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Lundi, 06 Mai 2024

Trump a tort, «l'Etat terroriste numéro un» c'est l'Arabie saoudite, pas l’Iran

Auteur : RT (Russie) | Editeur : Walt | Samedi, 11 Févr. 2017 - 17h18

«La cruauté et l’hypocrisie des Saoudiens ne font pas l'ombre d'un doute. Quand ils ne terrorisent et ne massacrent pas leur propre peuple chez eux, ils commettent les plus odieux crimes de guerre au Yémen», signale le journaliste John Wight.

Donald Trump se révèle être un président enclin à lancer des vérités gênantes aux côtés de flagrants mensonges. L'un des mensonges les plus calomnieux est sa déclaration récente selon laquelle l'Iran serait «l’Etat terroriste numéro un».

Tout au long de sa campagne présidentielle en 2016 et depuis son arrivée au pouvoir en janvier, Donald Trump faisait de l’Iran l’objet de sa colère, à tel point que cela devient plus que justifié que les Iraniens se préparent à la perspective très réelle d’une confrontation militaire avec les Etats-Unis – et plutôt bientôt que plus tard.

La diabolisation conséquente et continue de l’Iran par l’administration de Donald Trump va à l’encontre de la réalité qui veut que l’Iran se trouvait aux côtés de la Syrie, de la Russie, des Kurdes et du Hezbollah, le mouvement de la résistance libanais soutenu par l’Iran, un pilier de la lutte contre le même terrorisme djihadiste et salafiste qui représente une menace pour le peuple américain. C’est une bataille dans laquelle les Iraniens ont mis les moyens et versé le sang au cours de ces dernières années, la justice exige donc que le monde, y compris les Etats-Unis, reconnaisse qu’il a une dette de gratitude envers Téhéran.

En réalité, et comme la plupart des gens le savent, le véritable Etat terroriste numéro 1 dans le monde aujourd'hui, ce n’est pas l’Iran – c’est l’Arabie saoudite, ami et allié des Etats-Unis. Qui plus est, Washington est depuis longtemps bien conscient du fait. Dans un e-mail envoyé à Hillary Clinton par John Podesta en septembre 2014 (un des nombreux mails faisant partie de la correspondance entre Hillary Clinton et John Podesta, président de sa campagne présidentielle, qui ont été rendu publics par Wikileaks), il lui écrit : «Alors que cette opération militaire/paramilitaire avance, nous devons utiliser nos moyens de renseignement diplomatiques et plus traditionnels pour faire pression sur les gouvernements du Qatar et de l’Arabie saoudite, qui fournissent du soutien financier et logistique clandestin à Daesh et à tous les autres groupes radicaux sunnites dans la région».

Une preuve supplémentaire que les Saoudiens et les autres pays du Golfe appuient matériellement le terrorisme, est le témoignage sous serment de Zacarias Moussaoui en 2015, quand le soi-disant 20e terroriste du 11 septembre a déclaré que les membres de la famille royale saoudienne soutenaient Al-Qaïda. Dans le cadre d’une affaire civile qui a été portée contre les Saoudiens par les familles des victimes du 11-Septembre, Zacarias Moussaoui est allé jusqu'à nommer les membres de la famille royale saoudienne qui avaient versé de l’argent au groupe terroriste dans sa préparation à l’attentat du 11-Septembre.

Même s’il n’y a aucune preuve de liens directs entre les Saoudiens et les divers groupes terroristes salafistes ou djihadistes, l’interprétation extrémiste wahhabite de l’islam sunnite, adoptée par les Saoudiens en tant que religion officielle, est presque indiscernable de l’idéologie de Daesh ou d’al-Nosra ou toute autre organisation terroriste. En effet, le financement dans le monde entier par les Saoudiens de mosquées et de centres islamiques, des lieux où cette interprétation extrémiste et perverse de l’islam est prêchée, est devenue une source de préoccupation croissante ces dernières années.

En 2015, le quotidien britannique The Independent a publié un article reprenant un rapport ayant fuité de l’Agence de renseignement intérieur de l’Allemagne, le BfV. Celui-ci allègue que les Saoudiens et les autres monarchies du Golfe – le Qatar et le Koweït – soutenaient activement les groupes islamistes extrémistes en Allemagne. Ce sont des affirmations qui correspondent à celles faites par Donald Trump dans une interview donnée à NBC dans l'émission Meet The Press, en août 2015. Au cours de l’interview, le journaliste de NBC, Chuck Todd, a rappelé à Donald Trump une déclaration sur les Saoudiens qu’il avait faite en 2011, où il affirmait la chose suivante : «C’est [l’Arabie saoudite] le plus grand sponsor du terrorisme dans le monde. L’Arabie saoudite investit dans nos pétrodollars, notre propre argent, en finançant les terroristes qui cherchent à détruire notre peuple, alors que les Saoudiens comptent sur nous pour les protéger».

La cruauté et l’hypocrisie des Saoudiens ne font pas l'ombre d'un doute. Quand ils ne terrorisent et ne massacrent pas leur propre peuple chez eux, ils commettent les plus odieux crimes de guerre au Yémen – dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni sont aussi complices.

Alors, pourquoi, en dépit de toutes les preuves et informations obtenues sur le rôle de l’Arabie saoudite dans le soutien du terrorisme et de l’extrémisme, les Etats-Unis continuent-ils de conserver Riyad comme son allié le plus proche et le plus important dans la région après Israël ? La réponse est simple – c’est le commerce.

L’Arabie saoudite est le plus gros client de l’industrie américaine de Défense, chose que Donald Trump veut préserver, en témoigne sa récente décision de lever l’interdiction imposée par Barack Obama sur les nouvelles ventes d’armes à l’Arabie saoudite, à cause des violations des droits de l’homme au Yémen.

Il est également important que, l’Iran étant l’un des sept pays à majorité musulmane du décret anti-immigration de l’administration Trump, ni l’Arabie saoudite, ni aucun autre pays du Golfe n’y ont été inclus. Cela prouve que le président n’est pas aussi sérieux sur la lutte contre le terrorisme qu’il veut nous le faire croire.

Juste pour être clair, l’Iran n’est pas un Etat qui finance, soutient et alimente le terrorisme, contrairement à l’Arabie saoudite. Le simple fait que cela doive être précisé au président fait penser que la vision du monde du Bureau ovale continue de marcher sur la tête.

L'auteur, John Wight écrit pour de nombreux journaux et sites web américains et anglais, notamment The Independent, The Morning Star, Huffington Post, Counterpunch, London Progressive Journal et Foreign Policy. Il est aussi un commentateur régulier sur RT et BBC Radio. John Wight a été l'organisateur du mouvement pacifiste américain dans la période qui a suivi les attaques terroristes du 11-Septembre.


- Source : RT (Russie)

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