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Mercredi, 08 Mai 2024

Nicolas Sarkozy une fois de plus désavoué par son camp

Auteur : Maximilien Richonet | Editeur : Walt | Jeudi, 05 Mars 2015 - 17h57

« Moi, personnellement, je n’y serais pas allé. Mais dans une démocratie, on ne peut pas empêcher quatre gugusses de faire ce qu’ils veulent. » Tels ont été les propos tenus par le président de l’UMP Nicolas Sarkozy, interrogé sur le voyage de parlementaires français en Syrie.

Ce mardi 3 mars, Christian Jacob, le chef de file des députés UMP a exprimé le « soutien unanime » du parti à leur collègue Jacques Myard, en rappelant ce que sont les fonctions de parlementaires : « Nos collègues n’étaient pas en Syrie en tant que représentants de leur groupe ou de leur formation politique, mais dans le cadre de leur mandat parlementaire, et donc, à partir de là, on rejette toutes les critiques et attaques personnelles qui ont pu être portées contre les uns et les autres. » Et d’ajouter avec bon sens : « Si on veut enrichir notre politique étrangère, on a aussi besoin d’avoir des députés qui se déplacent sur le terrain. »

Qu’en pense Sarkozy, qui, une semaine plus tôt, fit preuve comme à l’accoutumée d’un mépris non dissimulé, teinté d’un vocabulaire familier : « quatre gugusses »… Une nouvelle fois, Sarkozy est désavoué par son propre camp. Dans le genre sélectif, on ne fait pas mieux que Sarkozy : les gentils d’un côté, les méchants de l’autre… Un manichéisme choisi en fonction des intérêts.

Pour se rendre à Riyad ou à Doha afin de donner des conférences fortement rémunérées, Sarkozy dit oui ! Mais aller à Damas pour renouer avec la diplomatie syrienne en vu de combattre le monstre Daech, de protéger les chrétiens d’Orient, Sarkozy dit non. Il n’a pas honte ?

Pourtant, comme le dit Nicolas Dupont-Aignan, « la Syrie n’a envahi aucun pays, ne déstabilise pas l’Afrique, n’attaque pas notre territoire », contrairement à Daech, qui répand sa terreur jusque sur notre sol.

On peut se demander si, par sa vision en noir et blanc, Sarkozy ne préfère pas la charia aux régimes certes autoritaires mais laïques et respectueux des minorités, notamment chrétiennes. Sarkozy reste d’ailleurs étrangement muet au sujet du blogueur Raif Badawi, qui a déjà reçu cinquante premiers coups de fouet et risque désormais la peine de mort en Arabie saoudite.

Il faut dire qu’avec un Bernard-Henri Lévy faisant office de commis en matière de politique étrangère, son comportement n’étonne plus personne. Souvenez-vous de la Libye, devenue terre des milices barbares incontrôlables.

C’est encore à Nicolas Sarkozy que l’on doit l’expansion du Qatar en France. Il en fut même le grand architecte. En effet, c’est lui qui, en 2008, prit une disposition fiscale (adoptée par le Sénat) visant à exonérer les Qataris des plus-values immobilières en France. Peu lui importe, au final, que le Qatar puisse être fortement soupçonné de financer le terrorisme international, qu’il puisse pratiquer l’esclavage comme c’est le cas actuellement avec les ouvriers pour la Coupe du monde 2022, que le Qatar se serait attribuée en achetant le vote des représentants du football africain… Mais qu’en pense donc Nicolas Sarkozy ?

Décidément, entre la politique du fric et celle de l’éthique, Sarkozy a fait son choix.


- Source : Maximilien Richonet

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