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Missions de l’agent Ben Salmane ?

Auteur : Pars Today (Iran) | Editeur : Walt | Samedi, 11 Nov. 2017 - 16h21

Le prix du pétrole atteint des sommets et les principales places boursières des monarchies arabes plongent.

Depuis la démission éclair de Hariri et le coup de balai à Riyad, les oracles se multiplient pour prévoir un cataclysme au Moyen-Orient. Peut-être, le dernier. Qui sait, surtout que le missile d’Ansarallah qui a visé, il y a une semaine, l’aéroport international de Riyad et ce, en réponse à l’impitoyable campagne de bombardement contre les civils yéménites, a déclenché des déclarations intempestives de la part du futur roi, alias MBS, lequel l’a considéré comme étant « une déclaration de guerre iranienne ».

Abdel Bari Atwan estime que « le prince Ben Salmane a bien réussi la première phase de son coup d’État qui, avec le limogeage de centaines de princes et de ministres, lui a permis d’imposer son emprise sur à la fois l’économie, la sécurité, l’armée et les médias ». Il poursuit: « Côté religieux, les oulémas n’ont pas bronché par crainte de se voir en prison comme ces dizaines d’autres dissidents, religieux ou pas, qui croupissent déjà dans les geôles. Mais on n’en est qu’au début d’une passe éminemment dangereuse au royaume, car le dénommé MBS opère tel un bulldozer qui broie tout sur son chemin, y compromis la fragile accalmie dans ses liens avec l’Iran ».

Mais que nous réserve l’impétueux Ben Salmane, s’interroge Atwan qui se met à la place de l’intéressé pour mettre en avant la feuille de route qui suit:

« – Une escalade de la guerre par procuration contre l’Iran que Riyad mène au Yémen, pays qui étouffe depuis trois ans sous le poids d’un blocus terrestre, aérien, et maritime désormais total.

– En second lieu, la formation d’une coalition identique à celle qui a expulsé en 1990 l’Irak de Saddam du Koweït, coalition qui compterait outre Riyad, Abou Dhabi, Amman, Le Caire, Khartoum et Rabat. Le roi du Maroc se trouve d’ailleurs à Abou Dhabi et on dit qu’il tente de jouer le rôle de médiateur pour obtenir la relaxation des princes emprisonnés, demande rejetée d’emblée par MBS qui a conseillé à ses pairs arabes de ne pas s’en mêler du tout.

Mais il y a aussi le risque de la frappe israélienne contre le Hezbollah visant à le « déraciner » et qui serait aussitôt ripostée par une avalanche de missiles qui s’abattront sur Israël. Là, l’Iran et la Syrie ne resteront sans doute pas les bras croisés. Une autre perspective reste l’intervention militaire des troupes égyptiennes, émiraties et saoudiennes au Qatar pour changer le régime de Doha, ce qui provoquera la réaction de 30 000 soldats turcs déployés dans ce pays. La Turquie a d’ailleurs bien pressenti le danger qui a conduit il y a deux jours à Doha son ministre de la Défense pour tout prévenir.

Mais le danger le plus grave serait la contre-offensive US/Israël/Arabie en Syrie et une reprise d’Alep, de Homs et de Deir ez-Zor car Washington ne capitulera pas si facilement face aux Russes et aux Iraniens. Dans ce cas, il faut s’attendre à l’échec de la conférence de Sotchi que souhaite organiser Moscou.

– Et en dernier lieu, une incitation des Kurdes d’Erbil et du nord de la Syrie qui pourrait aussi avoir lieu avec en perspective une longue guerre d’usure aux dimensions civiles impliquant l’Iran, la Turquie, l’Irak.

Mais cette feuille de route  apocalyptique, selon Atwan, risque d’être contrée par cette autre coalition pro Hezbollah (Iran- Syrie-Gaza) qui n’attendra sans doute pas le feu vert de la Russie pour rallier ses milliers de missiles à ceux du Hezbollah pour viser Israël. Quand on sait que le missile de courte portée d’Ansarallah tiré vendredi contre Riyad n’a été intercepté qu’après le tir de six missiles Patriot, on pense à l’énormité de la tâche qui attend Israël, ses alliés et protecteurs.

Si cette apocalyptique guerre finit par être remportée par Riyad et ses alliés, cela reviendrait à réduire l’Iran en ruines, à renverser le régime politique au Qatar et à déraciner le Hezbollah. Au cas contraire, ce serait Israël et les Émirats qui tomberont en ruines. Quant au royaume du « roi bulldozer », il risque d’éclater en plusieurs morceaux. Mais une chose est sûre: les Arabes ne disparaîtront pas puisqu’ils sont près de 400 millions à travers la région et le monde, pas plus que le vieil Iran qui a connu bien pire dans sa longue histoire. Mais Israël, va-t-il résister à un si énorme choc frontal ?


- Source : Pars Today (Iran)

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