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L’assurance-maladie sacrifiée sur l’autel de la bêtise

Auteur : Jacques Fleuriot via Agoravox | Editeur : Stanislas | Jeudi, 23 Mai 2013 - 16h19

Rares sont les sujets sur lesquels le Parti socialiste ou le Gouvernement n’ont pas une brillante idée à soumettre à des citoyens-électeurs désabusés et en proies à une pauvreté toujours plus grande. C’est la peur de se retrouver avec les poches vides que l’Etat matraque tous ceux qui ont encore un peu d’argent. Le point de non retour arrive lorsque c’est la santé de tous qui est remise en cause. Une hérésie que s’apprête à commettre un Gouvernement bien mal inspiré.

Le problème de financement de l’assurance maladie ne date pas d’hier. Les Gouvernements se sont succédé, promettant tous de trouver une solution viable pour assurer à tous les Français le droit de bien se soigner sans y laisser sa chemise. Résultat : un déficit chronique de plusieurs milliards enregistré chaque année. En avril dernier, des cris de joie ont presque été entendus au moment où les chiffres de 2011 ont été annoncés. 8,6 milliards d’euros de déficit ! De quoi sabrer le champagne pour ceux qui attendaient un trou de près de 10 milliards...

Frédéric Van Roekeghem, directeur de l’assurance maladie, estime que « notre protection sociale est légèrement sous-financée, mais nous maîtrisons beaucoup mieux la dépense depuis plusieurs années ». Un déficit de quelques milliards n’a jamais fait de mal à personne, en tout cas pour le moment…

Car derrière des discours qui se veulent rassurants, pointe la volonté de remettre de l’ordre dans les finances de l’assurance maladie. Le problème est que la France, en plus de manquer d’argent, semble souffrir d’une absence totale d’idées bonnes et cohérentes.

Le dernier ballon d’essai lancé par le Gouvernement s’appelle le remboursement en fonction des revenus. Une étude de deux économistes de l’Insee est à l’origine de cette idée bien mal venue. Le Gouvernement, par l’intermédiaire de Michel Sapin, ministre du Travail, s’est engouffré dans la brèche qu’il a lui même ouverte si on y regarde de plus près.

Une inégalité face à l’impôt qui devient la règle, l’accélération du nombre de médicaments déremboursés, des hôpitaux surchargés qui parent au plus pressé, c’est tout le système de santé qui est remis en cause de manière insidieuse. Pourtant les acteurs de bonne volonté sont nombreux et ne demandent qu’à être entendus sur ces questions qui touchent l’ensemble des Français. Le syndicat des médecins, chirurgiens, spécialistes et biologistes des hôpitaux publics, le Leem (entreprises du médicament) nouvellement présidé par Hervé Gisserot, l’Agence nationale de Sécurité du médicament sont à l’image de tous les professionnels de santé. Confrontés à ces problèmes au quotidien, ils ont tous des réponses qu’ils voudraient faire partager et connaître auprès des pouvoirs publics.

Malheureusement, ces derniers préfèrent préconiser des solutions qui mettent en difficultés certaines catégories déjà fragiles et qui ne résolvent qu’à la marge les problèmes structurels de financement. Avec de telles idées, il est certain que les comptes publics seront dans le rouge encore de longues années et que la qualité des soins aux patients sera toujours plus difficile à préserver. Il est temps de prendre des décisions après avoir consulté les professionnels de santé. Il en va de notre santé de demain !


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