www.zejournal.mobi
Vendredi, 19 Avr. 2024

Mega retour vers le passé pour Kim Dotcom

Auteur : | Editeur : Admin | Samedi, 26 Janv. 2013 - 13h35

Kim Dotcom a lancé Mega et il revendique 1 million d’inscrits en 24 heures. Les aficionados du créateur de MegaUpload ont répondu présent. Pourtant, Mega est déjà un produit périmé sur un marché qui a évolué très vite en un an.

Une déception ? Il est un peu tôt pour l’affirmer. Kim Dotcom affirme avoir ouvert le millionième compte pour son nouveau service, baptisé Mega, lancé seulement le 19 janvier. L’attente était donc forte pour cette seconde version de MegaUpload, la plateforme de stockage de données fermées il y a tout juste un an suite à une action coup de poing de la justice américaine. Les serveurs de Mega peinent depuis le lancement à amortir l’afflux des internautes. Aucun doute, Kim Dotcom a réussi son retour, du moins dans les sphères Geeks, ou celle des activistes ou sympathisants d’un Internet revendiqué comme « libre« .

Une fois dissipées les fumées du feu d’artifice, l’ivresse retombe vite. Sur le papier le projet déçoit par certains aspects qui vont sans doute rapidement devenir primordiaux. Avec le recul, Kim Dotcom a semble t-il agi comme un vieux geek déjà dépassé, qui s’est concentré sur son projet sans regarder les avancées des autres. Mega est un espace de stockage protégé, et crypté, avec de lourds algorithmes, selon son créateur. Ce produit existe déjà. L’internaute a déjà l’embarras du choix : Dropbox, Google Drive, etc. Les plus grands proposent des services de cloud sécurisés permettant le partage de fichiers dans une certaine mesure. Mega arrive sur un marché déjà encombré. La marque Dotcom a joué certainement pour ce premier jour auprès des aficionados, mais saura t-il séduire au-delà ?

La puissance d’un Dropbox

Ce marché des « lockers » en ligne a su évoluer en très peu de temps. La force de Dropbox n’est pas dans l’attrait de l’échange illicite mais bien dans l’intégration de ces outils dans la vie au jour le jour, le partage de document, le travail de groupe, etc. Pour cela, ces services ont développé sur les meilleurs systèmes d’exploitation, notamment mobile, des applications complètes, en montrant patte blanche – qu’il y ait ou non du piratage sur ces services n’est plus un élément déterminant de leur succès, il a été exclu de leur discours marketing. La puissance d’un Dropbox, disponible sur iOS comme sur Android – avec un potentiel de plus de 500 millions de clients -, ce qui offre à l’utilisateur une quiétude et une puissance sans commune mesure avec ce qui se faisait avant dans ce secteur est un atout maître.

Kim Dotcom pourra t-il proposer à Google ou Apple des versions de son Mega ? Il semble que cela soit quelque peu compliqué… Tant qu’il sera sous le coup d’une accusation de la part de la justice américaine. Alors bien sûr, il sera possible pour Mega d’assurer un bon service avec des éléments d’interface en codant en html5. Mais, ce sera toujours un cran en dessous de ce qui se développe directement pour Android ou iOS. Mega part avec un handicap certain. Le site devra aussi convaincre des utilisateurs de payer alors même que son créateur risque de se voir emprisonner pour escroquerie avec un chef d’accusation mafieux ! Difficile avec cette épée de Damocles au dessus de la tête de réussir dans les affaires…  Sans compter, avec les erreurs dans le code du site, dont la sécurité pourtant vantée par Dotcom ne semble pas au rendez-vous, comme le remarque le site spécialisé Reflets.

Gros passif

Il serait naïf de penser que Dotcom a négligé ces aspects de Mega par manque de « vista« . Il en est certainement conscient, mais a fait avec ce qu’il pouvait, donnant l’impression de lancer un site appartenant à une génération de « locker » déjà dépassée. Son intérêt dans cette affaire est essentiellement « marketing« . Dotcom a besoin de faire parler de lui, il apprécie cette mise en scène de sa vie, il recherche ce costume de « sauveur« … Et plus prosaïquement, il a un besoin urgent d’argent pour assurer son train de vie, alors que ses revenus précédents issus de MegaUpload ont fait l’objet d’une saisie par le FBI. Le ressortissant allemand, installé dans une « mansion » en Nouvelle Zélande, où il demeure assigné à résidence, entend continuer en lançant plusieurs autres sites. Une stratégie pour recréer la nébuleuse Mega, avec du streaming de video, et tout ce qu’il faut pour reprendre la place de meilleur ennemi des industries créatives.

Là encore, le marché a évolué très vite en un an. Les offres de streaming légales et payantes dans la musique font aussi bien qu’un service pirate, et Netflix, Amazon ou d’autres ont investi le marché de la video illimitée par abonnement, avec un succès certain. Dotcom, un homme du passé ? Oui, mais avec un gros passif.


Commentaires

Envoyer votre commentaire avec :



Fermé

Recherche
Vous aimez notre site ?
(230 K)
Derniers Articles
Articles les plus lus
Loading...
Loading...
Loading...