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Mardi, 07 Mai 2024

Le mot "déportation" n’a pas été prononcé durant l’interview de Zemmour

Auteur : E&R | Editeur : Walt | Jeudi, 18 Déc. 2014 - 23h11

Après la publication de l'entretien donné par Éric Zemmour au journal italien Corriere della Sera sur le blog de Jean-Luc Mélenchon, le Parti socialiste s'empare de la polémique et demande à ce que le journaliste soit chassé des médias.

Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, réagit sur son blog :

« L’interview honteuse d’Éric Zemmour au Corriere della Sera sur les musulmans de France est un “suicide” intellectuel et moral. Jamais depuis la guerre, un personnage public n’avait osé suggérer de déporter nos millions de compatriotes de confession musulmane. Jamais n’avait été théorisée une telle haine, une telle négation de leur appartenance à la communauté nationale. On comprend mieux les tentatives de M. Zemmour pour réhabiliter le régime de Vichy. C’est dans sa politique raciste et discriminatoire qu’il puise son inspiration. Il est temps que les plateaux télé et les colonnes des journaux cessent d’abriter de tels propos. L’islamophobie est un racisme qui ne doit plus avoir pignon sur rue dans la République. »

Le ministre de l’Intérieur s’est fendu d’un communiqué officiel :

« M. Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, condamne avec une extrême fermeté les propos tenus par Eric Zemmour concernant les musulmans de France dans le quotidien italien Il Corriere della Sera.

Il affirme son soutien aux musulmans de France odieusement attaqués et appelle tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité. Il rappelle que la République laïque garantit la liberté de conscience et la liberté de culte. La Nation française se définit par le vivre-ensemble, et les musulmans de France, comme les chrétiens, les juifs, les croyants et les incroyants, sont tous ses enfants.

En faisant de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une grande cause nationale, le Président de la République entend qu’aucun Français ne puisse être attaqué ni menacé en raison de son origine ou de sa religion. Le ministère de l’Intérieur, ministère des cultes, prendra toute sa part à cet effort républicain. L’ensemble des Préfets est mobilisé pour protéger les lieux de cultes et pour faire en sorte qu’aucun acte de haine anti-religieux ne demeure impuni. Bernard Cazeneuve réaffirme sa détermination à lutter contre ce fléau et à préserver le pacte républicain, garantie de notre vivre ensemble. »

Une invitation au boycottage reprise par la LICRA :

« Dans une interview au journal italien Corriere della Sera datant du mois d’octobre, Éric Zemmour se prononce sur l’hypothèse d’une déportation des cinq millions de musulmans français, en la comparant aux “cinq ou six millions d’Allemands qui ont dû quitter l’Europe centrale après la guerre” ou à l’expulsion d’ “un million de pieds-noirs” d’Afrique du Nord dans les années 1960. Il ajoute que cette “situation d’un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile”.

La LICRA est choquée par les déclarations de ce manipulateur de l’Histoire, qui instrumentalise des millions de tragédies individuelles pour tenir des propos d’une violence raciste inouïe. Une nouvelle fois, Éric Zemmour, bon connaisseur des médias et des mécanismes de discours et de représentations, apporte sa contribution à un corpus de la haine, qui servira de référence aux extrémistes de tous bords, et qui motivera des passages à l’acte dont la France est depuis plusieurs mois trop familière.

Il faut couper court aux prêches de haine.

La LICRA va porter plainte contre Éric Zemmour pour incitation à la haine raciale.

La LICRA demande aux acteurs médiatiques de ne plus offrir une tribune de choix à un esprit nocif.  »

La Société des journalistes de RTL se désolidarise de son confrère :

« Ses prises de position, récurrentes à l’antenne et hors de l’antenne, ternissent les valeurs de vivre-ensemble qui ont toujours été défendues par RTL. »

Stefan Montefiori, auteur de l’interview d’Éric Zemmour au Corriere della Sera, a répondu aux questions du Figarovox et précisé que le mot « déportation » n’avait pas été employé :

Figarovox : L’entretien que vous avez fait avec Éric Zemmour provoque la polémique. Êtes-vous surpris ?

Stefan Montefiori : Cet entretien date du 30 octobre. À l’époque, en Italie, il n’a pas fait trop de polémique.

Le mot déportation, à juste titre, scandalise...

Il faut préciser qu’Éric Zemmour n’a pas employé ce mot. Au terme d’une conversation sur Le Suicide français, les échecs de l’assimilation et du modèle multiculturel, je lui ai posé la question suivante :

« Mais vous ne pensez pas que ce soit irréaliste de penser qu’on prend des millions de personnes, on les met dans des avions… » ; il ajoute : « ou dans des bateaux », et je reprends : « Pour les chasser ? » Ce que j’ai résumé dans la formule qui fait scandale.

Je ne partage pas du tout ses idées, mais en même temps cette interview n’avait pas pour objet de donner un programme politique. Après avoir évoqué les exemples pied-noirs et allemands, Éric Zemmour décrit un chaos tragique. La guerre civile que Zemmour décrit n’est évidemment pas ce qu’il souhaite, mais ce qu’il voit venir. Il pense que c’est possible.

Votre interview est au cœur de l’actualité un mois et demi après sa publication...

Je répète qu’il s’agissait d’un entretien cordial et correct, sans complaisance ni accablement, ce n’est pas mon rôle. Et ce n’était sûrement pas un guet-apens.

Enfin, M. Zemmour a tenu à s’expliquer sur cette affaire au micro de RTL : voir la vidéo


- Source : E&R

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