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Dimanche, 28 Avr. 2024

Triomphe des gouverneurs anti-restrictions sanitaires aux midterms

Auteur : Lalaina Andriamparany | Editeur : Walt | Jeudi, 10 Nov. 2022 - 15h07

En début de la pandémie, alors que le Covid-19 faisait de nombreuses victimes aux États-Unis, des gouverneurs républicains se sont farouchement opposés aux restrictions sanitaires. Un entêtement qui pourtant leur a permis de gagner en soutien chez leurs électeurs. Aux élections de mi-mandat, ils sont réélus haut la main.

Parmi tous les États qui avaient refusé les confinements sévères, la Floride est celle qui est allée le plus loin.  La Floride est restée ouverte depuis le mois d’avril 2020. Le gouverneur, Ron DeSantis, surnommé par les démocrates « DeathSantis », a toujours refusé d’appliquer les mesures draconiennes, en vigueur dans les autres États. C’est le cas du port de masques obligatoires, de la fermeture des entreprises et des commerces, du confinement ainsi que du système VaxPass. À l’issue des mid-terms, sans surprise, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis et le gouverneur de Georgie, Brian Kemp, et le gouverneur de Texas Greg Abbott ont battu sans difficulté leurs rivaux démocrates.

Opposés dès le départ aux restrictions sanitaires

Motivé par le refus d’handicaper une économie reposant sur le tourisme, DeSantis s’est toujours opposé aux mesures de restrictions sanitaires en Floride. En pleine pandémie, il a encouragé les autres États encore soumis à des restrictions à faire comme lui, en particulier en abandonnant  le passe sanitaire.

Lors d’un débat organisé en octobre dernier face à son adversaire Charlie Crist, DeSantis s’est adressé à ces électeurs «  je vous ai soulevés. J’ai protégé vos droits. J’ai fait en sorte que vous puissiez gagner votre vie. J’ai fait en sorte que vous puissiez gérer vos affaires ». L’entêtement du gouverneur semble cependant avoir payé. Hier, il a été réélu à 60% des voix.

De son côté, le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, a largement battu le démocrate Stacey Abrams avec 54 % des voix. C’est une performance par rapport à 2018, toujours contre Abrams, où il avait remporté un peu plus de 50 % des voix.

Pour rappel, Brian Kemp, s’est attiré les foudres des médias mainstream pour avoir été l’un des premiers gouverneurs à lever les restrictions commerciales en avril 2020. Le magazine The Atlantic avait qualifié cette décision « d’expérience de sacrifice humain ».

Enfin, le gouverneur de Texas, Greg Abbott servira pour un troisième mandat, en remportant 55% des voix face à l’ancien membre du Congrès Beto O’Rourke, qui l’accuse d’avoir tué les Texans avec ses politiques pandémiques.

Le gouverneur texan est connu pour son audace. En pleine pandémie de covid, malgré l’avis des autorités sanitaires de son État, cet ancien procureur général a levé l’obligation de porter le masque , ainsi que l’ensemble des restrictions sanitaires dans son État.

L’économie comme principal enjeu

À première vue, ces gouverneurs ont remporté ces élections en raison de leur opposition au confinement et aux restrictions sévères imposées par l’Etat durant la pandémie. Mais selon un sondage de l’Université de Floride du Sud réalisé en avril, la principale préoccupation des électeurs n’est pas le Covid.

D’après les résultats de sondages nationaux, l’économie ou plutôt l’inflation était la principale préoccupation des électeurs.  Le cas de DeSantis a tendance à le confirmer. À peine sortie de la première vague, juin 2020, il a dit non aux confinements et aux restrictions sanitaires qui pèsent fortement sur l’économie , en déclarant « nous ne ferons pas marche arrière sur la réouverture économique ».

La Chambre de Commerce de Miami l’a désigné comme l’un des gouverneurs les plus populaires des États-Unis avec un taux de popularité de 64 %. Grâce à sa popularité, il serait pressenti par une partie des républicains comme le successeur de Trump à la présidentielle de 2024.

***

Briefing du jour : les Républicains en route pour la victoire

Si vous avez pris la voiture pour échapper à la grève des transports en commun, ne prenez pas de risque utile en lisant ce briefing du jour au lieu de vous concentrer sur la route. Même si vous roulez au pas... c'est-à-dire aussi lentement que le dépouillement des urnes outre-Atlantique. Celui-ci n'est toujours pas fini... mais il pourrait néanmoins consacrer la victoire des Républicains, d'une courte tête.

À 6h30, heure de Paris, le dénouement final des midterms américaines n’était toujours pas connu. Mais l’issue se rapproche. La victoire des Républicains à la Chambre ne devrait pas poser trop de problèmes : la majorité est à 218 sièges, les Républicains en occupent déjà 207 (10 sièges gagnés) pour 184 aux Démocrates. On imagine mal que, si près du but, toutes les circonscriptions restantes inversent la tendance et aillent aux Démocrates. 

L’enjeu est au Sénat, où la différence se joue à un siège pour l’instant. Il faut 51 sièges pour obtenir la majorité. Les Républicains en ont 49, les Démocrates 48. Il reste 3 Etats “pivots” à dépouiller : deux sont donnés démocrates, l’autre républicain. Le résultat final reste donc très  incertain. 

Dans tous les cas, et comme Édouard Husson l’a dit hier, ces midterms ne consacrent pas le triomphe républicain attendu, et la ligne Trump pourrait bien en avoir pris un coup sur le bec. Il est probablement beaucoup trop tôt pour en tirer des conclusions très générales, mais le grand dévoilement que beaucoup prédisaient n’est pas arrivé. 


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