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Vous avez dit « boulimie électorale » ?

Auteur : J.-P. Fabre Bernadac | Editeur : Walt | Mercredi, 25 Févr. 2015 - 16h14

Pour Juppé, vieille barbe de l’UMP, il faut revenir à un accord avec le centre et ne pas fréquenter le FN. Pour Sarkozy, il faut arrêter de se diviser – car c’est ainsi que l’on perd une élection – et rester, face au FN, uni comme les doigts de la main.

Sauf qu’à l’UMP, la main est actuellement celle d’un manchot. Ne parlons même pas de la gauche et du PS qui n’en finissent pas de zigzaguer entre stratégie sociale démocrate et ancrage à gauche et de se déchirer essayant, tel un saumon en fin de vie, de remonter le courant sans se fracasser sur un rocher.

Mais ce qui est important en lisant toutes ces discutailleries, c’est que, pour ces politiciens, l’essentiel n’est pas d’être en accord avec des idées mais en accord avec l’IFOP ou le CSA. Alors, ils tanguent au gré des sondages, un coup à droite-droite comme Sarkozy en 2007, un coup à gauche-gauche comme Hollande en 2012 lors des présidentielles. Mais quelles sont vraiment les idées qu’ils incarnent, tous ces professionnels de la politique ? Aucune, ou plutôt toutes à partir du moment où elles ont une chance de leur assurer la présidence de la République.

Aussi est-il amusant de voir comment, dans Le Figaro, les éditorialistes essayent de dresser un plan d’attaque en expliquant qu’il suffit que l’UMP soit ferme dans ses bottes, vraiment à droite et revienne sur 30 ans d’erreurs pour retrouver sa place en tête de la course. Hélas, il est impossible de transformer un cheval fou habitué aux abreuvoirs et aux mangeoires en pur-sang caracolant en pleine confiance.

Élus et journalistes n’ont rien compris : ce que ne veulent plus les électeurs, c’est de politicards qui louvoient constamment sans vision précise. On reconnaît actuellement un politique de haut rang au fait qu’il dit blanc un jour et noir le lendemain sur les problèmes de société.

C’est là le premier succès de Marine Le Pen, elle qui a mis de côté la langue de bois. Et c’est tellement nouveau en politique que les brontosaures ne peuvent comprendre ce changement radical de mentalité. « On voit bien qu’elle est extrémiste », disent-ils… Mais ce n’est pas elle qui est extrémiste, c’est la situation de la France qui est extrême. La France millénaire n’a jamais été aussi proche de disparaître. Il est grand temps de mettre fin à ces maux qui nous minent : l'Europe fédérale et le mondialisme.

Laissons nos deux « grands » anciens partis à leurs jeux malsains : la boulimie électorale. Ils montrent ainsi qu’ils n’ont toujours rien compris aux attentes angoissées des Français.

Un ami commissaire de l’ex-cellule élyséenne à l’époque de Mitterrand me disait il y a quelques années : « Quand une nouvelle internationale tombe sur les téléscripteurs, l’objectif du gouvernement n’est pas de dire comment gérer cette donnée dans l’intérêt de la France mais comment la gérer pour le bien du parti. »

À force de n’avoir eu depuis 40 ans qu’un seul projet – leurs petites personnes -, les patrons de l’UMPS récoltent tous les jours un peu plus le mépris des citoyens.


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