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Samedi, 20 Avr. 2024

Divide et Impera

Auteur : Philippe Lemaître | Editeur : Walt | Vendredi, 23 Juill. 2021 - 11h14

Macron a au moins réussi une chose dans son quinquennat : diviser la société française.

Mais contrairement à d’autres, lui l’a divisée en plusieurs groupes, que j’espère réconciliables dans l’avenir.

Tout d’abord, ceux qui ne jurent que par le vaccin, par peur d’être contaminés par le virus. Ce sont souvent des personnes âgées, c’est normal, ce sont les seules qui ont vraiment à craindre (âge moyen des décès : 85 ans), même sans comorbidités actives démontrées. Ce sont également celles que l’on a le plus apeurées depuis le début de la crise.

D’autres sont plus jeunes, à risque, ou bien sont inquiètes pour leurs proches leur entourage familial ou professionnel. Ce qui peut se comprendre. Ce sont souvent ceux-là qu’on ne voit jamais sans masque, y compris seuls en voiture ou à la baignade, même vaccinés. C’est là qu’on trouve les intolérants, les intégristes de tous poils, ceux qui voudraient bien vacciner tout le monde de force. Ceux qui établissent des parallèles douteux avec les vaccins de la variole ou du tétanos qui tuaient presque 100% des contaminés, contre 0,02% pour la Covid. Ceux qui, menacent, à l’instar de Gabriel Attal, qui traite de sa voix juvénile et immature les non vaccinés de « frange capricieuse et défaitiste », et qui prédit un « tsunami viral » si les opposants refusent le vaccin… Ici aussi les journalistes à la botte, style BFM, ou les médecins grassement rémunérés par Big Pharma et décorés de la légion d’honneur. Pour ceux-là, le pass sanitaire doit être évidemment obligatoire, pour ne pas que les gens en bonne santé viennent contaminer les vaccinés qu’ils sont.

Peut-être…, car à quoi servaient tous les flacons de vaccin remplis de sérum physiologique découverts par hasard les dernières semaines ? À faire des fausses vaccinations sur les notables devant les journalistes ? Ce serait complotiste d’y penser, mais certains y ont pensé, on ne prête qu’aux riches.

Ensuite, il y a tous ceux qui sont pour le vaccin, parce que ce vaccin leur permettra de continuer à sortir, à voyager, à aller faire leurs courses, à manger au restaurant, à pouvoir boire un verre en terrasse. Le virus, ils s’en moquent, ils sont certains qu’ils ne risquent pas grand chose. Ils sont en général assez jeunes, la soixantaine maxi donc dans une tranche d’âge très peu atteinte, et de toutes façons facilement guérie. Ils font partie du presque million qui s’est rué sur Doctolib juste après les menaces de Macron lundi dernier, non pas pour se protéger, mais pour vite s’assurer un espace de liberté pour leurs vacances. Le pass sanitaire, ils sont pour ! On peut les comprendre. Ils veulent l’obtenir le plus vite possible, et oublier le reste. Parmi eux, certains veulent le rendre obligatoire, comme si cela allait les aider à franchir les portes encore interdites. Si tout le monde a le pass… moins de contrôle… plus de jouissance.

Mais pas tous ! Une bonne partie y est opposée, je l’ai vu samedi. Beaucoup de vaccinés étaient dans la manifestation. Ils ne manifestaient pas contre le vaccin, mais contre son caractère obligatoire, large nuance que les autorités ne veulent pas voir. La liberté d’abord. Ils ne veulent pas du pass qui interdirait à une large partie de la population de vivre normalement, et sans risque comme le montrent les courbes de la diffusion du variant indien qui monte, et celle des hospitalisations et des décès qui chutent comme jamais, atteignant des seuils bientôt proches de zéro.

Ils rejoignent en cela les opposants. Opposants au pass sanitaire d’abord, au nom des libertés fondamentales de se déplacer, de consommer, de vivre. Ceux-là ne veulent pas devenir des citoyens de seconde zone, ne pouvant plus aller boire un café en terrasse, prendre le train, aller voir un film sous prétexte que, même en bonne santé, ils ne sont pas vaccinés. Ils ne veulent pas perdre leur emploi sur une simple injonction d’un président et de son ministre de la Santé, aux dépens de toute loi sociale. Pas de ségrégation sociale en France, c’était le slogan le plus décliné, de diverses manières dans les manifestations samedi.

Opposants aux vaccins proposés ensuite contre le Covid, qui n’ont pas encore fait la preuve de leur innocuité quoi qu’on en dise. Vaccin sans ARN messager à cause des nombreux cas de décès chez Astra Zeneca à la suite des vaccinations de jeunes personnes en particulier. Vaccin avec ARN messager ensuite, car qui peut prédire ce que cette manipulation génétique peut engendrer pour l’avenir ? Qui pourrait aujourd’hui jurer sur la tête de Macron que rien ne se passera dans les dix, vingt, trente années à venir et pour les générations à venir ? On aurait donc manifesté pendant des années contre les aliments OGM, pour finir manipulé comme un vulgaire épi de maïs ou grain de soja qu’on voulait bouter hors de nos assiettes ? Où est passé José Bové ? Ceux-là forment le gros des troupes des « anti », de ceux qui manifestaient samedi, et qui manifesteront encore et encore à l’avenir n’en doutons pas.

Restent les « antivax », le dernier groupe, composé d’opposants à toute vaccination. Ceux-là le sont depuis longtemps, par conviction, par philosophie, par peur ou par tout autre raison aussi respectable que celles qui animent ceux qui sont « pour ».

La réconciliation entre tous ces groupes ne sera pas facile d’autant que les événements s’accélèrent. On voit des médecins opposants au pass ou au vaccin poursuivis, menacés ainsi que leurs familles, ou carrément interné, comme le Pouvoir a osé le faire à l’encontre du Pr Jean-Bernard Fourtillan (lire « Au secours, Staline revient ! Où ? En France ! » du 15 décembre 2020). On voit des centres de vaccination tagués, détruits, incendiés. Bien sûr ce genre de provocation va se multiplier, jusqu’à ce que le mouvement soit discrédité, manœuvre qu’a parfaitement réussie le gouvernement en introduisant les Black Blocs dans les manifestations des Gilets jaunes, rappelez vous-en !

Alors, un peu de discernement, un peu de respect, un peu de tolérance. Personne n’interdit aux gens de se faire vacciner, donc personne ne devrait obliger les gens à se faire vacciner. Il faut éviter la fracture sociale que Macron veut instaurer. Diviser pour mieux régner, divide et impera (1), l’adage attribué à Philippe II de Macédoine est connu de Macron, n’en doutons pas.


- Source : Nice Provence Info

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