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Dimanche, 12 Mai 2024

Laurent Fabius à deux doigts de la démission

Auteur : Jean Bonnevey | Editeur : Walt | Samedi, 12 Sept. 2015 - 18h03

Le réajustement international de François Hollande ne lui convient pas

Alors que Christiane Taubira parait satisfaite de la réintégration dans sa loi du volet contre la discrimination, un  autre ministre se retrouve dans le registre du « retenez moi ou je fais un malheur ».

Il s’agit de Laurent Fabius. Sa ligne est en effet désavouée par le président. On prend le risque de renforcer Assad, on  se rapproche de la Russie et on réintègre l’Iran dans le jeu. C’est tout le contraire de la ligne Fabius, qui prônait la guerre contre Assad, les sanctions contre la Russie et la mise en surveillance avant levée de sanctions de l’Iran.

Notre ministre des affaires étrangères était sur le point de mettre sa démission dans la balance avant la conférence de presse du président. Il a renâclé mais il continue à manifester des réticences qui peuvent, d’un jour à l’autre, faire de son maintien au gouvernement une question prioritaire. L’intervention de plus en plus directe de la Russie en Syrie pourrait en être le détonateur.

Selon des sources américaines, la Russie a dépêché récemment en Syrie deux navires de débarquement de chars et des avions supplémentaires ainsi qu’une petite unité d’infanterie de marine. « La France redoublera d’efforts diplomatiques pour mettre un terme à ce drame syrien, l’une des plus grandes tragédies de ce début de siècle », a affirmé Laurent Fabius. Les informations sur l’envoi de nouvelles troupes russes en Syrie risquent de compliquer la recherche d’une solution à la crise dans ce pays, a ajouté Laurent Fabius. « L’Assemblée générale des Nations Unies, fin septembre, pourrait être une occasion de discuter de la transition politique en Syrie », a dit le ministre français des Affaires étrangères dans un discours à Sciences Po. « Mais (…) c’est rendu plus complexe par le fait que les Russes auraient envoyé des forces nouvelles ».

Son obsession,  ce n’est pas de vaincre Daesh, c’est d’éliminer Assad, son  Kadhafi a lui. « Nous devons travailler au plan international à une transition politique, dans laquelle Bachar ne détiendra pas le pouvoir. Sinon, Daech continuera de prospérer ».

Cette obsession n’empêche pas, par ailleurs, une certaine lucidité, qui le met encore en contradiction avec François Hollande et la gauche généreuse. Près de quatre millions de réfugiés syriens et irakiens se trouvent aujourd’hui en Turquie, au Liban et en Jordanie. Laurent Fabius a ouvert le mardi 8 septembre, une conférence internationale pour garder les Syriens dans la région. « C’est très difficile mais si tous ces réfugiés viennent en Europe ou ailleurs, Daesh a gagné la partie. Il faut que le Moyen-Orient reste au Moyen-Orient, il est important que la diversité soit conservée » , clame le ministre des Affaires étrangères.

Que le Moyen-Orient reste au Moyen-Orient, finalement dans ce Fabius tout n’est pas à  jeter.


- Source : Jean Bonnevey

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