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Faux drapeaux et fausse réalité

Auteur : Gordon Duff | Editeur : Walt | Vendredi, 11 Mai 2018 - 23h03

Il y a quelques années, les expressions « faux drapeau » et « théorie du complot » allaient de pair. Il était impensable de suggérer qu’un gouvernement puisse lancer une attaque contre son propre peuple ou un allié, puis en ferait porter le chapeau à un tiers.

Ceci en dépit du fait flagrant que les « faux drapeaux » existaient avant les temps bibliques et font partie de la politique de toute nation, le but des services de renseignement n’étant pas de faire grand chose d’autre. En fonction des besoins, pour influencer la politique et imposer le cours des événements, ces services planifient et exécutent des attaques sous faux drapeau. En fait, c’est un outil unique, le plus terrible et le plus utilisé.

Ce n’est plus secret aujourd’hui. À part dans les régions où la presse est sous censure stricte, comme aux États-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne et en France, où sont réfutées les « théories du complot » basées sur d’accablantes réalités, des quantités de faits, des analyses à portée de tout enfant. Le terrorisme sous faux drapeau est désormais ce qui alimente les déclarations autoritaires des gouvernants et du journalisme d’investigation.

Je pense que la kyrielle ininterrompue d’histoires sortant de Syrie, les « bombardements avec des barils » et les « attaques au gaz, » sont un faux drapeau visant à amuser la galerie pendant qu’Israël abat au vu de tous des Palestiniens désarmés, vole leurs terres, les enferme dans des ghettos, dans des Auschwitzs modernes, et joue éternellement l’atout de l’Holocauste pour éviter la justice internationale.

Le vrai problème n’est pas nécessairement que les événements ne sont pas ce qu’ils semblent être. Le public est de plus en plus capable de discerner leur vraie nature depuis que l’Internet permet à la réalité de s’immiscer dans le domaine public, les médias grand public étant devenus moins crédibles.

La seule façon de contrecarrer la réalité sortie de l’Internet, c’est la guerre psychologique : une forme de « faux drapeau » intellectuel s’intéressant à une réalité précise pour l’étiqueter « canular », et se payant les moyens d’inonder le public de théories alternatives toujours plus improbables et infantiles, jusqu’à noyer la vérité dans une mer de bavardage.

En fait, des enquêtes récentes révèlent que Facebook et Google jouent précisément ce rôle. Ces réseaux sociaux cachent les vérités embarrassantes, interdisent totalement les nouveaux organes de presse, éliminent des faits et des analyses, et promeuvent les théories du complot officielles.

Ces programmes de contrôle étant énormes, des milliards y sont dépensés. Associés aux médias grand public censurés, la réalité perd sa face, car ils ont la capacité de mettre en scène des événements et, si cela se trouve, des massacres de masse et même des coups de théâtre terroristes épiques, comme le 11 septembre. Il n’y a guère de risque car, après des décennies de propagande intense, l’Occident entier est enclin à accuser la Russie, les « Musulmans radicaux » ou les Afro-Américains, et de le faire à point nommé de manière robotique.

Quand on ajoute à cela la promotion de certains livres et l’éducation nationale qui, de la maternelle à l’enseignement supérieur, dispense des idéologies de médiocrité et de soumission à l’autorité, on obtient une machine qui engendre la servilité et le conformisme, récompense l’ignorance et glorifie les croyances gratuites dénuées de réalité.

Grâce à cela, tout devient possible : guerres à la demande ; tout assassinat peut passer pour un « accident » ; jeter au cachot ceux qui disent ce qu’ils pensent sur des sujets « normaux ».

Avec la débâcle de l’Union Soviétique et du communisme, il n’y a plus eu de système politique ou économique alternatif à ce qu’invente le capitalisme et le marché libre. Ainsi, dans les trois dernières décennies, l’absence de contre-pouvoir a induit dans une partie de l’humanité, un relâchement des tendances des plus inquiétants, à la manière de ce que des auteurs de science-fiction appelleraient l’instinct d’insecte ou de ruche.

Considérez ceci : pour gouverner l’ensemble du monde occidental, combien de dirigeants politiques, éventuellement sujets au chantage ou à la compromission, faut-il mettre au pouvoir grâce à des élections truquées ou achetées ?

Aux États-Unis, toute décision gouvernementale peut être cassée par cinq juges de la Cour suprême, et celle-ci comporte au moins cinq juges totalement incompétents, nommés et confirmés par une procédure qui, examinée avec un peu de discernement, est de nature scélérate et conspiratrice.

Voyez les élections aux États-Unis. D’où sortent les candidats ? Y a-t-il vraiment une procédure de nomination transparente, ou les candidats sont-ils choisis dans des « salles enfumées », puis contraints à des d’élections simulées suivies d’une vie à s’en mettre plein la panse au service d’intérêts particuliers ?

Des contre-pouvoirs n’ont jamais vraiment été introduits dans la constitution étasunienne. Jusqu’au 20ème siècle, les sénateurs étaient désignés. Les États peu peuplés, comme le Wyoming, ont deux sénateurs, alors que la Californie, avec sa population plus grande que celle de Grande-Bretagne, en a le même nombre. À l’époque où le Sénat était désigné par les riches, et plus tard quand il a été « élu, » il a toujours été illégitime d’après les normes de représentation équitable fixées par la Constitution

Sous sa forme actuelle, à cause de ce manquement, 15% de la population peut tenir le Sénat. L’autre branche législative, la Chambre des représentants, peut être tenue par 30% des électeurs à cause des calculs tenant compte de la division en districts électoraux. Le fait est que les États-Unis n’ont jamais été voulus démocratiques. La législature bipartite, le système présidentiel bizarre appelé « collège électoral, » et la « star chamber » de la Cour suprême, n’ont qu’un but : faire respecter les diktats de l’oligarchie.

Ainsi, nous en revenons toujours à la seule théorie : Les économies mondiales sont faites et maintenues non pas pour le progrès de l’humanité, mais pour favoriser un régime d’esclavage se perpétuant éternellement. Ce sujet qui était à la base de la doctrine de Marx, Engels et Lénine, a été supprimé des programmes de l’enseignement supérieur.

Revenons donc à l’outil analysé d’aujourd’hui, à savoir la manière dont le terrorisme sous faux drapeau est désormais entré dans le domaine du débat. Il y a une dizaine d’années, présentait-on des charges devant le Conseil de sécurité des Nations Unies ou à La Haye, contre un pays qui financerait systématiquement le terrorisme, armerait des assassins et massacrerait des innocents, simplement pour maintenir le flux d’information ou pour faire diversion à un scandale national ? Rien que par son improbabilité, on aurait pris cela pour une comédie tragi-comique.

Prenez les Casques blancs, un groupe manifestement lié à des services de renseignement, à l’évidence allié de groupes terroristes, financés par des gouvernements, pris encore et encore à simuler de fausses atrocités, et seulement des années plus tard, enfin reconnu mondialement pour ce qu’ils sont. Il est facile de voir que le pouvoir du contrôle de la pensée, de la théorie du chaos et des institutions délabrées, est capable de faire admettre que l’imposture est la réalité.

Le problème pour ceux qui sont derrière les Casques blancs, comme cela semble être le cas aujourd’hui, c’est la « maîtrise des dégâts. » Il y a tant de choses à cacher, pas seulement que ce groupe s’avère être une abomination. Ça va beaucoup plus loin. De ce fait, tous les groupes ayant un impact sur le cours des événements sont contrôlés et infiltrés, et les outils pour faire cela sont puissants et efficaces.

Si une chose ne sert pas, elle peut être gérée pour la rendre utile. Si elle est ingérable, elle peut et sera détruite ; et l’oligarchie au pouvoir qui contrôle les élections, qui envoie des porte-avions et des bombardiers chargés de missiles autour du monde, contrôle aussi chaque organe de presse, chaque école, et même ce que nous ressentons et pensons. Se pourrait-il que ça aille si loin ?

Ne pouvons-nous pas examiner aussi cela, si un humain n’est pas distrait, nourri d’envie de classe, de préjugés raciaux ou de peur, quel impact cela aurait-il sur le cours des événements ? Des noms comme Netanyahou, Boris Johnson ou Trump, récolteraient-ils autre chose que le mépris du public ?

De vraies questions pourraient être posées. La Syrie est-elle une menace pour Israël ? Comment fait la vraie histoire pour coexister avec l’histoire bidon tenant lieu d’explication conventionnelle des guerres de 1967 et de 1973 au Moyen-Orient ? Et si tout ce qui est généralement enseigné et accepté était faux, ce qui est bien évidemment le cas. Pourquoi des Allemands sont-ils emprisonnés pour avoir posé des questions sur l’« Holocauste » ? Est-ce parce que ces questions sont offensantes ou destructrices, ou est-ce que cela prépare autre chose ?

Il est plus sage d’analyser politiquement la guerre civile étasunienne du 19ème siècle, plutôt que les conflits plus récents. L’analyse libre de cette guerre vieille de près de deux siècles, n’est pas délictueux dans une douzaine de nations. Là encore, allons plus loin, non seulement il est délictueux de poser la question, mais il est aussi interdit de demander pourquoi poser la question est délictueux, du moins en Allemagne et en Autriche.

Au début du 19ème siècle, les États-Unis étaient formés du Sud agricole, toujours plus tributaire de l’esclavage afin de maintenir l’économie d’exportation agricole vers la Grande-Bretagne, et du Nord largement contrôlé par les intérêts des banques et du trafic maritime. Pendant tout ce temps, l’équilibre politique s’est déplacé vers l’ouest, tandis que la population entamait sa migration à travers le continent et que des millions d’autochtones étaient systématiquement massacrés par les militaires, dans la plus grande opération de nettoyage ethnique de l’histoire du monde.

La guerre civile n’a rien eu à voir avec l’esclavage. Lincoln a « libéré les esclaves » seulement au cours des années de guerre, pour essayer en définitive de déstabiliser le Sud motivé, non industrialisé, peu peuplé, voué à ne pas tomber sous le joug centralisé des intérêts bancaires internationaux.

C’est l’histoire qui aurait été enseignée il y a 40 ans, mais qui n’existe plus, parce que criminalisée pour son « racisme ». Les États-Unis ont criminalisé l’honneur des héros confédérés et leur mémoire dans une guerre contre les droits des États et la primauté du droit, où la question de l’esclavage n’a été qu’un ajout après coup.

Il faut encore remarquer que la nation qui a libéré les esclaves, a massacré simultanément la population autochtone et mis les survivants dans des camps de concentration, pour qu’ils meurent de faim.

Ainsi, nous voyons que le soutien des États-Unis dans les événements actuels en Syrie ou au Yémen, dans le massacre des Palestiniens, plonge ses racines dans les luttes historiques contre les autochtones d’Amérique.

Derrière tout cela, c’est la guerre du contrôle de la réalité. Facebook et Google se sont maintenant rendus indépendants pour fixer la réalité.

Pour beaucoup de gens aujourd’hui, ceux qui commencent à se réveiller, une question à pleurer se pose outre toutes les autres. Y aura-t-il suffisamment de monde éveillé pour restaurer la santé mentale et la primauté du droit ?

L'auteur, Gordon Duff, est vétéran des Marines de la guerre du Viêt-nam. Il s’est occupé des problèmes des anciens combattants et des prisonniers de guerre pendant des décennies et a conseillé des gouvernements confrontés à des problèmes de sécurité. Rédacteur en chef et président du conseil d’administration de Veterans Today, il écrit en particulier pour le magazine en ligne New Eastern Outlook.

Traduction Petrus Lombard


- Source : New Eastern Outlook

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