François Hollande veut « arracher » les électeurs du FN

Marine Le Pen a dû bondir, hier matin, à entendre notre bien-aimé Président. Bondir de joie ou de plaisir, comme vous voudrez. L’obsession présidentielle n’est rien d’autre que la montée du Front national de qui il veut « arracher » les électeurs. Le chômage ? Bof ! Une lubie ! La dette abyssale de la France ? On fait avec, non ?

Il n’y a donc, pour M. le président de la République socialiste de France, « qu’une seule attitude à avoir » pour les Français attirés par un vote FN, « c’est d’aller les chercher, les arracher même, pour leur parler et les convaincre ». Analysons cette envolée littéraire. « Les chercher » n’étant pas assez puissant, il a trouvé le verbe « arracher ». Comme on arrache un plant de patates, il veut arracher les électeurs à ce parti. Pour leur parler. Mais de quoi ? Des échecs de son gouvernement ? Pour les convaincre de quoi ? De poursuivre la descente vers le néant de son programme économique, l’énormité de ses lois liberticides, la division qu’il a réussi à créer entre les Français ? Les conduire vers plus de chômage, plus de précarité ?

Alors oui, Marine doit dormir sur un nuage de velours puisque à chaque intervention anti-FN de Hollande, de Valls et tutti quanti, son parti grimpe dans les sondages avant, peut-être, de déborder des urnes.

Et François Hollande de poursuivre sa diatribe devant quelques électeurs du Parisien invités à l’Élysée : « car si le FN est dans la République puisqu’il participe [NDLR : puisqu’on l’y autorise] aux élections, c’est tout sauf le parti de la République. Ses propositions sont autant de reculs pour notre pays et ses électeurs. C’est un échec collectif, quand un parti d’extrême droite est le premier parti de France… »

À bien analyser ces propos, on sourit ou on pleure. Qui a conduit le FN aux portes du pouvoir, si ce n’est la politique d’un Chirac en hibernation, puis d’un Sarkozy agité, et enfin d’un Hollande incapable de gouverner ? Le programme du FN — si on se donne la peine de l’éplucher honnêtement — est loin d’être parfait, mais il existe, et il offre au moins la perspective d’un changement parfois radical aux trente années passées. Le retour à l’euro n’en est qu’une particularité présentée comme le mal absolu. Mais le contrôle des frontières est un élément pertinent aujourd’hui, puisqu’elles sont devenues des passoires pour tous et pour tout.

Le recul prédit par Hollande signifierait-il qu’il a réussi, lui, à faire avancer la France vers plus de liberté, plus de pouvoir d’achat, plus d’industrialisation, plus d’indépendance, moins de dettes, moins de misère, moins d’immigration ? N’est-ce pas lui le premier responsable si le FN est devenu — selon ses propres paroles — le premier parti de France, reconnaissance qui doit enorgueillir Florian Philippot, inventeur de cette formule publicitaire ?

M. le Président, plutôt que de vous lancer dans cette bataille électorale pour laquelle vous n’avez pas été élu, regardez plus loin que le perron de l’Élysée. Il est des enjeux tellement plus importants, comme la réduction du chômage ou la lutte contre l’islamisation de ce pays fondamentalement chrétien… Alors, arracher les Français, oui, mais les arracher de leur détresse me semble aujourd’hui bien plus urgent…