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Israël possède «L’armée la plus morale du monde»?

Auteur : Philip Giraldi | Editeur : Walt | Vendredi, 02 Août 2019 - 17h49

Il y a huit jours, dans le village de Wadi al-Hummus, à Jérusalem-Est occupée illégalement par Israël, onze bâtiments palestiniens contenant soixante-dix appartements de familles, ont été démolis par une opération militaire menée par plus de mille soldats, policiers et employés municipaux, avec des bulldozers, des tractopelles et des explosifs. Les habitants qui ont résisté ont été roués de coups par les soldats, jetés en bas des escaliers, et ont même été tirés à bout portant avec des balles de caoutchouc. Les soldats ont été filmés en train de rire et de fêter leur sale job. Les occupants qui n’ont pas résisté et qui ont levé les mains en signe de reddition, n’ont pas été épargnés, tout comme les observateurs étrangers qui se sont joints à ceux qui protestaient d’indignation. Les blessures subies par quelques victimes ont été photographiées et sont disponibles en ligne.

Douze Palestiniens et quatre observateurs britanniques ont dû être hospitalisés. Les Britanniques ont dit avoir été « piétinés, traînés par les cheveux, étranglés avec un foulard et aspergés de spray au poivre par la police des frontières israélienne. » L’un des hospitalisés a raconté comment les soldats israéliens l’ont traîné par les pieds, soulevé et frappé à coups de pied dans l’estomac, pendant qu’un soldat lui frappait la tête avec le pied à quatre reprises « à pleine puissance » avant de se tenir sur sa tête et de lui tirer les cheveux. Un autre a eu une fracture aux côtes après que « [le policier] m’a shooté dans la gorge et que d’autres ont commencé à me frapper au torse. C’était une démonstration de violence sadique… »

Un autre observateur étranger a aussi été traîné hors de la maison : «… ses mains ont été écrasées au point de lui infliger une fracture aux articulations de la main gauche, et sa main droite qui a subi de graves lésions tissulaires, restera définitivement déformée à moins de subir une intervention de chirurgie esthétique ».

Edmond Sichrovsky, un activiste autrichien d’origine juive qui se trouvait dans l’un des bâtiments, a raconté comment les forces israéliennes ont enfoncé la porte, traîné dehors en premier les Palestiniens, « frappé le grand-père au sol devant ses petits-enfants qui pleuraient et criaient. » Les téléphones portables ont été pris de force pour exclure toute prise de vue ou photo avant que les soldats ne commencent à l’attaquer, ainsi que quatre autres activistes. « J’ai été frappé à plusieurs reprises et me suis agenouillé, ce qui m’a fait saigner du nez et laissé de multiples coupures, ainsi que les lunettes cassées d’un coup de genou au visage. Une fois dehors, ils m’ont plaqué contre une voiture en criant des insultes contre moi et les militantes, en les qualifiant de putains ».

Les bâtiments ont été détruits parce qu’ils étaient trop près du mur de séparation israélien, le gouvernement de Benjamin Netanyahou parlant « de problèmes de sécurité. » Les familles qui vivaient dans les bâtiments n’ont eu ni le temps ni la possibilité d’enlever leurs meubles et leurs autres biens. Ils devront maintenant fouiller les décombres pour voir ce qu’ils peuvent récupérer, si les soldats israéliens le leur permettent. Ils devront aussi trouver d’autres endroits pour vivre, les Israéliens n’ayant pris aucune disposition pour les héberger.

Les bâtiments avaient été construits légalement sur des terres sous contrôle de l’Autorité palestinienne, un détail que les autorités israéliennes ont choisi de considérer hors de propos. Quand les Palestiniens protestent contre ce genre de comportement arbitraire, ils sont renvoyés devant les tribunaux militaires israéliens, qui entérinent toujours les décisions du gouvernement. Et la kleptocratie de Netanyahou a clairement fait savoir qu’elle ne reconnaissait pas le droit international sur le traitement des personnes sous occupation.

Les bâtiments ont été détruits quelques jours après que des colons israéliens déchaînés poursuivaient leur campagne de destruction des moyens de subsistance de leurs voisins palestiniens. Le 10 juillet, en Cisjordanie, dans une démarche délibérée visant à chasser les Arabes de leurs terres en rendant impossible l’agriculture et en étranglant l’économie locale, des centaines d’oliviers ont été brûlés. Les oliviers sont particulièrement ciblés car cette culture marchande met plusieurs années à pousser et à produire. Il est aussi bien connu que les colons israéliens tuent le bétail, empoisonnent l’eau, détruisent les cultures, incendient les bâtiments, battent et même tuent les agriculteurs palestiniens et leurs familles. Et à Hébron, les colons ont encerclé la vieille ville, jeté des excréments et diverses ordures dans les magasins palestiniens situés en contrebas qui tentent toujours de travailler. Il ne devrait surprendre personne que les colons juifs qui se livrent à la violence sont rarement arrêtés, encore moins jugés et quasiment jamais punis. L’horrible régime de Benjamin Netanyahou a déclaré que ce qui était naguère la Palestine est désormais le pays appelé Israël, et qu’il est uniquement pour les Juifs. Le meurtre d’un Palestinien par un Israélien juif, est considéré de facto comme un délit mineur.

 

Et pendant ce temps, le carnage se poursuit à Gaza, avec plus de 200 morts et plusieurs milliers de blessés parmi les manifestants palestiniens désarmés, dont beaucoup d’enfants et de membres du corps médical. Dernièrement, les tireurs embusqués de l’armée israélienne ont reçu l’ordre de viser les chevilles des manifestants, pour qu’ils restent mutilés à vie. Voilà les recettes qu’il faut appliquer pour être « l’armée la plus morale » du monde, comme le raconte le pseudo-intellectuel français Bernard-Henri Levy, qui démontre cette fois encore que la tribu sait se serrer les coudes. Mais les crimes de guerre d’Israël nécessitent aussi le soutien illimité des États-Unis, à la fois en argent et en couverture politique, pour permettre que tout arrive. Israël ne tuerait pas les Palestiniens avec une telle impunité sans le feu vert de Donald Trump et de son ami colon, l’ambassadeur David Friedman, soutenu par un Congrès qui semble préférer les Israéliens aux Étasuniens.

Comment se fait-il que le traitement horrible que réservent aux Palestiniens les Israéliens, aidés et encouragés par la diaspora juive mondiale, ne figure pas dans les gros titres du monde entier ? Pourquoi mon gouvernement, avec son programme hautement suspect, mais néanmoins déclaré, consistant à « apporter la démocratie et la liberté à tous », reste le bec clos à propos des Palestiniens ? Ou ne condamne-t-il pas le comportement d’Israël, comme il l’a déjà fait pour l’Afrique du Sud ?

Peut-on seulement imaginer ce que seraient les manchettes du New York Times et du Washington Post, si des soldats et des policiers expulsaient et tabassaient les résidents de logements dans une ville aux États-Unis ? Mais curieusement, Israël s’en tire toujours, quoi qu’il fasse, et les politiciens des deux bords se réjouissent de l’immuabilité de la « relation spéciale » avec l’État juif.

À la suite des démolitions de maisons, en opposant son veto au Conseil de sécurité, Washington a une fois de plus empêché les Nations Unies de blâmer Israël pour son comportement. En conséquence, l’État juif n’est jamais tenu pour responsable de ses agissements horribles.

Pour être vraiment honnête, il faut dire qu’Israël est le nec plus ultra en matière de régime voyou. Avec l’aide du compère étasunien, il est parfait pour transformer ses voisins en ruines fumantes. Israël est manifestement malfaisant, et il n’est pas dans l’intérêt des États-Unis de continuer à être entraîné dans cette déchéance morale.

Cet article a été publié initialement en anglais par

Traduction Petrus Lombard


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