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Lundi, 06 Mai 2024

Pour quand la démission de Jean Yves Le Drian?

Auteur : Nicolas Beau | Editeur : Walt | Dimanche, 23 Juill. 2017 - 21h25

Le chouchou des années Hollande, l’ancien patron des armées Jean Yves Le Drian, doit avaler désormais couleuvre sur couleuvre à la tète du Quai d’orsay.

La démission du général de Villiers a été un nouvel épisode du désenchantement de l’ancien ministre de la Défense du président Hollande. Si Jean-Yves Le Drian a salué le « grand soldat » qu’est l’ ancien chef d’état-major des Armées, en revanche la nomination du général Lecointre l’a laissé de marbre.

Un Le Drian meurtri

Le Breton a peu apprécié le discours du président Macron à l’hôtel de Brienne, le 13 juillet. Il a été meurtri par les discours contre les pratiques anciennes du ministère de la Défense vis-à-vis de Bercy et, notamment, les attaques contre son ancien directeur de cabinet, Éric Lewandowski. Le premier ministre, le ministre de l’Economie et des Finances et celui des comptes publics sont issus du parti Les Républicains et ne sont pas réputés pour être des amis de l’ancien ministre préféré du président Hollande. Les économies demandées au ministère des Armées, qui n’est plus chargé seul de la Défense, sont aussi une stratégie visant à mettre la lumière sur les faveurs du hollandisme envers les militaires et de leur ancien ministre. Bercy tient sa revanche. Les échanges entre Darmanin et Le Drian doivent être très différents de ceux qu’avaient jadis Jean-Yves Le Drian avec Michel Sapin.

La revanche des diplomates

De même au Quai d’Orsay, Jean-Yves Le Drian mesure l’hyper présidence de Emmanuel Macron. Les diplomates prennent aussi leur revanche sur les militaires. La politique étrangère est, plus que jamais, définie à l’Élysée avec Philippe Étienne, le conseiller diplomatique, et Franck Paris, le conseiller Afrique. Ces deux diplomates sont des spécialistes de l’Europe et de l’Afrique, aussi le ministre des Affaires étrangères se trouve souvent cantonné dans un rôle de porteur de messages.

Jean-Yves Le Drian est aussi sous la surveillance rapprochée de son dircab, Emmanuel Bonne, spécialiste du Proche et Moyen Orient qui vient du Liban où il était ambassadeur mais qui avait été aussi, jadis, un collègue apprécié d’Emmanuel Macron, à l’Élysée. Il n’est pas sûr que ce nouveau rôle ministériel convienne à l’ancien « duc de Bretagne ».

Entre deux

Sur ses terres bretonnes, Jean-Yves Le Drian a également beaucoup perdu de son aura. Son ralliement précoce au candidat Macron a déçu les socialistes bretons, légitimistes envers le président Hollande. Le Drian n’est plus des leurs, d’autant qu’il n’est plus le président du conseil régional.

Lâché par les socialistes, il n’est pas devenu pour autant un leader macroniste. La place est prise. Richard Ferrand tisse sa toile pour devenir le nouveau « duc de Bretagne », sans égards pour Jean-Yves Le Drian qui commence à s’interroger sur sa place dans un tel gouvernement.

Homme de caractère et en bon Breton, le Lorientais ne mangera pas son chapeau très longtemps..

Ancien du Monde, de Libération et du Canard Enchainé, Nicolas Beau a été directeur de la rédaction de Bakchich. Il est professeur associé à l’Institut Maghreb (Paris 8) et l’auteur de plusieurs livres, dont « Papa Hollande au Mali », « Le vilain petit Qatar », « La régente de Carthage » (La Découverte, avec Catherine Graciet) et « Notre ami Ben Ali » (La Découverte, avec Jean Pierre Tuquoi)


- Source : Mondafrique

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