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Billet d’humeur: pourquoi l’Europe refuse de se battre contre la glorification du nazisme?

Auteur : Karine Bechet-Golovko | Editeur : Walt | Samedi, 19 Nov. 2016 - 15h51

J’aimerais beaucoup savoir pourquoi la France n’a pas voté la résolution présentée par la Russie à l’assemblée générale de l’ONU contre la glorification du nazisme? J’aimerais que l’on m’explique quelles sont ces valeurs soi-disant européennes qui sont portées par l’Union Européenne conduisant tous les pays de cette Tour de Babel à s’abstenir face au nazisme? Comment peut-on s’abstenir sans le soutenir? J’aimerais beaucoup que nos dirigeants me l’expliquent.

Le 17 novembre, la Russie et 40 pays ont déposé devant le 3e comité de l’assemblée générale de l’ONU une résolution visant à la lutte contre la glorification du nazisme. Face à la résurgence des manifestations d’anciens SS dans les pays baltes, de la glorification ouverte des « héros » nazis en Ukraine, de la montée en puissance de partis et mouvements politiques reprenant cette rhétorique raciste et xénophobe, il est important de ne pas oublier ce qu’était le nazisme. La « tolérance » doit avoir des frontières. Il s’agit aussi de ne pas laisser réécrire l’histoire, se souvenir qui était dans quel camp. Et c’est manifestement ici que le bât blesse. Depuis 10 ans que la Russie introduit cette résolution chaque année.

131 pays ont voté pour. L’Ukraine a évidemment voté contre. Les Etats Unis, qui soutiennent leur « projet » également. Sans oublier les Palaos, qui ont obtenu leur indépendance des Etats Unis le 1er octobre 1994. Se sont abstenus 48 pays, dont tous les membres de l’Union Européenne et notamment le Canada ou encore la Suisse. Autrement dit, les pays des droits de l’homme se refusent systématiquement de soutenir la lutte contre la glorification du nazisme, puisque l’année dernière ils avaient également refusé de voter cette résolution.

Voici la photo du tableau du vote publiée par la porte-parole du Ministère des affaires étrangères russe:

La fracture de notre monde est flagrante. Ce qui ne la rend pas plus acceptable. Et aucune discussion ne sera possible à ce sujet dans nos sociétés, car le sujet n’est simplement pas traité par la presse qui soit le considère comme insignifiant, soit comme allant de soi.

Or, cette abstention n’est ni insignifiante, ni allant de soi. L’on ne peut, en passant, jeter de hauts cris de jeune fille effarouchée face à la radicalisation du discours en matière de racisme, de xénophobie et accepter de fermer les yeux sur la glorification du nazisme. Il n’est pas « normal » dans une société soutenant les « valeurs européennes » de ne pas se battre contre ces phénomènes de plus en plus fréquents dans nos pays. Le fait de ne pas en parler ne les rend pas pour autant inexistants.

Mais il est vrai, qu’alors, comment soutenir cette hystérie politique anti-russe, que Obama tente à bout de bras de maintenir en Europe dans sa tournée d’adieu? Car elle repose sur des pays comme les pays baltes, plus que coopératifs avec les nazis, sur l’Ukraine qui se cherche des héros nationaux distincts de la Russie et ne les trouve que dans les rangs des collaborateurs nazis.

L’hystérie anti-russe est censée justifier toute politique, tous les moyens. Pour quelle fin? Revoir des marches aux flambeaux dans nos rues? Elles ont déjà lieu à Kiev, depuis que le pays s’est déclaré pro-européen.

Si c’est ça l’Europe, c’est l’Europe des années 30. Ce n’est pas mon Europe.

Photo d'illustration: Défilé du 16 mars 2016 à Riga


- Source : Russie politics

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