« L'Algérie risque d'aller vers une implosion sans précédent »

« En Algérie, ce sont les réseaux qui gouvernent et non pas les institutions. Aujourd’hui, nous nous retrouvons face à des administrations qui n’obéissent plus à la loi, mais aux coups de téléphone », a affirmé, vendredi à Tizi Ouzou, l’ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche.

Participant à un débat avec la société civile initié par la ligue algérienne des droits de l’Homme(LADH), à l’hôtel Itourar de la ville de Tizi Ouzou, il a appelé à la libération de ces institutions des réseaux mafieux et la réhabilitation de la politique.

Pour lui, l’Algérie est dans l’impasse avant d’avertir que « s’il n’y a pas un nouveau consensus, même ce que nous avons comme acquis ne résistera pas. On risque d’aller vers une implosion qui nous mènera très loin en arrière et nous n’avons ni le tissu social ni les structures qui permettront de qualifier de révolution ce qui risque de se produire. Et que l’alternative ne viendra jamais du pouvoir en place eu égard à son incapacité de mettre en œuvre son discours » tout en relevant que « les élites sont ligotées et les partis politiques ne peuvent pas constituer une alternative ».

L’ancien chef du gouvernement est allé jusqu’à conclure que les services de sécurité sont dépassés et ils le seront encore davantage demain si rien n’est fait car l’impasse n’épargne personne ni l’armée, ni la classe politique ni le peuple.