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Un film censuré révèle la campagne menée en secret sur Facebook par The Israel Project

Auteur : Ali Abunimah et Asa Winstanley | Editeur : Walt | Mardi, 25 Sept. 2018 - 15h29


The Israel Project, un important groupe de plaidoyer basé à Washington, s’efforce d’élargir son influence au moyen d’une campagne secrète sur Facebook. C’est ce que révèle The Lobby – USA, un documentaire d’Al Jazeera tourné clandestinement et jamais diffusé en raison de la censure exercée par le Qatar à la suite de pressions de la part d’organisations pro-israéliennes.

La vidéo ci-dessus, une exclusivité de The Electronic Intifada, montre des extraits obtenus récemment grâce à une fuite.

Des séquences obtenues précédemment et publiées par The Electronic Intifada et le Grayzone Project ont déjà révélé les manœuvres insidieuses de groupes anti-palestiniens, élaborées et menées à bien en collusion avec le gouvernement israélien.

Dans les clips les plus récents, on entend David Hazony, directeur général de The Israel Project, dire au journaliste clandestin d’Al Jazeera : « Parmi les choses que nous faisons, certaines échappent à tous les regards. Nous collaborons avec beaucoup d’autres organisations ».

« Nous produisons des contenus qu’elles publient en y apposant leur nom », précise Hazony.

Une partie importante de l’opération consiste à créer un réseau de « communautés » Facebook centrées sur l’histoire, l’environnement, les affaires mondiales ou le féminisme, sans aucun lien apparent avec le plaidoyer pro-Israël, mais utilisées par The Israel Project pour répandre des messages pro-Israël.

« Un truc secret »

La page Facebook « Cup of Jane » définit ainsi son objet : « Sugar, spice and everything nice » [chanson traditionnelle qui décrit en quoi sont faites les petites filles : « du sucre, des épices, et toutes les bonnes choses »]. Elle est gérée par The Israel Project dans le cadre d’une campagne d’influence « secrète ».

Dans une conversation également révélée par les extraits vidéo fuités, Jordan Schachtel, qui travaillait à l’époque pour The Israel Project, décrit au journaliste d’Al Jazeera infiltré la logique et l’étendue de l’opération Facebook occulte.

Le journaliste infiltré, dont le pseudonyme est « Tony », se faisait passer pour un stagiaire de The Israel Project.

« Nous regroupons une quantité de médias pro-Israël en passant par des médias sociaux différents de ceux utilisés par The Israel Project », indique Schachtel. «  Nous avons donc une quantité de projets parallèles au moyen desquels nous cherchons à influer sur le débat public ».

« Voilà pourquoi c’est un truc secret », précise Schachtel. « Parce que nous ne voulons pas que les gens sachent que ces projets parallèles ont un rapport avec The Israel Project ».

Tony demande alors si l’idée, pour « tout le reste du matériel qui ne concerne pas Israël, c’est de faire mieux passer ce qui concerne Israël ».

« C’est juste qu’on souhaite, si tu veux, bien brasser tout ça ensemble », explique Schachtel.

Une de ces pages Facebook, Cup of Jane, a presque cinq cent mille followers.

La page « À propos » de Cup of Jane indique le thème « Sugar, spice and everything nice ».

Mais nulle part il n’est révélé que cette page a pour but de promouvoir Israël.

Certes, la page « À propos » précise que Cup of Jane est « une communauté lancée par le projet Future Media de TIP ».

Mais Israël n’est pas mentionné de façon directe et explicite, et jamais il n’est indiqué que « TIP » signifie The Israel Project.

The Electronic Intifada a des raisons de penser que cette référence permettant de savoir qui est derrière la page, aussi vague soit-elle, n’a été ajoutée que lorsque The Israel Project a appris l’existence du documentaire clandestin d’Al Jazeera et, vraisemblablement, s’est attendu à être démasqué.

De plus, The Israel Project a ajouté sur son propre site web une mention indiquant qu’il gère les pages Facebook. Mais sur les pages Facebook en question, aucun lien ne conduit à son site web.

Il n’y a dans l’archive Internet aucun indice relatif à l’existence de cette page avant mai 2017 – des mois après que la fausse identité de « Tony » a été mise au jour.

Selon Schachtel, The Israel Project met en œuvre des ressources considérables pour produire Cup of Jane et un réseau de pages similaires.

« Nous avons une équipe qui fait dans les 13 personnes. Nous travaillons à tout un tas de vidéos, d’explicatifs », dit-il à Tony dans le documentaire d’Al Jazeera. « Une bonne partie, c’est juste des sujets variés, et ensuite il y en a peut-être dans les 25 pour cent qui vont être plus ou moins basés sur Israël ou les Juifs ».

Al Jazeera affirme dans le documentaire avoir « contacté toutes les personnes apparaissant dans ce film. Aucune des organisations de plaidoyer pro-Israël ni aucun des individus qui travaillent pour elles n’a réagi à nos allégations ».

Pseudo-progressistes

Cup of Jane essaie de se donner une crédibilité progressiste en affichant des photos et des citations de femmes noires renommées comme Maya Angelou ou Ida B. Wells, à qui la page a rendu hommage pour son anniversaire en ces termes : « penseuse, écrivaine et militante révolutionnaire ».

On trouve aussi des billets sur la pionnière de l’écologie Rachel Carson ou sur Emma Gonzalez, qui a lancé avec ses camarades de classe une campagne nationale pour le contrôle des armes à feu après avoir survécu au massacre commis dans son lycée de Parkland, en Floride, en février 2018.

Au milieu de ce flot de messages à saveur progressiste sont nichées des attaques contre de véritables mouvements progressistes, par exemple la Dyke March [Marche des Gouines] de Chicago, dont les organisatrices ont affronté une campagne de diffamation du lobby israélien après avoir demandé à des provocateurs pro-Israël de quitter leur marche en 2017.

Lire l’article complet ICI


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