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L’OTAN pour mener la guerre en mer Baltique

Auteur : Manuel E. Yepe | Editeur : Walt | Vendredi, 12 Juill. 2019 - 16h41

L’alliance militaire occidentale tente de transformer la mer Baltique en un « lac de l’OTAN ». La Suède et la Finlande participant déjà ouvertement à des exercices militaires de l’OTAN et ne cachant pas leur participation aux opérations « Cinq-Yeux », l’alliance des renseignements des membres du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, il n’y a dans la Baltique qu’un pays qui ne relève pas de l’OTAN et qui est l’unique objectif de l’OTAN : la Russie.

L’OTAN et ses partenaires « non-membres », la Suède et la Finlande, ont accru les tensions militaires dans la Baltique à cause du gazoduc Nord Stream 2 de Gazprom, qui fournira directement le gaz russe à l’Allemagne. Le gazoduc passe juste au sud de l’île danoise de Bornholm, qui est plus proche de la Suède que du Danemark. Quatre pays participant au Nord Stream 2 ont approuvé des plans pour la construction du gazoduc. Le Danemark est le seul obstacle.

Donald Trump a salué le refus du Danemark de soutenir le Nord Stream. Cependant, l’éloge de Trump pour la décision du Premier Ministre danois de droite Lars Lokke Rasmussen était prématuré et de courte durée. En juin, une « alliance rouge » formée par le nouveau Premier Ministre social-démocrate Mette Frederiksen avec les sociaux-libéraux du Parti Populaire Socialiste, l’Alliance rouge-verte, le Parti social-démocrate des îles Féroé et Siumut du Groenland a vaincu la coalition de droite de Rasmussen aux élections générales. En tant que Premier Ministre, Frederiksen est censé vouloir que le Danemark réaffirme sa politique étrangère indépendante sans recevoir d’ordres de Washington, en particulier d’une administration américaine qui s’oppose à la plate-forme social-démocrate, environnementale et des libertés civiles des sociaux-démocrates et de leurs alliés de coalition.

L’Alliance rouge-verte soutient le retrait du Danemark de l’OTAN. Frederiksen sera contraint de traiter avec le Service de Renseignement danois (FE), qui a contribué à faire du Danemark un allié en matière de renseignement pour l’Agence de Sécurité Nationale américaine (NSA) et un membre inconditionnel de l’alliance nordique du renseignement entre le Danemark, la Norvège, la Suède et la Finlande depuis l’époque de la guerre froide.

N’ayant jamais été adapté aux réalités de l’après-guerre froide, le FE continue d’être organisé comme un service de renseignement de première ligne de l’OTAN sur la Baltique, prêt à défendre le détroit de la Baltique contre l’action militaire de la République Démocratique d’Allemagne et de l’Union Soviétique, qui n’existent plus, ainsi que comme membre du Pacte de Varsovie, qui n’existe plus également. Les capacités de renseignement des signaux du FE (SIGINT) visent à intercepter le trafic des communications commerciales par satellite et ont peu ou pas la capacité de cibler les communications au Moyen-Orient.

Le petit budget du FE a conduit à une dépendance excessive à l’égard de la Central Intelligence Agency (CIA) car elle rend le produit de son travail « excessivement falsifié ». Ce que les analystes danois du renseignement reçoivent de la CIA n’est pas beaucoup plus révélateur que ce qui est normalement lu dans The Economist, le Financial Times ou le New York Times. Par exemple, le FE accorde peu d’attention à l’arabe, le farsi, l’ourdou, le tamoul, le turc et le kurde, langues parlées par de nombreux immigrants de première et deuxième génération et citoyens danois. Au sein du FE, il a été suggéré de construire ses propres plates-formes d’interception de signaux (SIGINT) sur les navires qui collectent indépendamment des informations du golfe Persique, de la mer d’Oman et d’autres points chauds où des intérêts danois sont impliqués. Cependant, le gouvernement danois semble se contenter d’une position bien inférieure à celle des Américains. L’importance croissante de la flotte aérienne suédoise SIGINT, y compris l’avion espion Golfstream IV intercepté par l’avion russe SU-27 près de Kaliningrad, se reflète dans le fait que la Suède et les États-Unis ont pleinement intégré leurs capacités aéroportées SIGINT dans le cadre de l’OTAN. A bien des égards, l’Établissement Radioélectrique de Défense Nationale ou « Försvarets radioanstalt » (FRA), qui exploite des avions suédois SIGINT, dont le Gulfstream IV intercepté par la Russie avec le RC-135V américain, est devenu un allié encore plus important pour les États-Unis que les agences SIGINT des membres effectifs de l’OTAN.

Bien que la Suède et la Finlande prennent le temps politiquement d’adhérer à l’OTAN, leurs politiques militaires en ont fait des membres de facto du bloc militaire.

Traduit par Réseau International


- Source : Alai (Equateur)

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