew Gould, ont secrètement rencontré des responsables israéliens à Tel Aviv.

Selon Murray, s’appuyant sur ses contacts dans le service diplomatique, les responsables israéliens étaient, en fait, des agents du Mossad. Et le sujet dont ils ont discuté était le rôle possible de la Grande-Bretagne dans la création d’un environnement diplomatique favorable pour qu’Israël ou les États-Unis mènent une attaque contre l’Iran.

Par ailleurs, le journal The Guardian a révélé que le ministère de Fox avait élaboré des plans détaillés d’assistance britannique dans le cas d’une frappe militaire américaine sur l’Iran. Cela incluait de permettre aux Américains d’utiliser Diego Garcia, un territoire britannique dans l’océan Indien, comme base pour lancer une attaque.

Des représentants du gouvernement ont affirmé au Guardian, sous couvert de l’anonymat, que Fox avait poursuivi une politique gouvernementale «alternative». Murray, plus directement, a suggéré que Fox, Werritty et Gould avaient conspiré en faveur d’une politique étrangère de «voyous» envers l’Iran, allant à l’encontre des buts officiellement déclarés de la Grande-Bretagne.

Bien que Fox ait été forcé de démissionner à cause de ses liens avec Werritty, il fut rapidement réhabilité une fois que Theresa May devint Premier ministre. Il a été nommé secrétaire d’État au commerce international l’année dernière.

Assez ironiquement, Patel était en voyage en Afrique avec Fox quand elle a été rappelée au Royaume-Uni à mesure que le scandale s’intensifiait. Sous la pression de Theresa May, elle a démissionné.

Patel a-t-elle poursuivi une politique «alternative» à l’égard d’Israël ou de ses voisins ? Et si oui, quelle était cette politique, et quelqu’un disposant d’une autorité supérieure à la sienne avait-t-il avalisé cette politique ?

Sa participation à des discussions secrètes avec les hauts responsables israéliens a court-circuité le Foreign Office . L’a-t-elle fait parce que des responsables comme Alan Duncan n’étaient pas considérés comme suffisamment bien disposés envers Israël ? La bureaucratie du ministère des Affaires étrangères a souvent été perçue comme ayant des opinions «pro-arabes» qui n’étaient pas sans rapport avec les intérêts occidentaux dans le Golfe et ses abondants gisements de pétrole.

Et comment Theresa May, qui prend toujours avec ferveur la défense d’Israël, s’intègre-t-elle dans ce tableau ?

Compte tenu du secret du gouvernement britannique, il ne sera probablement jamais possible de fournir des réponses définitives. Mais il ne faut pas oublier qu’Israël, ses alliés néoconservateurs toujours puissants à Washington et le régime saoudien, cherchent à annihiler les victoires décisives qu’Assad et ses alliés ont enregistrées ces derniers mois en reprenant le contrôle de la Syrie.

Cette semaine, Daniel Shapiro, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël, a écrit dans le journal Haaretz que les Saoudiens se mêlaient une fois de plus de la politique intérieure libanaise, forçant le Hezbollah à occuper une place plus importante sur la scène politique, afin de fournir à Israël le prétexte d’une nouvelle confrontation avec la milice libanaise, provoquant ainsi une nouvelle guerre entre Israël, le Liban et la Syrie.

Selon ses propres termes, “Israël et l’Arabie Saoudite sont pleinement alignés dans cette lutte régionale, et les Saoudiens ne peuvent s’empêcher d’être impressionnés par la détermination croissante d’Israël de contrer par la force les menaces iraniennes en Syrie… Quand le moment de vérité arrivera, les alliés d’Israël, les États-Unis en tête, devraient pleinement le soutenir”.

Quand le moment viendra, Israël, comme toujours, pourra compter sur des amis bien placés dans les capitales occidentales pour soutenir et présenter, quoi qu’il arrive, son action sous un jour favorable. Jusqu’à sa démission, Priti Patel aurait sans aucun doute été l’un de ces champions d’Israël, toujours prêts à lui prêter main forte en cas de besoin.

Traduction : Luc Delval (Pour la Palestine)

Note:

(1) Israël a annexé unilatéralement le Golan en 1981. Cette annexion n’est reconnue par aucun État au monde. – NDLR

Photo d'illustration: Priti Patel


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