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Mercredi, 24 Avr. 2024

Les représailles de Macron contre un journal de La Réunion

Auteur : Eric Scavennec | Editeur : Walt | Lundi, 28 Oct. 2019 - 16h00

En visite sur l’île de La Réunion, Emmanuel Macron a fait l’objet d’une Une acerbe du JIR (Journal de l’île de La Réunion) qui titrait « Pour l’instant, c’est du vent ». Réponse immédiate : le quotidien régional a été mis à l’écart d’un déplacement du président. Nouvel exemple du rapport contrarié du pouvoir à la liberté de la presse…

Le 24 octobre, le JIR publiait une Une mordante concernant la visite présidentielle dans le département d’outre-mer :

La réaction de l’équipe présidentielle ne s’est pas faite attendre : suite à la publication de cette Une, l’Élysée a mis à l’écart le quotidien d’un déplacement organisé dans le quartier des Camélias à Saint-Denis. Le quotidien ne s’est pas démonté pour autant. Dans le numéro du 25 octobre, il publie une page blanche à propos de la visite présidentielle :

Ainsi qu’un éditorial dont voici l’introduction ci-dessous :

« Vous trouverez aujourd’hui dans nos colonnes une page blanche. Pour marquer le coup et faute de mieux. Nous aurions beaucoup aimé vous raconter les poignées de mains, les tapes dans le dos et les bises aux matantes émoustillées. Le Président de la République s’est offert hier matin une visite, improvisée, aux Camélias. Mais nous n’avons pas été conviés à couvrir cette séquence. Le gratin de la presse nationale y était, nos confrères de la presse locale, aussi. Mais pas nous. Nos journalistes sont restés à quai à la préfecture quand leurs collègues montaient dans le bus de la visite organisée. Ils étaient pourtant rasés de près et habillés sur leur 31, ils sentaient bon. Il y a forcément, donc, une autre explication. Il leur a clairement été signifié qu’il n’y avait pas de place pour eux. Difficile alors dans pareil cas de ne pas y voir le signe d’une punition mesquine. Parce qu’il ne fait pas bon se montrer trop critique à l’égard du Président. On nous l’a fait savoir. La Une de notre édition d’hier ; « Pour l’instant, c’est du vent »; a déplu en haut lieu. Tant pis. Ou tant mieux. Car si c’était à refaire, nous ne changerions pas un mot de ce titre. Il n’y aura donc de notre côté ni excuse, ni révérence. La présidence va devoir se trouver d’autres courtisans ».

On le savait déjà, Emmanuel Macron aime la presse… lorsqu’elle est servile. Et il faut bien dire qu’il est servi par une partie de la presse quotidienne régionale qui ne manque pas l’occasion de se plier à ses exigences. L’exemple du JIR montre cependant que tous les titres de la presse régionale ne sont, heureusement, pas tous aux ordres.


- Source : Acrimed

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