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Hong Kong: une contre-révolution qui se prétend une «libération »

Auteur : Robin Philpot | Editeur : Walt | Mercredi, 21 Août 2019 - 19h15

Un mouvement que les officines du Département d’État américain, d’Affaires globales Canada et autres britanniques, aidé en cela par nos médias complaisants, ont baptisé « pro-démocratie » occupe beaucoup de place ces jours-ci, constituant une déferlante qui noie toute perspective historique. Et pourtant, le pays le plus peuplé du monde mérite qu’on tienne compte de son histoire.

En 1820, la Chine « contribuait à plus de 32% au produit intérieur brut mondial Sont ensuite intervenues, presque 20 années plus tard, les infâmes guerres de l’opium et ce fut le début de la période la plus tragique du grand pays asiatique », écrit feu Domenico Losurdo, dans Fuir l’histoire (Éditions Delga, 2007). Le pays a ensuite subi immédiatement « des agressions, des amputations territoriales successives [dont Hong Kong]et des humiliations de toutes sortes ».

Les guerres d’opium ? C’était un stratagème des Britanniques. Devant le refus de la Chine de commercer avec l’Angleterre, car ce pays était auto-suffisant, les marchands et représentant britanniques ont eu l’idée d’exporter vers la Chine des quantités énormes d’opium produites dans leur colonie voisine, l’Inde. Les Britanniques peuvent compter aussi sur tous les impérialistes de l’époque, quoiqu’en concurrence féroce, dans cet assaut contre la Chine (France, Russie, Portugal, Japon, États-Unis, Allemagne, Italie). La France, par exemple, avait une concession à Shanghai. À l’entrée, en 1885, on pouvait lire sur l’écriteau : « Entrée interdite aux Chinois et aux chiens ».

Alors que Goethe écrivait en 1827, la Chine avait une littérature florissante « quand nos ancêtres vivaient encore dans les bois », au moment de la révolution chinoise de 1949, la population chinoise figurait parmi les plus pauvres de la planète et vivait dans des conditions de misère.

En fait, plus de 100 ans après, quand la révolution de 1949 a triomphé, c’était le début du retour de ce pays à la place qui lui revenait. Les deux grands défis qu’avait la Chine révolutionnaire et anticoloniale : récupérer les parties du territoire amputées au cours du siècle précédent (Hong Kong, Macao, Taïwan et d’autres) et rehausser le niveau de vie de l’ensemble de la population. (Dans le cas de Hong Kong, contrairement à l’Inde, qui a récupéré Gao par la force lors de l’indépendance, la Chine a bien voulu respecter le bail colonial que les Britanniques leur avaient arraché et qui est venu à échéance en 1999).

La réunification du grand pays asiatique n’a jamais été acceptée par les puissances coloniales qui avaient participé pendant tout ce temps du viol de la Chine et de la population chinoise. Et elle n’est pas plus acceptée aujourd’hui, non plus. Rappelons que au moins deux fois (1954 et 1958), le président américain a menacé d’utiliser la bombe atomique contre la Chine pour l’empêcher la réunification territoriale.

Sans ce contexte historique, il est impossible de comprendre ce qui se passe aujourd’hui. On se fait embarquer par une déferlante de propagande.

Bref, on assiste à l’exercice du droit à l’autodétermination d’une grande nation, la Chine (1/7 de la population mondiale) contre la volonté des puissances impérialistes réunies. Elle mérite notre appui.

Image d'illustration: la deuxième guerre de l’opium

(Merci à Domenico Losurdo pour son livre Fuir l’histoire, éditions Delga, 2007.)


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