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Grande guerre US en Syrie: les détails

Auteur : Pars Today (Iran) | Editeur : Walt | Vendredi, 30 Mars 2018 - 22h26

De retour d’Israël, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, vient d’accuser l’Iran « d’avoir fourni aux Houthis » les missiles qui ont frappé le 25 mars la ville de Riyad.

Quelques heures plus tôt, le Conseil de sécurité faisait passer le bourreau pour la victime, condamnant le tir de missile yéménite contre l’Arabie Saoudite, et fermant les yeux sur plus de quatre ans de crimes contre l’humanité commis par Riyad au Yémen. Parallèlement, l’escalade antirusse est montée d’un cran, le porte-parole de la Première ministre britannique n’écartant plus une action militaire contre la Russie dans le cadre de l’affaire Skripal.

Au regard des évolutions qui se produisent à une extraordinaire vitesse en Syrie, il est difficile de ne pas voir à travers cette escalade politico-médiatique contre l’axe Syrie-Iran-Russie le contrecoup de la défaite que le camp occidental a subie, au bout de sept ans de guerre, en Syrie et de façon plus large au Moyen-Orient.

La récente mise en garde du chef d’état-major de l’armée russe, le général Guérassimov, est d’ailleurs bien significative : selon le général, Moscou dispose d’informations selon lesquelles les terroristes se préparent à mettre en scène l’utilisation par les troupes gouvernementales d’armes chimiques contre la population civile.

Mais que disent ces informations ?

Les terroristes stationnés à al-Tanf, ville qui abrite une base militaire illégale des États-Unis, auraient reçu « vingt tonnes de chlore gazeux et des détonateurs », camouflés en cartouches de cigarettes, pour attaquer une zone densément peuplée de civils sous le contrôle des terroristes. À al-Tanf, située à la frontière syro-irakienne, se trouve en effet le gros des alliés libanais et irakiens de l’armée syrienne, à savoir le Hezbollah et les Hachd al-Chaabi. Toujours selon ces informations, de nombreux avions américains quittent en ce moment la base aérienne d’Incirlik, en Turquie, pour al-Azrak, en Jordanie, base située à quelques kilomètres d’al-Tanf.

À vrai dire, après la perte de la Ghouta orientale — qui devait servir aux Américains de levier de pression et de harcèlement pour pousser l’armée syrienne à stopper ses opérations à Hama et à Abou al-Dhour —, la stratégie guerrière américaine a changé : si avant la perte de la Ghouta, les Américains, les Français, les Israéliens et les Jordaniens projetaient de lancer une grande offensive contre cette localité quitte à s’en emparer par terroristes interposés, le nouveau plan, lui, consisterait à riposter à « une supposée attaque chimique russe à al-Tanf ». Or cette riposte s’effectuerait via des tirs de missiles depuis la Méditerranée et viserait les positions de l’armée syrienne et de la Résistance à Deraa, cette région stratégique sur les frontières entre la Syrie, la Jordanie et Israël, voisine du Golan occupé.

La campagne qui vise l’Iran et la Russie a déjà atteint un niveau bien alarmant avec l’empoisonnement sous faux drapeau de l’espion russe au Royaume-Uni et les accusations de trafic de missiles iraniens au Yémen qui fusent de toute part.

Mais les Américains et leurs sbires se trompent s’ils se croient à même d’inverser la donne en Syrie, où l’armée syrienne contrôle déjà deux tiers du territoire. En cas d’attaque contre la capitale syrienne, la Russie pourrait répondre en frappant à la fois les missiles et les navires à l’origine des tirs. Les États-Unis et leurs alliés croient qu’un grand nombre de missiles de croisière tirés depuis des dizaines de navires et de bombardiers étourdirait la Syrie et ses alliés, sans trop se soucier des conséquences. Eh bien, ils ont tort : outre la possibilité d’une riposte des forces syriennes et russes, il y a un risque dont les généraux US auraient grand intérêt à tenir compte : comment l’armée américaine et l’administration de Trump réagiraient-elles si un navire de guerre US était coulé par des missiles anti-navires ?

En 2006, Israël s’est leurré avec sa propre propagande et a perdu, après le naufrage d’un de ses navires coulés par un missile du Hezbollah, son prestige de puissance navale. Mais les dégâts n’en resteront pas là : une information est tombée ce jeudi qui devrait donner à réfléchir aux décideurs de Washington avant qu’ils n’envoient leurs troupes combattre les forces de la Résistance.

À Raqqa, la base des forces spéciales US/OTAN a été pour la première fois prise pour cible lors d’une attaque des forces de la Résistance populaire syrienne, aidées par la population locale. Aucune information n’a filtré sur le bilan des pertes occidentales, mais une chose est sûre : l’attaque a été suffisamment forte pour contraindre les Américains et leurs alliés européens et israéliens à quitter la base en question. Rien ne dit qu’un tel scénario ne se reproduirait point à al-Tanf…

Lire aussi: Première opération anti-US à Raqqa


- Source : Pars Today (Iran)

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