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Hollande : vers un scandaleux renoncement

Auteur : Fergus | Editeur : Walt | Samedi, 10 Janv. 2015 - 02h17

Depuis le début de son quinquennat, François Hollande a tourné le dos à plusieurs de ses engagements de campagne, au point de faire allégeance à cette finance internationale dont il prétendait être l'« ennemi ». Or voilà qu'il vient de prendre, en se gardant bien de le faire savoir, une nouvelle décision choquante...

C’est Le Canard Enchaîné qui nous l’a appris dans son édition du mardi 30 décembre : François Hollande a décidé de ne rien changer au scrutin législatif majoritaire à deux tours tel qu’il existe. Si l’on en croit l’hebdomadaire, il ne serait plus question d’introduire une dose de proportionnelle comme le candidat du PS avait pourtant promis de le faire dans son engagement n° 48 lors de la campagne de 2012.

Ce renoncement supplémentaire est à l’évidence guidé par des intérêts purement partisans et, pire encore, par des considérations d’ambition personnelle aux antipodes des attentes majoritaires de nos compatriotes ainsi que de l’équité électorale.

Pas question pour Hollande de rétablir un scrutin proportionnel intégral : ce serait, à ses yeux, la certitude d’envoyer « 150 députés » du Front National à l’Assemblée. Une responsabilité que le locataire de l’Élysée refuse d’endosser. Ce faisant – et quoi que l’on puisse penser du FN –, Hollande entérine un insupportable déni de l’état électoral du pays où plus du quart des électeurs n’est représenté que par 2 élus au parlement ! Il barre également la route à des dizaines d’élus de partis qui aspirent à permettre une alternance à un pouvoir partagé – avec les piteux résultats que l’on connait – par l’UMP et le PS depuis des décennies.

Plus question non plus d’introduire une dose de proportionnelle. En reniant son engagement, Hollande entend contrer EELV en obligeant les écologistes à jouer collectif lors de la présidentielle de 2017. Ce qui, selon lui, ne serait pas le cas dans une optique de proportionnelle, même très limitée, les caciques d’EELV ayant alors tout intérêt à mesurer leur force lors du 1er tour de la présidentielle, a fortiori si le PS sort très affaibli du quinquennat en cours. De cette ragougnasse politique peu appétissante, il ressort donc que « Les Verts ont intérêt à appartenir à la maison commune dès le 1er tour de la présidentielle, en échange d’un accord aux législatives qui leur assurerait un certain nombre de circonscriptions. » Celui qui parle ainsi, toujours d’après Le Canard Enchaîné, c’est Valls, totalement complice de son patron, non pour sauver des élus EELV dont il se fiche comme de ses premières tapas, mais bel et bien pour tenter de sauver ce qui peut l’être d’un PS en pleine déliquescence.

En l’état actuel de la situation économique et sociale de la France, on peut miser sur une lourde défaite du PS lors de la présidentielle et des législatives de 2017. C’est donc, du fait du renoncement de Hollande, une majorité écrasante de députés UMP-UDI qui devrait entrer au Palais-Bourbon en juin de cette année électorale. Et l’on repartira pour un tour dans la voie du néo-libéralisme triomphant en attendant qu’un prochain revers électoral ramène les pseudo-socialistes au pouvoir pour continuer le travail dans une alternance bénie par les marchés et les oligarchies atlantistes.

En choisissant cette voie, le président de la République affiche un scandaleux mépris pour les Français. Un mépris qui, non seulement met à mal une stature d’homme d’État décidément bien chancelante, mais abaisse également un peu plus Hollande au niveau de son calamiteux prédécesseur.


- Source : Fergus

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