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Syrie : pas de gaz sarin selon des experts US

Auteur : Sam La touch via blog de Médiapart | Editeur : Stanislas | Lundi, 17 Juin 2013 - 18h37

Selon des experts indépendants états-uniens et européens spécialistes des armes chimiques et bactériologiques, le rapport de l'administration Obama sur l'utilisation de gaz sarin par les troupes d'Assad serait sujet à caution. Ceux-ci contestent les conclusions du rapport et n'ont pas retrouvé de preuves de l'utilisation du gaz sarin dans ce dossier (Sarin gas use doubted. Experts don't see evidence). J

ean Pascal Zanders, spécialiste belge des armes chimiques et ancien chargé de recherche auprès de l'Institut d'Études de Sécurité de l'Union européenne (IESUE) déclare : "Non seulement nous ne pouvons pas prouver une attaque au gaz sarin mais en plus nous n'observons pas ce que nous aurions dû constater si il y avait eu une telle attaque". Il constate l'absence surprenante de photos ou de vidéos (prises à partir des téléphones mobiles) des corps des victimes soumis à ce genre d'attaque, ce qui est toujours le cas dans ce genre de situation pour dénoncer des exactions commises par l'autre camp. Les seules photos dont on dispose sont celles de l'enquête du quotidien français Le Monde mais elles ne montrent pas de cadavres de victimes portant les stigmates usuelles liées à l'utilisation de ce gaz (cf. plus bas).

Des experts états-uniens déclarent ne pas avoir pu consulter les preuves intangibles de l'utilisation de gaz sarin avancé par l'administration Obama et notamment les échantillons sanguins. Greg Thielmann s'étonne en tant que membre de l'Association de Contrôle des armements aux USA de l'absence d'une "chaîne de contrôle concernant les échantillons physiologiques de ceux qui ont été exposés au gaz sarin". Même s'il n'écarte pas complètement la possibilité d'utilisation de gaz sarin, il note que les accusations du rapport sont formulées avec la plus grande réserve. Plus exactement qu'elles sont "soigneusement et prudemment exprimées" (carefully and prudentially worded). Selon Philip Coyle, expert international sur le contrôle de l'armement et la non prolifération nucléaire à Washington, le peu de données fournies par l'administration Obama ne permet pas de conclure à l'utilisation de gaz sarin en Syrie.
Selon Anthony Corderman, expert au Center for Strategic and International Studies à Washington, "l'argument du gaz sarin en Syrie pourrait être un stratagème politique" visant à lutter contre l'armement du Hezbollah en Syrie.

Enfin Zanders (déja cité), expert international en arme bactériologique et chimique et ancien directeur du projet de prévention contre les armes bactériologiques à Genève, remet en cause l'enquête du Monde en déclarant qu'elle pose plus de questions qu'elle n'apporte de réponses.

Parmi les questionnements il y a la présence de ces vidéos de rebelles portant des masques alors que le gaz sarin tue par simple pénétration au travers de la peau, l'absence de combinaison de ces rebelles laisse à penser qu'il ne s'agissait pas de gaz sarin. De même les déclarations des journalistes du Monde rapportant les propos d'un médecin qui déclare avoir fait 15 injections rapprochées d'atropine à un rebelle ayant été en contact avec le gaz ne sont pas crédibles. En effet de par leur nombre, ces injections auraient été mortelles. Cet expert en armes chimiques et bactériologique s'étonne de l'absence de décès parmi le personnel médical lorsque celui-ci a été en contact avec les victimes du gaz sarin et de ses résidus. D'autant plus que sur ces vidéos, le personnel médical porte uniquement des masques en papier totalement inefficaces contre les effets des résidus de sarin (encore présent sur les prétendues victimes). Enfin le délai d'acheminement des victimes depuis l'endroit où elles auraient été gazées et l'hôpital lui parait incompatible avec leur survie dans un contexte d'attaque au gaz sarin. Son action étant usuellement extrêmement rapide.

Autant d'éléments qui devraient inciter les dirigeants occidentaux et leurs communicants à la plus grande résserbe au lieu que d'inciter à la guerre.Episode qui n'est pas sans rappeler les horreurs de l'invasion iraquienne et ses 1 million et 500.000 morts irakiens depuis 2003.


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