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Syrie: Jupiter, en « chef de guerre »!

Auteur : Pars Today (Iran) | Editeur : Walt | Lundi, 25 Mars 2019 - 15h24

Ce dimanche 24 mars, soit 24 heures après une nouvelle manifestation monstre contre le régime macronien, son président se félicite de n’avoir plus à s’inquiéter des terroristes qui ont commis « des actes de terreur sur le sol français » et il en explique ainsi la raison : « les Kurdes de Syrie ont vaincu totalement Daech » bien que « la menace de Daech persiste encore ».

Cette position pour le moins contradictoire ouvre grand la voie à une aventure française au Levant au lendemain bien incertain à justifier en effet la décision de Paris à maintenir sa présence militaire illégale en Syrie, et ce, en dépit d’un État et d’une armée syriens qui ont réitéré à maintes reprises n’avoir pas besoin des « forces non mandatées » pour se protéger. Mais un seul tweet, fût-ce d’un ton épique tel qu’il est celui de M. Macron, suffit-il à justifier aux yeux du contribuable français l’obstination de Paris à faire sa guerre au Levant?

Peu de temps après un tweet similaire signé Trump,  Emmanuel Macron a salué, samedi 23 mars la « chute de Daech », rendant hommage à « ceux qui ont combattu les terroristes avec détermination pour la sécurité de la France ». Bien sûr cet hommage trop calibré ne concerne ni l’armée syrienne ni ses alliés russes et iraniens que le renseignement français accuse, toute honte bue, de « complicité avec les terroristes ». Les salutations de M. Macron vont à vrai dire aux Forces démocratiques syriennes (FDS) « en tant qu’alliées de la coalition américaine dont la France occupe la tête depuis le retrait annoncé US.

En effet, les Forces démocratiques syriennes ont proclamé, le 23 mars, la chute du dernier territoire tenu par Daech, Baghouz, une localité syrienne proche de la frontière irakienne.

« Les forces démocratiques syriennes ont annoncé que le dernier bastion de Daech était tombé. Je rends hommage à nos partenaires et aux armées de la coalition internationale, dont la France fait partie. Ils ont combattu les terroristes avec détermination, pour notre sécurité », a twetté Macron, rappelant que « la menace demeure et la lutte contre les groupes terroristes doit continuer », dit M Macron sur son compte twitter

Signe de l’alignement total de la France sur la ligne anglosaxone,  la Première ministre Theresa May évoque presque simultanément avec M. Macron, « une étape historique », émettant aussi la même réserve macronienne : « Nous ne devons pas perdre de vue la menace que représente Daech et le gouvernement (britannique) reste déterminé à éradiquer leur idéologie néfaste. Nous continuerons à faire le nécessaire pour protéger le peuple britannique et nos alliés ».

Presque parallèlement à ce concert franco-britannique de joie et d’enthousiasme, les agences ont fait état d’un communiqué des FDS.  Ces dernières conditionnent toute coopération avec l’État syrien à ce que ce dernier « reconnaisse leur autorité sur le nord-est syrien ».

L’annoncé a été faite le 23 mars par l’un des porte-paroles des FDS, Mustefa Bali, qui proclame l’élimination totale de Daech et une défaite territoriale à 100% de ce groupe et demande à Damas à reconnaître « une autonomie kurde » dans le nord-est.

A quoi rime ce réseau d’annonces et de revendications?

Pour la enième fois depuis son accession au pouvoir, Emmanuel Macron a agi dans le sens des intérêts des États-Unis bien que son discours laisse croire le contraire. Au Levant, l’Amérique de Bolton a prodigué à la France et à ses supplétifs au sein de l’OTAN de se maintenir en Syrie, quitte à avoir à en découdre avec l’armée syrienne ou ses alliés. La Macronie prend ce risque sans demander l’avis du peuple français, estime Hanfi Ghafari, analyste.  En mai 2018, le général François Lecointre, chef d’état-major des armées affirmait que « Daech est une hydre dont il faudra en permanence contrôler qu’elle ne soit pas en train de se réveiller ».

« C’est donc pour contrôler cette hydre que la France compte préserver en 2019 ses bases militaires illégales en territoire syrien. Pour le reste, la feuille de route que les États-Unis ont définie pour leurs supplétifs au sein de l’OTAN pourrait bien correspondre a un rapport récent de l’ONU. Le rapport a prévu, en février, que Daech avait anticipé la chute de son califat pour « renouer avec la clandestinité et la guérilla ». C’est presque un avertissement lancé à la Syrie et à ses alliés. Le rapport dit : « Daech s’emploiera, après sa défaite, à faire dérailler tout processus de normalisation politique, il essaiera d’attiser les tensions sectaires et de se poser en champion des populations marginalisées. Son objectif sera de compromettre les activités de stabilisation et de reconstruction et, de manière générale, d’empêcher le développement économique ».

Le texte souligne aussi de façon bien significative de « gros moyens financiers dont dispose Daech » : «Ce sont des réserves d’un montant de 50 à 300 millions de dollars. Les cellules de Daech devraient s’autofinancer et subvenir à leurs besoins grâce à diverses activités, notamment l’extorsion, l’enlèvement contre rançon ou d’autres activités criminelles. D’après certains rapports, le groupe conserve des informations sur les populations locales, qui pourraient être utilisées dans le cadre de futures opérations visant à extorquer ou à soutirer de quelque façon des financements de zones qui étaient précédemment sous son contrôle », précise encore le rapport d’un ton menaçant.


- Source : Pars Today (Iran)

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