Claude Bartolone organise une réception à l'Assemblée pour décorer son frère

C'est bien connu, on veut souvent le meilleur pour sa famille. Alors quand Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale décore son frère Renato, chef au restaurant Marco Polo, de l'ordre national du mérite, c'est à l'hôtel de Lassay qu'il organise la réception, ce jeudi soir. L'hôtel de Lassay, c'est rien de moins que la résidence du président de l'Assemblée nationale. Cette révélation du Canard Enchaîné, Bernard Debré ne la digère pas. "Je suis sans voix", a-t-il réagi sur RMC.

"Que Renato Bartolone soit décoré de l'ordre du mérite, après tout, c'est un très grand restaurant du VIe arrondissement de Paris… Mais puisqu'il a un très grand restaurant, il n'a qu'à faire ça dedans, cela aurait été plus simple, il invite son frère, tout le monde... Et bien pas du tout, il va faire ça à l'hôtel de Lassay", a d'abord ironisé Bernard Debré, avant de s'interroger : "Mais qui va payer la réception ?" "Je trouve ça dérangeant, désagréable et encore une fois on va pointer du doigt tous les politiques : 'Regardez ils se vautrent' etc. Alors que non !", s'est agacé le député Les Républicains de Paris.

"C'est inadmissible"

En réalité, Renato Bartolone a été nommé chevalier de l'ordre national du mérite il y a quatre mois, via le contingent du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron. Mais à la veille des élections régionales, auxquelles Claude Bartolone était candidat du PS pour la région Ile-de-France, les deux frères avaient choisi de rester discrets, rappelle Le Figaro. Le chef du Marco Polo avait même dit "Si ça fout le bordel, je ne veux pas de cette décoration". Finalement, il se fera bien épinglé ce jeudi soir à l'Assemblée nationale.

"C'est inadmissible, a vivement réagit la Grande Gueule Joëlle Dago-Serry. Claude Bartolone croit que l'Assemblée nationale, c'est sa maison. C'est chez lui, il est dans son salon et il reçoit ses invités au frais de la princesse. Ce monsieur était quand même président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, il faut voir dans quel état il a laissé ce département: rien n'a changé, c'est même pire…" Pour autant, cette "affaire" peut-elle faire l'objet d'une interpellation à l'Assemblée nationale? "Oui, estime Bernard Debré. Ce n'est pas Cahuzac non plus, mais cela laisse quand même une impression désagréable car mais il se croit chez lui, il se croit tout permis".

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