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Liban, des masses manipulées en quête de liberté

Auteur : Laith Marouf | Editeur : Walt | Vendredi, 08 Nov. 2019 - 15h14

Maintenant que le complot derrière les manifestations au Liban devient clair, et que l’euphorie qui assombrit l’esprit des masses qui aspirent à la liberté s’est dissipée, il est temps de revoir comment une autre « révolution de couleur » s’est produite.

Le Liban, comme tous les pays vivant sous le joug du capitalisme impérialiste, est un pays aux disparités extrêmes. Le Liban, comme presque tous les États décolonisés, n’a pas réussi à l’être complètement à l’âge de la libération après la Seconde Guerre mondiale. Le Liban, comme tous les États arabes, est un champ de bataille de l’impérialisme de première ligne depuis 1912. Le Liban, c’est un appendice haché d’un tout, avec de fausses frontières destinées à le maintenir faible et facile à manipuler. Le Liban a été l’expérience impérialiste originale de balkanisation, avec une constitution sectaire et un méli-mélo de sectes et de religions.

Le Liban a également été un lieu de résistance inébranlable à l’impérialisme, un État qui a été confronté à une guerre constante depuis sa création forgée de toutes pièces ; un État qui n’a pas encore été pleinement conquis. La première vague de résistance contre l’impérialisme au Liban a pris fin avec la défaite du nationalisme arabe, du socialisme et de la résistance palestinienne, à travers la guerre civile et l’occupation israélienne, US et française de Beyrouth.

Le mouvement de résistance du Hezbollah, né après cette défaite, a réussi à expulser Israël de la majeure partie du pays ; mais n’a pas pris le contrôle du gouvernement pour ne pas déclencher une autre guerre civile.

Depuis l’effondrement de l’Union Soviétique, le Liban a figuré sur la liste des pays de l’Empire destiné au changement de régime et à la recolonisation. Au début, la présence syrienne, avec tous ses problèmes, a tenu ce plan à distance. Puis l’Empire et ses outils ont assassiné Hariri Sr. et ont blâmé la Syrie, forçant le retrait de l’armée qui ne voulait pas provoquer une guerre civile.

Puis vint la guerre de 2006, soutenue par tout le poids militaire et diplomatique de l’Empire et de ses vassaux régionaux. Le Hezbollah a remporté la victoire et a réussi à trouver un partenaire dans la sphère politique chrétienne qui était un nationaliste anti-israélien, encore une fois, avec tous ses problèmes.

De cette façon, le gouvernement et l’armée libanaise ont cessé d’être des outils à part entière de l’Empire. Cet arrangement est la cible de l’Empire depuis lors.

La guerre contre la Syrie avait pour but de couper la ligne d’approvisionnement du Hezbollah et de forcer un massacre wahhabite de ses forces au Liban. Heureusement, le Hezbollah n’a pas attendu que les Contras wahhabites atteignent le sud ou Beyrouth ; il les a engagés sur la terre syrienne et a aidé à les vaincre.

Bien qu’il s’agisse d’un pari majeur, un pari qui a permis aux dirigeants sunnites au Liban, sous contrôle saoudien, de prétendre qu’il ne s’agissait pas d’un mouvement de résistance mais d’une force opprimant les sunnites de Syrie ; le Hezbollah a gagné la loyauté des chrétiens et de la majorité des civils dans ce pays qui ont eu peur de voir des champs de tueries et des usines à viol dans les rues de Beyrouth.

Nous assistons donc maintenant à une nouvelle phase de déstabilisation destinée à anéantir le Hezbollah ou sa capacité à avoir son mot à dire dans le gouvernement libanais. Tout d’abord, un effondrement financier artificiel a été déclenché par les sanctions US et la Banque Centrale qu’il contrôle. Les ministres collaborateurs du gouvernement ont déclenché des grèves d’enseignants, des manifestations de réfugiés palestiniens et des pénuries de gaz et de pain.

Des manifestations ont été délibérément déclenchées, puis manipulées par une couverture 24 heures sur 24, pour aboutir à la chute du gouvernement de coalition, puis à l’attaque du Hezbollah.

Ce qui n’a pas pu être réalisé en 2006 et 2012 est facilité par la gauche crédule et infiltrée, et par les masses manipulées en quête de liberté.

J’ai encore pleinement confiance en ce que le Hezbollah survivra à ce dernier complot pour le neutraliser ; j’espère simplement que cela ne se fera pas au prix d’une guerre civile et de centaines de milliers de martyrs.


- Source : RI

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