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Migration de masse venant d’Afrique : planifiée de longue date ?

Auteur : dd | Editeur : Walt | Lundi, 27 Nov. 2017 - 22h37

Dans différentes émissions, Kla.TV a évoqué l’opinion de personnes qui en étaient venues à conclure que la crise des réfugiés n’est pas un hasard, mais que la migration de masse vers l’Europe a été mise en marche de manière ciblée par des hommes de pouvoir comme par exemple George Soros.

Il y a maintenant deux autres personnes qui ont étudié à fond les causes de la migration de masse d’Afrique vers l’Europe. Dans un article publié le 12 octobre dans le magazine politique et économique sur Internet Makroskop, le professeur en économie Anis Chowdhury et l’économiste malaisien Jomo Kwame Sundaram ont répondu à la question de savoir pourquoi tant de jeunes Africains essayent de quitter leur continent natal au péril de leur vie : Citation : « Dans la première moitié de cette année (2017) au moins 2 247 personnes ont perdu la vie ou ont été déclarées disparues après avoir tenté de venir en Europe par l’Espagne, l’Italie ou la Grèce. L’année dernière (2016), 5 096 décès ont été enregistrés au total. Il s’agit d’informations données par l’organisation internationale pour les migrations (OIM).

La majorité de ces morts qui en tant que « migrants économiques » deviennent facilement la proie du trafic d’êtres humains, étaient de jeunes Africains âgés de 17 à 25 ans. L’ancien chef de la mission britannique à Bengazi (Libye) a déclaré en avril qu’environ un million d’autres jeunes de toute l’Afrique se trouvent en route vers la Libye. Ce qui les motive : Le rêve de l’Europe ».

Selon Chowdhury et Sundaram les « réfugiés » d’Afrique sont en général des « réfugiés économiques ». Ceux-ci ne sont pas reconnus comme réfugiés dans le sens de la convention de Genève sur les réfugiés et n’ont donc pas le droit d’asile.

Les deux auteurs ne laissent aucun doute non plus sur le fait que la pauvreté en Afrique est la raison principale de l’exode de masse vers l’Europe. Je cite : « Selon le rapport de la Banque mondiale Poverty in Rising Africa, le nombre des Africains qui sont concernés par une pauvreté extrême est passé de 100 millions en 1990 à environ 330 millions en 2012. Le rapport reflète clairement que les plus pauvres parmi les pauvres vont de plus en plus être concentrés en Afrique ».

Effectivement presque la moitié de la population du continent africain vit aujourd’hui dans la pauvreté. De plus on n’arrive pas à offrir de l’emploi en Afrique à une grande partie des jeunes de 15 à 24 ans. Même en Afrique du Sud, le pays africain avec le plus fort développement économique de tous les pays subsahariens, le taux de chômage des jeunes est de 54%.

Mais il semble que ce n’est pas un hasard si l’Afrique est devenue le seul continent qui a constaté une hausse massive de la pauvreté dans les dernières décennies.

Voici l’opinion de Chowdhury et Sundaram concernant la cause de l’augmentation massive de la pauvreté en Afrique : « Une partie de la réponse se trouve dans les échecs de la politique économique de l’époque, souvent imposée par l’Occident. Depuis les années 80 de nombreux pays d’Afrique ont dû se soumettre à des programmes d’ajustements structurels (PAS) basés sur la libéralisation et la privatisation. La Banque mondiale, la Banque de développement africaine et aussi la plupart des donateurs occidentaux ont soutenu les PAS. Et cela alors qu’à ce moment-là l’ONU avait déjà mis en garde contre les conséquences sociales négatives que cela entraînerait ».

Les programmes d’ajustements structurels sont des mesures économiques dans les pays du tiers monde, que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale imposent comme conditions pour avoir un crédit. Ils contiennent surtout la privatisation d’entreprises publiques, c’est-à-dire leur vente à des multinationales. La souveraineté nationale est ainsi peu à peu abandonnée et les ressources naturelles sont ainsi pillées sans égards à l’environnement. Pour recevoir ces crédits les pays sont forcés de diminuer leurs subventions et de prendre d’autres mesures pour faire des économies. Cela veut dire que diverses formes de soutien de l’Etat sont restreintes. Et dans de nombreux cas cela mène inexorablement à la réduction des cotisations sociales ou à l’augmentation des prix alimentaires, ce qui met en danger de mort la population déjà pauvre.

L’économiste américain et prix Nobel Joseph Stiglitz souligne que la manière de procéder du FMI n’a aucunement été favorable au développement des pays du Sud, mais plutôt nuisible.

On a certes pris des distances face aux programmes d’ajustements structurels à la fin des années 90, mais d’après Chowdhury et Sundaram, leur successeur, appelé « Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté » (abrégé en DRSP), n’est en aucun cas meilleur.

Chowdhury et Sundaram font aussi comprendre que l’exode en provenance d’Afrique ne peut pas être stoppé sans un changement fondamental de la stratégie de politique économique. Comme la Banque mondiale et le FMI ne font apparemment aucun effort pour que l’Afrique soit florissante et en autarcie, on doit présumer que la migration de masse venant d’Afrique qui en résulte est soutenue de manière ciblée.

Les stratèges financiers internationaux tels que la Banque mondiale et le FMI font donc d’une pierre deux coups en faveur des stratèges de pouvoir globalistes :

1. L’Afrique est prise en possession par des puissances impérialistes, c’est-à-dire des puissances qui revendiquent une prédominance mondiale.

2. Le problème de la pauvreté, qui est créé de manière ciblée, est refoulé vers l’Europe, qui est ainsi déstabilisée. De cette façon le continent européen épuisé va lui aussi un jour se soumettre au nouvel ordre mondial planifié par ses stratèges de pouvoir.


- Source : Kla TV

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