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OGM: une arme biologique en projet aux Etats-Unis?

Auteur : Journal de l'Environnement | Editeur : Walt | Lundi, 08 Oct. 2018 - 15h57

Les Etats-Unis pourraient relancer la course aux armes biologiques, cette fois-ci avec les OGM: c’est ce que disent craindre des chercheurs, dans un article publié vendredi 5 octobre dans la revue Science.

Entrée en vigueur en mars 1975, la Convention sur l’interdiction des armes biologiques semble de nouveau une forteresse assiégée, si l’on en croit l’article signé par Richard Guy Reeves, de l’Institut Max Planck de biologie évolutive à Plön (Allemagne), et ses collègues. Les faits qu’ils révèlent ont de quoi faire trembler, alors que les tensions s’accentuent entre grandes puissances, au premier rang desquels les Etats-Unis, la Chine et la Russie.

«INSECT ALLIES»

Les chercheurs y révèlent l’existence d’un programme de recherche, annoncé en novembre 2016 par une agence du département américain de la défense, la DARPA (Defense Advanced Research Projects Agency).

D’un budget d’environ 27 millions de dollars, ce projet, dénommé «Insect Allies», vise à modifier génétiquement des plantes par transfert horizontal de gène. Et non pas vertical, comme les OGM classiques, dont la modification génétique (résistance aux herbicides, production de substances insecticides, etc.) est introduite dans quelques cellules, puis transmises via la descendance.

Par transfert horizontal, ce sont au contraire les plantes matures qui sont ciblées, et non plus des cellules souches. En l’occurrence, le programme «Insect Allies» repose sur des virus porteurs de la modification génétique. Mais l’originalité du projet, et son aspect le plus inquiétant, c’est que ces virus seraient conférés par des insectes, eux-mêmes lâchés sur des cultures.

AGRICOLE, MAIS PAS QUE…

Quelle serait la finalité d’une telle démarche? Purement agricole, si l’on en croit la DARPA, pourtant spécialisée dans la recherche militaire. Enfin presque: l’agence reconnaît que la technique permettrait, sans plus de précisions, de contrer des «menaces dues à des acteurs étatiques ou non étatiques».

Ce dont doutent sérieusement les chercheurs, qui rappellent qu’une stratégie de défense, censée être rapidement mise en place, reposerait plus aisément sur des épandages de produits que sur l’utilisation d’insectes.

Selon les chercheurs, la visée offensive, qui violerait la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, semble plus probable. D’autant qu’une telle technique permettrait aisément, sous réserve de cibler les bons gènes, de détruire des cultures agricoles à grande échelle.

TROIS UNIVERSITÉS AMÉRICAINES PARTENAIRES

Trois consortiums de recherche ont à ce jour annoncé avoir signé un contrat de recherche avec DARPA pour travailler sur Insect Allies: l’Institut Boyce Thompson (université de Cornell, New York), l’université d’Etat de Pennsylvanie et l’université d’Etat de l’Ohio.

Leurs travaux, qui seront dans un premier temps validés sous serre, portent sur la tomate et le maïs. Or celui-ci constitue une céréale primordiale pour l’alimentation de centaines de millions de personnes, particulièrement en Amérique du Sud et en Afrique.


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