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L’infamie est entrée dans l’histoire – Qui étaient les vrais alliés des nazis

Auteur : Fabrizio Poggi | Editeur : Walt | Dimanche, 29 Déc. 2019 - 07h35

Voici un article qui dit que la déclaration infâme du Parlement européen n’est qu’un hors d’œuvre à ce qui se prépare en matière de falsification de l’Histoire de la deuxième guerre mondiale. Il cite des faits irréfutables, mais dénonce l’actualité de l’opération : se débarrasser des communistes dans un temps où montent les revendications sociales contre l’ordre néolibéral et où les peuples sont conduits vers la guerre par un impérialisme en crise. Une fois de plus le cœur de l’opération se trouve en Pologne.

Le monde n’est pas encore entré en 2020, quand vont être célébrés les 75 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale que déjà s’enveniment les débats – attisés depuis de nombreux mois – sur les responsabilités de son déchaînement. Ou plutôt : les cris de toute la démocratie libérale s’enflent sur les prétendues «fautes de Staline et de l’URSS», pour tenter de couvrir leur propre collusion, authentique et vérifiée, avec le nazisme.

Dans la marche par étapes forcées pour interdire le communisme, l’infâme «résolution» de septembre du soi-disant Parlement européen est, pour l’instant, le chef-d’œuvre le plus raffiné des mensonges concernant ces responsabilités. Mais, dans les mois à venir, avec l’approche du 9 mai et l’anniversaire de la capitulation nazie, il y aura des opportunités infinies et on devra revenir sur le thème, qui sera sûrement jumelé avec la question de ceux qui ont été les architectes de la victoire sur le nazisme.

Encore heureux si la Wehrmacht et la Casa Savoia qui ne seront pas associées aux Alliés pour avoir contribué à la défaite des Hitlériens: tous, bien sûr, sont du côté du « bien »; exceptés ceux qui ont soutenu 90% du poids de la guerre, c’est-à-dire l’Armée rouge et les peuples de l’URSS.

Pour le moment, il suffit de rappeler comment les blasphèmes de Bruxelles suivent un moule forgé depuis des décennies par l ‘ « historiographie » libérale et comme un langage tourné vers l’avenir, pas aussi élégant que les eurodéputés, il y a cinq ans, on était déjà allé au-delà de « l’ égalité de responsabilité », en dénonçant même l’invasion soviétique de l’Ukraine et de l’Allemagne. C’était en 2015 et cette fine dialectique n’était autre que celle du premier ministre ukrainien à l’époque du coup d’État, Arsenij Jatsenjuk.

Ces derniers jours, l’atmosphère s’est encore réchauffée après que Vladimir Poutine, lors d’une réunion officieuse des dirigeants du SNG (les États de l’ex-Union soviétique), a défini Józef Lipski, ambassadeur de Pologne en Allemagne de 1934 à 1939, comme un  » Voleur et cochon antisémite », pour avoir proposé au ministre des Affaires étrangères de l’époque Józef Beck (parmi les architectes, en 1934, avec le président Józef Pilsudski, du pacte de non-agression germano-polonais) d’ériger un monument à Varsovie à Adolf Hitler, pour ses paroles d’avant-guerre proposant de déporter tous les Juifs en Afrique.

En général, Vladimir Poutine ne se distingue certainement pas pour ses jugements honorables sur Lénine (il a « placé une mine sous le statut d’État russe » ) ou sur l’URSS ( « elle n’a produit que des galoches, qui ne pouvaient être exportées qu’en Afrique » ); mais, dans ce cas, il n’a fait que citer des documents polonais incontournables, il était également conscient du fait que la diabolisation de l’histoire soviétique représente un moyen d’attaquer la Russie d’aujourd’hui, que le Parlement européen habituellement  définit comme « la principale source de menaces hybrides et contre notre commune sécurité », bien qu’il soit difficile d’assimiler les structures sociales de l’URSS à la Russie.

En Pologne, bien entendu, il est veillé à ne pas admettre la réalité de la collaboration entre Varsovie et Berlin dans les années 1930 et ils en restent plutôt au style « eurodéputé », selon lequel Moscou « tente de réécrire l’histoire de la Seconde Guerre mondiale et de la Russie (URSS) ».

On constate la même attitude de la part de la direction polonaise en Lituanie – la Pologne a également occupé Vilnius depuis 1922, libérée seulement en 1939 grâce à l’Armée rouge – avec le président Gitanas Nauseda qui refuse ouvertement de « permettre que la vérité soit remplacée par faux faux signaux », en référence aux paroles de Poutine selon lesquelles ce n’est pas le pacte Molotov-Ribbentrop de 1939 qui a libéré les mains de l’Allemagne nazie, mais le complot de Munich des puissances occidentales avec Hitler en 1938.

Pas un mot à Varsovie, par exemple, sur la façon dont entre octobre 1938 et mars 1939, avec la « crise des Sudètes », la Pologne avait participé avec la Hongrie et l’Allemagne hitlérienne au démembrement de la Tchécoslovaquie – déchaînant ainsi la Seconde Guerre mondiale – sur la base du pacte de Munich entre Hitler, Mussolini, Daladier et Chamberlain.

Varsovie tente de justifier le pro-nazisme polonais des années 1930, balbutiant “qu’il n’y a pas eu d’invasion en tant que telle” de la Tchécoslovaquie mais seulement une « réponse aux actions militaires tchèques en 1919, quand ils ont envahi la Silésie ».

Mais, précisément selon cette logique, toute spéculation libérale sur la « partition germano-soviétique de la Pologne » s’effondre naturellement en 1939: le 17 septembre de la même année, en fait, l’Armée rouge n’a fait que libérer les territoires occidentaux de l’Ukraine et la Biélorussie, occupée par la Pologne en 1919; occupation sanctionnée par le Protocole de Riga de 1921.

La voix du blogueur russe Mordor rappelle comment, dans les années 1930, une bonne moitié des États européens étaient amis ou alliés de l’Allemagne d’Hitler – la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie, la Finlande – et une autre moitié se sentait à l’aise sous le talon nazi ou manifestait une résistance de façade. Ce fut le rêve commun de « réprimer le bolchevisme » qui a guidé l’objectif de diriger les armées nazies contre l’Union soviétique.

Plus précisément en Pologne, qui continue toujours de rêver d’une renaissance de la Rzeczpospolita Polska (Miedzymorze) de la Baltique à la mer Noire, Varsovie n’a alors pas caché vouloir un « démembrement de la Russie », cibler « l’ Ukraine Soviétique et un débouché sur la mer Noire, à atteindre avec le Reich et la Roumanie » et, déjà en mars 1939, en accord avec Berlin, avait élaboré le plan « oriental  , pour « des attaques conjointes germano-polonaises contre Minsk, Gomel, Zitomir et Kiev ».

Vladimir Poutine, lors de la réunion susmentionnée des dirigeants du SNG, a également énuméré tous les accords conclus avec l’Allemagne d’Hitler, bien avant le soi-disant pacte Molotov-Ribbentrop qui, selon Bruxelles, aurait « divisé l’Europe et les territoires des États indépendants entre deux régimes totalitaires et a ouvert la voie au début de la Seconde Guerre mondiale ».

Parmi ces accords : le pacte Hitler-Pi?sudski déjà mentionné de 1934 ; l’accord maritime anglo-allemand de 1935 ; la déclaration Chamberlain-Hitler du 30 septembre 1938 ; celle franco-allemande du 6 décembre 1938 Bonnet-Ribbentrop ; l’accord lituano-allemand du 22 mars 1939 ; le pacte de non-agression germano-letton du 7 juin 1939.

Igor Sumejko écrit sur news-front.info que le pacte de Munich n’est pas seulement un accord qui intervient « un an avant le pacte de non-agression soviéto-germanique. Monaco a en fait créé cette Allemagne hitlérienne qui a uni l’Europe sur une base antisoviétique ». Concrètement, Monaco a donné aux nazis, sans combattre, une zone, celle des Sudètes précisément, consolidée par une ligne de fortifications en comparaison de laquelle Maginot et Sigfrid ont disparu.

Lors du procès de Nuremberg, Sumejko, le chef d’état-major de l’Oberkommando der Wehrmacht, le maréchal Wilhelm Keitel , rappelle que « nous étions inhabituellement heureux de ne pas en être arrivés à une opération militaire, car nous avions toujours estimé que nous n’avions pas les moyens suffisants pour un assaut contre les fortifications de la frontière tchécoslovaque ».

La vérité sur le déclenchement de la guerre, ainsi que les faits, et non la propagande libérale, sur qui a vaincu le nazisme: tout cela est de l’histoire. Mais pas seulement ça. Aujourd’hui, la déformation de cette histoire, d’une part, offense les victimes du nazifascisme et les architectes de la libération et, d’autre part, ouvre la voie à l’interdiction « institutionnelle » des communistes; la préparation des consciences à une telle démarche a commencé depuis de nombreuses années, seul l’acte formel fait défaut. La seule levée ne peut venir que des communistes eux-mêmes.

Traduction: histoireetsociete


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