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Dimanche, 05 Mai 2024

Vu de l’étranger : les élections régionales, une nouvelle « gifle » pour Macron

Auteur : The Guardian (Royaume-Uni) | Editeur : Walt | Lundi, 21 Juin 2021 - 09h07

« Gifle au visage » pour Macron alors que les électeurs français boudent les élections locales

Le taux d’abstention est estimé à 68% et les sondages à la sortie des urnes suggèrent que le Rassemblement National de Marine Le Pen n’a pas obtenu le soutien attendu.

Le parti d’Emmanuel Macron a reçu ce que l’un de ses propres députés a qualifié de « gifle » lors des élections régionales et départementales dimanche.

Le Président et son gouvernement n’ont pas réussi à mobiliser des partisans, avec environ 68% des électeurs ayant évité les bureaux de vote – un taux d’abstention sans précédent.

S’il y avait une consolation pour le parti au pouvoir, c’était que les sondages à la sortie des urnes suggéraient que le Rassemblement national d’extrême droite de Marine Le Pen n’avait pas obtenu le soutien attendu.

Note : plutôt qu’une consolation, c’est un désaveu cinglant, LREM ayant largement repris le discours fascisant du RN et joué sur la mise en scène sécuritaire… en vain !

Les premiers résultats indiquaient que les principaux vainqueurs étaient divers partis de centre-droit, dont le principal parti d’opposition Les Républicains, soutenus par 29,3 % des voix. Le Rassemblement National a recueilli 19,1% des voix, et le Parti socialiste 16,5%. La République en marche (LREM) de Macron aurait recueilli 10,9 % des voix.

Aurore Bergé, députée LREM, a estimé que le résultat était une « gifle » démocratique. « Je ne vais pas minimiser ce qui s’est passé », a déclaré Bergé à BFM TV.

En Île de France, dont fait partie Paris, la candidate de centre-droit Valérie Pécresse était en position de force pour conserver le contrôle de la région.

Aux élections régionales de 2015, un peu plus de 50 % des Français n’ont pas voté, contre un peu moins de 53,7 % en 2010.

Le vote devait élire de nouveaux conseils pour les 13 régions métropolitaines et une région d’outre-mer ainsi que 96 départements. Les conseils régionaux disposent de budgets de plusieurs milliards d’euros et sont responsables de l’école, des transports et du développement économique. Au total, 15 786 candidats se sont présentés pour 4 108 sièges. Les gagnants sont normalement élus pour un mandat de six ans.

Le Pen ne s’est pas présentée comme candidate mais a fait campagne avec acharnement, en particulier dans les zones rurales où le soutien à l’extrême droite reste élevé.

En région parisienne, les électeurs avaient le choix entre 11 listes –les candidats présentent une liste de conseillers proposés– dont celle de Pécresse pour une coalition de droite, celle de l’ancienne journaliste Audrey Pulvar pour les socialistes, celle de Julien Bayou pour Europe Ecologie les Verts, et celle de Clémentine Autin pour la France Insoumise.

La campagne de cette année –avec un vote retardé de trois mois en raison de la pandémie– a été unique en ce sens que les mesures sanitaires signifiaient qu’il ne pouvait y avoir de porte-à-porte, ce qui de toute façon n’est pas une tradition électorale française très répandue, et jusqu’à récemment à l’extérieur les rassemblements ont été contraints par des restrictions sanitaires.

Les partis étaient tenus de présenter des listes électorales comportant une parité d’hommes et de femmes. Le nombre de candidats de chaque liste élus dépend du score de chaque parti.

Le Rassemblement National de Le Pen espère prendre le contrôle d’une région pour renforcer ses efforts de dix ans pour légitimer son parti, l’ancien Front national. La région considérée comme la plus susceptible de basculer entre des mains de l’extrême droite est le bastion traditionnel du Rassemblement National dans la région sud-est Provence-Alpes-Côte-d’Azur qui couvre Marseille, Saint-Tropez et Cannes. Cependant, le parti était fort dans cinq autres régions, dont la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et la Bretagne.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les premières estimations suggèrent que le Rassemblement National est au coude à coude avec Les Républicains après le premier tour.

Entre les résultats de dimanche et le deuxième tour de la semaine prochaine, l’accent sera mis sur les alliances conclues entre les partis. Les candidats se présentant au premier tour doivent obtenir au moins 10 % des voix pour passer au second tour, et une question majeure pour le second tour est de savoir si les électeurs français se regrouperont à nouveau pour maintenir le parti de Le Pen hors du pouvoir comme ils l’ont fait par le passé.

Il est généralement admis qu’il n’est pas judicieux de confondre les résultats régionaux avec les prédictions de ce qui se passera lors de l’élection présidentielle de l’année prochaine. Ni la droite dominante, Les Républicains, ni la gauche traditionnelle, les Socialistes, n’ont de candidat crédible à la présidentielle à ce stade.

Les analystes ont déclaré que le niveau d’abstention mettait en doute toute prédiction politique.

Un récent sondage pour le Journal du Dimanche a suggéré que 49% des Français considéraient que toute victoire régionale ferait du Rassemblement National un « danger pour la démocratie ».

La plupart des sondages suggèrent que la course présidentielle de 2022 sera un second tour entre Macron et Le Pen.

Le second tour des élections régionales et départementales aura lieu dimanche prochain.

Traduction : Le Cri des Peuples


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