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Le Cardinal Robert Sarah contre la théorie du genre et les chantages de l’ONU

Auteur : Pierre-Alain Depauw | Editeur : Walt | Vendredi, 20 Févr. 2015 - 09h54

Voici la préface rédigée par le Cardinal Robert Sarah pour le livre de Marguerite A. Peeters, Le gender, une question politique et culturelle publié en Italie

«Promouvoir la diversité de «l’orientation sexuelle » en Afrique, en Asie, en Océanie, en Amérique du Sud, signifie apporter au monde une dérive totale de décadence  anthropologique et morale. Nous allons vers la destruction de l’humanité! » Le Cardinal Robert Sarah a écrit la préface du livre de Marguerite A. Peeters, Le gender, une question politique et culturelle, récemment publié en Italie. 

Si le livre est important, la préface du Cardinal Robert Sarah, dont la clarté perfore le voile de l’ambiguïté et de l’hypocrisie qui entoure la « théorie du genre » malheureusement aussi dans les secteurs du monde catholique, est primordiale. Nous reproduisons ici des extraits de cette préface.

Le Cardinal écrit:

«(…) Selon l’idéologie du genre, il n’y a pas de différence ontologique entre l’homme et la femme. L’identité de l’homme ou la femme n’est pas inhérente à la nature, elle s’attribuera par la culture: ce serait le résultat d’une construction sociale, un rôle que les individus interprètent au travers de tâches et de fonctions sociales. Selon cette théorie, le sexe est performatif, et les différences entre les hommes et les femmes sont des règlements oppressifs, des stéréotypes culturels et des constructions sociales, qui doivent se déconstruire pour atteindre l’égalité entre les hommes et les femmes.

Au nom de la liberté et de l’égalité, des batailles idéologiques de genre obéissent à des besoins individualistes et subjectivistes qui visent à organiser la société, indépendamment de la différence sexuelle. Les techniciens de cette théorie et le puissant lobby qui se battent pour une absence de différenciation des sexes – qu’ils appellent « la neutralité sexuelle» – forment un fluide magmatique dans lequel se mêlent des choses confusément abstraites et mis en mouvement comme si c’était une nouvelle utopie de « libération du désir », faussement porteuse du bonheur universel. Ils travaillent pour démanteler ce qu’ils appellent le « système binaire » homme-femme.

Comme vous pouvez le voir, nous sommes devant une révolution qui cherche à renverser l’ordre de la création de l’homme et de la femme que Dieu a voulu, dès le départ, dans son plan d’amour éternel. Dirigé par l’Occident, cette révolution a lieu dans une quasi-absence de débat public. Les conséquences sont très graves. Non seulement cela se réfère aux sciences de la  médecine, aux humanités et sciences sociales mais les conséquences destructrices pourraient devenir de plus en plus évidentes dans la vie concrète des gens, de la personne et de la société, dans laquelle que nous vivons.

L’idéologie du genre aujourd’hui consolide ses fondations et gagne du terrain. Une autre façon de regarder le mariage, la famille, l’amour, la dignité humaine, les droits et la sexualité dans une perspective essentiellement subjectiviste, s’enracine graduellement et solidement en Occident, et a tendance à se développer dans le reste du monde. La théorie du genre passe à un niveau supérieur décisif en devenant la théorie queer.

C’est à dire qu’il devient un désir généralisé de «déstabiliser l’identité et l’institutionnel» parce que la théorie queer, explique Marguerite A. Peeters, « ne s’arrête pas à la déconstruction du sujet: elle affecte principalement la déconstruction de l’ordre social. […] Elle sème le doute sur les tendances de l’ordre sexuel pour introduire la suspicion sur les «restrictions de l’hétérosexualité», pour changer la culture et « démolir les normes conventionnelles ». (…)

Si les changements subversifs promus par le gender ne cessent pas de croître, notre civilisation pourrait perdre le sens de ce qu’est l’humanité, « non pour le bénéfice d’un monde parfait, mais pour une descente dans la barbarie » et le totalitarisme.

Ce qui rend la bataille encore plus ardue et difficile, c’est que la révolution culturelle arrive aujourd’hui, de manière significative, pour détruire le lien vital qui doit exister entre le droit et la vérité, le juste, le bon, la centralité de l’individu dans la société. Les Droits de l’homme sont désormais soumis à la procédure et aux interprétations des préceptes d’un faux consensus. Une fois proclamées, ces interprétations peuvent être citées pour être adoptées dans des conventions internationales, et qui deviendront lois dans les États qui les ont promues.

Ce sont des réinterprétations décidées par consensus : par exemple, l’accès universel à la contraception doit être la priorité du développement; la maternité est un stéréotype à déconstruire; certaines manipulations génétiques justifient le sacrifice d’embryons; l’avortement et l’euthanasie doivent être libéralisés; les unions homosexuelles doivent bénéficier des mêmes droits au mariage. Ce même gouvernement mondial exerce une forte pression sur les Etats pour qu’ils s’alignent sur ses priorités idéologiques, ses folies flagrantes et scandaleuses, qui ignorent le bien-être des pays pauvres et des cultures non occidentales.

« (…) Les pauvres n’ont-ils pas de droits? Ce sont eux et leur développement qui devraient être au centre de la coopération internationale! Par contre, « les droits des homosexuels sont des droits humains et les droits de l’homme sont les droits des homosexuels », cela semble être devenu le leitmotiv du discours actuel de la gouvernance mondiale et, par conséquent, on veut changer la culture populaire pour le libre choix de l’orientation sexuelle. Pire encore, les droits de l’homme sont utilisés pour imposer un tel projet idéologique, le secrétaire de l’ONU, d’une façon surprenante, déclarant « qu’aucune coutume ou tradition, qu’aucune croyance culturelle ou religieuse ne peut justifier le fait qu’un être humain soit privé de ses droits de l’homme » [Ban Ki-moon].

De quel droit sacrifie-t-on la culture et la foi des pauvres au nom de l’homosexualité, au nom des idoles de la décadence morale de l’Occident? Il est nécessaire aujourd’hui, de lutter en urgence pour concilier le droit avec le mariage et la famille, qui est un bien commun de l’humanité. Mariage et famille sont antérieurs au pouvoir politique qui a l’obligation de les respecter dans leur structure humaine universelle.

Au nom de l’idéologie de genre, on remplace le mariage par des unions civiles; on redéfinit les couples, le mariage, la famille et les enfants, pour promouvoir l’homosexualité et la transsexualité. On perd l’humanité, le sens de la réalité et de la raison des choses, et on contribue à la création d’une culture suicidaire.

C’est sémantiquement incorrect d’attribuer aux couples homosexuels le mot «mariage» et «famille» qui impliquent toujours le respect de la différence sexuelle et l’ouverture à la procréation. L’homosexualité s’oppose à la vie conjugale et familiale. Cela ne peut pas être une référence éducative pour les enfants; cela les ruine profondément et irréversiblement. Priver un enfant d’un père et d’une mère est une violence inacceptable (…) 

Il est inacceptable que les pays occidentaux et les organismes des Nations Unies imposent aux pays non occidentaux l’homosexualité et toute sa déviance morale, en utilisant des arguments économiques pour qu’ils révisent leur législation, et conditionnent leur aide au développement par la mise en œuvre de règles absurdes, subversives, inhumaines, contraires à la raison et à la réalité.

Promouvoir la diversité des «orientations sexuelles» en Afrique, en Asie, en Océanie, en Amérique du Sud signifie conduire le monde à la dérive totale de la décadence anthropologique et morale. Nous allons à la destruction de l’humanité! Les pays occidentaux se sont habitués à l’instabilité de leurs idées et à la construction d’idéologies aliénantes et éphémères comme le marxisme et le nazisme. L’exportation des idéologies à travers l’histoire a toujours fait beaucoup de mal à l’humanité. La pensée africaine ne peut pas être colonisée à nouveau. Après l’esclavage et la colonisation, on tente une nouvelle fois d’humilier et détruire l’Afrique en imposant l’égalité du genre. Il est essentiel que les Africains ne renoncent pas à leur sagesse et perspective anthropologique: le mariage et la famille, fondée uniquement sur la relation entre un homme et une femme. La sagesse africaine proclame que l’homme n’est rien sans la femme, la femme n’est rien sans l’homme, et les deux ne sont rien sans un troisième élément qui est l’enfant. Un enfant est le plus grand et le plus précieux don de Dieu. Il est l’expression la plus sublime de l’amour et de la fécondité généreuse du don mutuel des époux.

Une grande bataille a commencé avec de puissants moyens subversifs (…) L’effet corrosif de l’idéologie du genre, dit Marguerite A. Peeters, est si efficace dans la réalisation de ses objectifs qu’il pourrait donner lieu à un sentiment d’impuissance, de défaitisme et de laisser aller. Mais Marguerite Peeters rappelle que nous ne devons pas abandonner. (…)

Le discernement est la clé. Il faut être réaliste. Voir les choses de loin, dire la réalité actuelle dans la perspective la plus large possible. D’une part, nous devons être en mesure d’ouvrir les yeux sur les dures réalités de notre temps et, d’autre part, garder nos yeux sur le mystère de Dieu. Au lieu de rester dans des attitudes superficielles d’acceptation ou de rejet, il faut se réveiller et nous ouvrir à la lumière transcendante de la grâce. Nous devons «revenir à la source, revenir à la maison du Père» et maintenir la confiance dans la présence réelle de Dieu dans l’Histoire, une présence qui passe par notre coopération active et l’éveil de la conscience (…) ».


- Source : Pierre-Alain Depauw

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